Qu’ils soient issus des Hauts-de-France ou des alentours, de la région parisienne ou de l’étranger, ces personnes ont un point commun : le Racing Club de Lens. Baignant dans les chants de Bollaert-Delelis depuis leur plus tendre enfance ou amoureux du blason depuis leur arrivée au club, supporters et joueurs professionnels se livrent sur leurs rapports personnels avec le club artésien. Le RC Lens dans la peau, partie 1 :

Ils ont tous un point commun, le RCL. Club du Pas-de-Calais fondé en 1906 sur une terre minière, le Racing n’est sûrement pas qu’un club de football ordinaire. Le Racing est avant tout pour ses supporters un amour du blason transmis de père en fils, de grand-père en petite-fille, de frère en frère, d’ami en ami, un club avec des valeurs. Des années glorieuses en passant par l’élite française et à travers les coupes d’Europe jusqu’à la deuxième division, le fameux « Dans le malheur ou la gloire » n’est surement pas un chant scandé au hasard. Bollaert-Delelis, c’est le temple de plus de 27 000 âmes, en moyenne, à chaque match, malgré des années de galère, de non-montées, de descentes, mais pourtant, « On est là ». Le Racing, partout, toujours.

 

« Depuis qu’on est tout petit, on te consacre nos vies »

Jonathan, 24 ans, a littéralement le Racing dans la peau, ou plutôt sur la peau. Ce supporter de Noyelles-sous-Lens nous raconte son amour du blason.

« Je suis né avec le RC Lens dans le sang, tout ça c’est grâce à mon grand-père et à mon père. Lens, c’est de génération en génération chez nous. Mon père a attendu mes 6 ans pour m’emmener au stade et découvrir Bollaert. C’était un Lens – Metz, 2-2 avec des buts de Moreira et Diouf. À vrai dire, je n’ai pas vraiment de souvenirs du match mais beaucoup plus du kop, de la tribune Marek juste en face de moi, j’étais en Lepagnot. Mon premier déplacement, c’était au Mans en 2013, on perd 2-1, je rate les 45 premières minutes car je suis bloqué dans le bus en plein périphérique parisien. Mon amour et ma passion pour ce club unique ne cessera jamais, c’est pourquoi j’ai décidé de le graver à jamais dans ma peau. Je me suis fait 2 tatouages. Un « Lens Fans » et un qui représente un enfant, ballon au bras, face aux terrils et chevalet. L’histoire est importante pour moi, c’est pour ça que je me suis lancé dans une collection Sang et Or. J’approche doucement la centaine de maillots. »

William Dutoit, gardien de but professionnel à Ostende (D1 Belge), a lui aussi le RCL encré en lui depuis le berceau. Abonné au stade Bollaert-Delelis pendant son enfance et son adolescence, le portier de 31 ans a même été formé dans le club artésien :

« Mon histoire avec Lens a commencé très tôt quand mon père m’a emmené au stade Bollaert, je suis directement tombé amoureux. L'ambiance était magnifique, j'ai d’ailleurs été abonné jusqu'à mes 15 ans. Avec ma carrière de joueur en parallèle, je ne pouvais plus y aller à chaque match à domicile mais je suis allé deux fois au Stade de France pour les finales Lens – PSG et Lens – Metz, c'était formidable… Encore aujourd'hui dès que je peux aller au stade, j'y vais ! Je reste un supporter, d'ailleurs en 2014 quand le club monte en Ligue 1 je suis allé dans les rues de Lens pour regarder le match, puis les supporters voulaient envahir Bollaert mais le stade était déjà en travaux si mes souvenirs sont bons. Alors on est allé à l'aéroport de Lesquin accueillir les joueurs, dont un certain Pierrick Valdivia, qui 2 ans après deviendrait mon coéquipier en Belgique (rires)

Je me souviens de mon entrée au centre de formation, c'était beaucoup d'émotions quand j'ai su que j'allais signer là-bas, je pouvais aussi aller à Rennes mais étant supporter du Racing, il en était hors de question ! J'ai eu la chance de m'entraîner plusieurs fois avec les pros, partir en stage au Touquet avec eux, c'était top. Bien sur mon rêve était de jouer à Bollaert, et d'être sur le terrain pendant la Lensoise (hymne lensois chanté à l’entrée des joueurs sur le terrain N.D.L.R.), j'en rêve toujours d'ailleurs… »

Florian, 23 ans, a reçu le virus lensois par son père. Il nous raconte comment il a découvert le Racing et son stade mythique.

