La grande braderie est à Lyon aujourd'hui et les dirigeants de l'OL souhaitent faire de la place dans l'effectif en cette année sans Europe. Analyse de cette profonde restructuration de l'équipe lyonnaise.
Achevée sur une belle demi-finale de Ligue des Champions, la saison de l'Olympique Lyonnais s'est terminée d'une bien brutale manière. Incontestablement la saison la plus atypique de l'histoire, 2019-2020 n'aura pas souri aux gones. Stoppée net à la 28ème journée, la Ligue 1 voit l'OL terminer à la 7ème place du championnat. Hors de toute coupe d'Europe, les conséquences d'une telle déconvenue allaient forcément être fortes. Et hors les départs de cadres comme 3, Aouar et Dembélé, l'OL allait avoir un problème de taille un effectif très (trop) large. Ainsi, Lyon a déjà enregistré les départs de Fernando Marçal, Rafael, Kenny Tete et Ciprian Tatarusanu et chercherait à se séparer également de Bertrand Traoré. Face à ces départs, l'argument économique est avancé, mais est-ce le seul valable ?
L'économie, le seul justificatif ?
Évidemment, mettre en avant uniquement l'argument économique peut interroger. Est-ce vraiment la seule raison de cette grande lessive ? Pour une majorité de supporters lyonnais, non, indéniablement. Le départ de ces joueurs en particulier laisse penser à une vision plus sportive. En effet, là où l'OL avait habitude de vendre ses meilleurs joueurs, cette logique de trading posait problème. Qu’advenait-il des joueurs les moins clinquants ? Ils restaient au club sans convaincre dans leurs résultats. En atteste l'exemple de Mapou Yanga-Mbiwa, 0 matchs avec l'OL pendant presque 3 saisons mais quand même sous contrat et payé presque 3 M€/an.

Ainsi, ce dégraissage semble plutôt devenir un purgatoire où l'OL, accumulant les joueurs moyens, a eu le besoin irrépressible de se libérer de ses “boulets”. Marçal, Rafael, Tete, autant de joueur ayant eu trop de pépins physique, d'irrégularités et pas assez de temps de jeu pour leur statut et salaire. L'OL s'est donc mis en tête de faire un grand tri, qui pour le plus grand nombre montre enfin une prise de conscience de l'administration lyonnaise quant à la faiblesse ciblée de l'équipe.
Un grand ménage signé Juninho ?
La conservation de tant de joueurs moyens, en train de partir jour après jour, interroge : pourquoi cette vague de départ, pourquoi maintenant ? La meilleure réponse à cette question semblerait être la présence de Juninho, seul aux commandes du Mercato. Le directeur sportif lyonnais, intronisé il y a un an, gère son premier mercato sans Florian Maurice, parti à Rennes. Cette ambivalence au mercato, ce pouvoir découpé et reparti entre deux hommes a représenté un obstacle, la vision des deux étant opposé.
Néanmoins, trouver des portes de sortie à autant de joueurs aussi vite semble presque trop beau pour être vrai, et plusieurs sources proches du club ont annoncé que l'OL avait eu recours à Pini Zahavi, un super-agent israélien, afin de trouver des clubs susceptibles d'acheter ces joueurs. Cette pratique, répandue et connue dans le monde du mercato, n'est absolument pas mafieuse.
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On peut donc imaginer qu'avec ce genre de pratique, l'OL ne cherche pas spécialement à donner de l'importance au prix de vente, mais plus à leur non-présence au club. La nécessité de voir partir ces joueurs était grande.
Un dégraissage qui peut effrayer
Au-delà de ce grand dégraissage, voir autant de joueur partir peut faire peur. Sans coupe d'Europe et avec le départ de cadres, Lyon va s'affaiblir considérablement. En atteste le poste de latéral droit. Garni de 3 joueurs il y a un an, les départs successifs de Rafael et Tete ne laissent plus que Léo Dubois au poste. Ainsi, Lyon devra savoir jongler astucieusement entre recrutement, bricolage et centre de formation pour palier ces départs.

Outre Özkaçar, Lyon n'a toujours pas conclu la moindre recrue, et si l'OL attendait de vendre pour acheter, la situation risque de bientôt se décanter. Certes, recruter semble être la meilleur idée pour se renforcer, mais l'OL a besoin d'arrêter de renier ses valeurs en terme de formation. Après avoir essuyé les départs de Kalulu et Gouiri, Lyon ne devra pas rater l'émergence d'autres jeunes comme Melvin Bard ou Anthony Racioppi. Toutefois, l'OL devra recruter à des postes où la jeunesse manque, comme celui de latéral droit où le jeune Malo Gusto, 17 ans, semble encore trop tendre.
La première partie du chantier OL est en train de s'achever, et la seconde est déjà en préparation. Sans coupe d'Europe et avec comme seul but de la retrouver, l'OL prépare sa révolution. Les gones ne pourront pas se rater sous peine de voir des têtes tomber.