Comment gérer mentalement cette 2e saison de crise sanitaire ? Pour répondre à cette question, nous avons rencontré le dirigeant de GB Consulting, Grégory Boulicaut, coach en préparation mentale. Il intervient auprès de sportifs de haut niveau comme Mathilde Hugot en BMX pensionnaire de la division nationale de Roubaix qui n’a couru que deux courses en 2020, ou encore Mélanie Vieu du PSG Judo, pensionnaire de l’Insep qui a remporté le titre européen des U23 en octobre dernier après une seule compétition en février 2020.
Après 1 an dans cette situation, comment aider les athlètes à rester motivés ?
La crise sanitaire bouleverse notre quotidien et nos habitudes. Dans le monde du sport après ces deux années instables, on observe une façon d’intégrer cette crise de manière très différente d’un athlète à l’autre. De ce fait, tous les sportifs ne repartiront pas au même niveau. « Ce qui caractérise les sportifs de haut niveau, c’est notamment leurs capacités à se dépasser et à s’adapter à différents types de situations » indique Grégory Boulicaut. Pour garder une motivation quotidienne, chez GB Consulting, il travaille autour de la « quête de sens » qu’ont les athlètes dans la pratique de leur discipline. C’est en les aidant à répondre à « la question du pourquoi » qu’ils peuvent rester focus sur leur projet et continuer à se préparer pour améliorer leurs performances à venir. Selon lui, « dans ces moments de stop and go, la compétition ne doit pas être la seule motivation. »
Quels outils peuvent être utilisés pour optimiser la performance ?
« La première étape est déjà de s’assurer du bien-être de l’athlète, ce qui passe par un bon équilibre entre ses différentes sphères de vie (personnelle, sportive, familiale et sociale). C’est seulement ensuite que nous pouvons commencer à travailler sur sa performance ! ».
La préparation mentale vise à développer les habiletés mentales du sportif dans le but d’optimiser les performances, en pratique elle peut l’aider par exemple à gérer son stress, apprivoiser ses émotions, ou encore se fixer des objectifs.
Pour cela, le préparateur mental dispose de nombreux outils comme la méditation, la respiration, la relaxation, les routines de performance, les techniques d’ancrage ou encore l’imagerie mentale.
Pouvez-vous nous parler des objectifs par exemple ?
La fixation des objectifs vise à améliorer la motivation. Le préparateur va accompagner l’athlète dans la structuration progressive de ses objectifs à court, moyen et long terme et identifier avec lui les indicateurs qui vont lui permettre de suivre l’évolution et la réalisation ou non de ses objectifs. Plus les objectifs seront clairement formulés, précis et datés, plus il sera facile au quotidien d’en suivre l’évolution. Aussi, pour garder la motivation de l'athlète, les objectifs doivent être ambitieux, réalistes et mesurables.
« En ce moment, les sportifs sont obligés de réajuster et parfois même de modifier leurs objectifs du quotidien afin de garder une dynamique positive. Il est très difficile pour eux d’accepter les différentes annonces successives de reports et/ou annulations de compétitions. Par exemple après l’annulation des JO de Tokyo en avril dernier, le comité olympique américain a embauché 3 spécialistes du mental pour accompagner les athlètes ».
Quel message peut-on passer aux sportifs ?
Le leitmotiv de Gregory Boulicaut : « Pour devenir le meilleur de soi-même, transformez ce pépin en pépite ! ». Pour lui, il est nécessaire de continuer la préparation mentale pendant cette période en articulant l’accompagnement autour d’objectifs que l’on se fixe et d’accepter que l’on ne maitrise jamais 100% de notre environnement.
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