« J’ai très peu de souvenirs de mon premier match à Bollaert, juste le sentiment de me sentir minuscule lorsque je suis entré en tribune. C’était un Lens – Nice (0-0) en avril 2005, j’avais huit ans.  C’est le club de foot où j’étais licencié à l’époque qui organisait un bus pour nous emmener à Bollaert car nous habitons du côté d’Hesdin. Mon père en a donc profité pour me faire découvrir sa passion du Racing. C’était immense pour moi ! Je me souviens aussi du bruit. À partir de là, j’ai commencé à suivre la fin de saison du club. Je me souviens également de mon deuxième match qui était le fameux 7-0 face à l’AJ Auxerre.

Je me rendais au stade entre 2 et 4 fois par an avec mon père, via une section du 12 Lensois qui se trouvait à quelques minutes de chez moi. Depuis, j’essaye d’y aller le plus souvent possible, je suis carté chez les Atrébates (section de supporters N.D.L.R.). »

Force est de constater que le club laisse une trace indélébile dans le cœur des supporters, il est toutefois important de souligner son impact chez les joueurs professionnels passés par le club. Arrivé début des années 90 en provenance du LOSC, Roger Boli a dû se faire accepter par les supporters lensois :

« Je reçois un appel de Gervais Martel, un matin très tôt, vers 7h ! C’était le lendemain du dernier match de championnat que j’ai joué avec le LOSC, j’avais inscrit deux buts je m’en souviens, on avait gagné 8-2 contre Laval. Le lendemain à 7h, je dormais, le téléphone à la maison sonne, il n’y avait pas encore de portables à l’époque (rires), je réponds et j’entends « Oui bonjour c’est Gervais Martel ». Je ne connaissais pas monsieur Martel mais il a précisé qu’il était président du RCL et j’ai compris ! « Est-ce qu’on peut se voir au Galibot à Lille ? Viens à 11h ! » J’y vais, il me dit que le club fera tout pour m’avoir, que mon profil correspond aux ambitions du club ! Je lui ai dit que ça m’intéressait mais qu’il fallait voir avec mon agent qui était Pape Diouf à ce moment-là. Mais c’était incroyable car même avant ça on s’était déjà mis d’accord sur tout, contractuellement parlant ! Le jour du rendez-vous pour acter mon contrat, Pape Diouf était là, on était déjà d’accord sur toute la ligne, ça n’a même pas pris une heure car j’avais tellement envie de venir ! J’ai signé et Gervais m’a présenté tout de suite monsieur Redon, mon coach de l’époque qui vient de nous quitter, paix à son âme. Je suis d’ailleurs très touché par ce décès, il a beaucoup contribué à ma venue à Lens. J’ai découvert un club un peu malade car il venait de descendre en 2e division, puis j’avais une pression car je venais de Lille (rires), je connaissais la rivalité entre les deux clubs et je savais qu’il y avait une grande attente autour de moi, quand on vient d’un club voisin on a intérêt à être prêt sinon on ne sera jamais accepté, mais je m’étais préparé en conséquence pour ne pas décevoir !

Mon premier match à Bollaert, match de préparation contre le Racing Paris, on gagne 2-1, je marque le 2e but, mon premier sous les couleurs de Lens, je peux vous dire que j’étais vraiment très content car j’ai eu une préparation très difficile, j’ai beaucoup souffert physiquement. Je n’étais pas bien reposé car je venais d’avoir mon premier enfant, j’étais fatigué, j’ai eu des difficultés à tenir le rythme. Ce premier but m’a fait plaisir, j’ai eu le droit à une ovation des supporters, les dirigeants étaient très contents. La semaine d’après on commence le championnat de D2 avec un match à l’extérieur contre Abbeville, ça a été un déclic car j’ai marqué le but victorieux à la dernière minute, tous les supporters sont rentrés sur le terrain pour m’acclamer, c’était de la folie (rires). Ce but a décanté pleins de choses puisque ça m’a mis en confiance pour le restant de mon aventure lensoise ! Une belle réussite, que du bonheur ! »

 

Anthony Scaramozzino est lui aussi tombé amoureux du Racing Club de Lens. Arrivé en 2015 pour deux saisons, l’actuel défenseur de Boulogne-sur-Mer est resté marqué par son passage dans le club :

« Le RCL représentait avant que je signe mon contrat de deux ans, un club historique, un stade mythique avec des supporters que l’on connaît à travers l’Europe pour ne pas dire dans le monde. Une fois au club, tout ce que j’avais imaginé était bien présent. Un lien affectif car les employés et bénévoles sont d’une extrême gentillesse, toutes les personnes du club font en sorte que les joueurs s’y sentent bien. J’entretiens toujours des relations avec des joueurs et personnes du club encore aujourd’hui, 3 ans après mon départ. Le public était exigeant, tout est disproportionné, les bons moments comme les mauvais, mais en tant que footballeur c’est ce genre d’émotions que l’on vient chercher quand on signe au RCL. Mon arrivée à Lens s’est effectuée dans un contexte compliqué. Une descente en Ligue 2, la DNCG qui encadrait les transferts et la masse salariale. Antoine Kombouaré aimait mon profil avec du vécu en Ligue 2 et à l’étranger et par la même occasion, je signais libre donc gratuitement, tous les facteurs étaient réunis pour mon arrivé au club. J’ai été marqué bien sûr par les infrastructures du club, centre d’entraînement et le Stade Bollaert, mais surtout pour ses supporters, la Lensoise, les Corons et le clapping de victoire à l’époque. Il restera toujours dans mon cœur. »

« Et du haut de leur chevalet ils chantaient Lens allez allez. »

« Les Corons », chanson de Pierre Bachelet, comme l’évoque Anthony, est chantée à chaque retour des joueurs sur la pelouse à la deuxième mi-temps depuis le décès de celui-ci en 2005. « Et j’avais les terrils, à défaut de montagnes. ». Lens, terre de charbon, terre de labeur, terre de mineurs. Barrette visée sur la tête, la vie dans les corons était rythmée entre autres par le travail, la famille et le football. C’est ce que clame haut et fort, fièrement, chaque semaine le Kop Tony Marek « Depuis toujours dans nos corons notre seul espoir c’est ce blason, et nos grands-pères étaient mineurs et déjà fiers de leurs couleurs, et du haut de leur chevalet ils chantaient Lens allez allez ». Hommage à ces hommes, leurs pères, grands-pères, travaillant plusieurs mètres sous terre la semaine, se donnant rendez-vous aux abords du stade, encore appelé uniquement « Bollaert », le week-end. Places prises en seconde, les supporters lensois d’un autre temps étaient bel et bien présents.

Pour Loïc, 31 ans, président des Devils Lens depuis maintenant 9 années, l’héritage footballistique et minier est présent dans sa famille depuis toujours :

« Je suis tombé amoureux du club très jeune, j’ai été bercé par le foot, par un grand père mineur décédé de la silicose. Je viens d’une famille polonaise dont certains membres ont joué pour le RCL. Toute mon histoire familiale est liée à ce club, je n’aurais pas pu aimer un autre club que le Racing Club de Lens. Beaucoup de discussions lors des repas de famille tournées autour du foot, je me souviens encore d’aller demander de l’argent à ma grand-mère pour aller chercher des cartes et autocollants Panini dans les tabacs de Nœux-les-Mines avec mon cousin. J’aime ce club qui est à part, il a une histoire, des valeurs, un passé minier. Je ne comprends pas comment une personne vivant ici peut supporter un autre club que le nôtre. »

 

Théo, jeune supporter de 17 ans, a lui aussi reçu cet héritage. Sa passion pour le Racing, il la vit naturellement avec son père, mais aussi à travers ses vidéos YouTube :

« Mon grand-père a été mineur de fond pendant 31 ans. Ce que je regrette c’est de ne jamais avoir pu aller à Bollaert avec lui. Le Racing Club de Lens était bien connu des mineurs car c'était un club de mineurs. Mon père adorait le football, il était licencié à l’US Auchel, club dirigé et entraîné par des anciens mineurs d’ailleurs ! C’est la raison pour laquelle mon grand-père l'a emmené voir cette équipe. À cette époque, la fameuse « Marek » n'existait pas encore, ou du moins pas sous ce nom, mon père et mon grand-père allaient donc en « seconde ». ! C'est donc comme ça que mon père a reçu la passion du Racing, qui me l’a transmise. J’avais 10 ans quand mon père m’a emmené la première fois à Bollaert. J'avais déjà joué au football, mais je n'avais pas la passion qu'avait mon père à son âge, mais mon premier match à Bollaert a fait changer les choses. Je m'en rappelle très bien, nous étions en Lepagnot haute pour ce match de Ligue 1. La vue du stade en montant les marches, en face de moi la tribune Marek qui m'a émerveillé, tout ça était exceptionnel. Je n'imaginais pas qu'autant de personnes puissent se réunir pour voir un match de football.

C'est grâce à eux que j'aime tant ce club, il fait maintenant partie intégrante de ma vie. Quand avec mon papa, on chante les Corons, je remarque toujours un brin d'émotion, comme une poussière dans l’œil, comme si ce chant nous rappelait à chaque fois que c'est grâce aux mineurs que nous sommes là, grâce à mon grand-père. On s'en rappelle d'autant plus à un match précis chaque saison, celui qui célèbre la Sainte Barbe, la fête des mineurs. (4 décembre N.D.L.R.) »

 

Didier Delannoy, membre de l’association Lens United, est bien implanté dans la région depuis de nombreuses années. PDG de Leader Intérim à Lens, ce natif de Harnes a le Racing dans les veines. Ayant côtoyé les vestiaires Sang et Or alors qu’il n’était qu’un enfant, il nous raconte son amour pour son club de cœur.

Quand j’avais 7/8 ans, Roger Lemerre habitait à 100m de chez mes parents. Mon père m’a amené au stade Bollaert un dimanche après-midi, Roger Lemerre jouait avec des joueurs comme Faber, Grzegorczyk, les fameuses stars polonaises de l’époque, et les locales comme Lhote, Stassievitch, Lannoy dans les buts et Arnold Sowinski comme entraîneur. Je voyais Lemerre à Harnes, c’était mon Dieu ! Il avait un fils unique qui n’était pas du tout football, du coup il me prenait par la main et j’allais faire les entraînements au stade Leo Lagrange avec lui, je voyais de près Farès Bousdira, Jean-Marie Elie ! Je devais aller dans le vestiaire et citer les noms de tous les joueurs, quelle pression !

Lemerre est revenu entraîner Lens en 1978/79, pour nous faire remonter en D1, j’allais au stade avec mon père et grâce à Roger, j’ai signé au RC Lens, je jouais déjà avec les pupilles de Harnes. J’ai tout de suite intégré les minimes du Racing en 1979, puis en cadets avec Jean Dombrowski, encore un Polonais (rires), il a été à la mine, il entrainait le Racing à côté, on a été champions de France cadets. J’ai rejoint la réserve professionnelle après ça, j’avais 17 ans, avec Joachim Marx comme coach, c’était mon idole ! Je ne courais pas sur le terrain je volais (rires). En 1983, on perd la finale Gambardella face à Sochaux où il y avait Stéphane Paille, la saison 84, l’année de la tournée des clubs belges en Coupe d’Europe et le fameux but contre Anderlecht marqué à cause du caillou (rires). Puis j’ai dû quitter le club, ça a été un crève-cœur, mais il est toujours en moi.

« À Travers toute la France, nous chanterons pour Lens. »

Pour Valentin, 22 ans, les déplacements rythment ses semaines. Ce supporter originaire de Vendin-le-Vieil, commune proche de Lens, réside en Normandie depuis son enfance. Pourtant, il est abonné dans la tribune Marek depuis quelques années et essaie de traverser la France dès qu’il le peut.

« J’ai commencé les déplacements il y a environ 7 ans, lors de la dernière saison de Lens en Ligue 1. Le premier c’était le fameux 6-2 au Havre, avec mes parents. Nous étions presque à domicile étant expatriés en Normandie. Généralement je me déplace avec mon père, qui a fait grand chelem l’année dernière à un peu plus de 60 ans, soit en solo ou en bus avec les Red Tigers (Section de supporters N.D.L.R.) quand je remonte dans le Nord.

Au début, c’était pour voir simplement mon équipe jouer, puis au fil du temps, c’est devenu une réelle envie de traverser la France pour Lens, pour retourner des stades, chanter, représenter mon club.

Depuis 2013, je suis à 58 déplacements, de Valenciennes à Ajaccio, de Brest à Nancy, dont 11 cette saison et 23 la saison dernière. On rajoutera aussi 6 ou 7 journées d’absence à mon BTS pour les déplacements (rires) »

 

Loïc se déplace le plus souvent possible également, il pose parfois des jours de congés pour pouvoir suivre son équipe. Pendant ses études, il ne s'est pas présenté à ses partiels car c’était un lendemain de déplacement.

« En ce qui concerne les déplacements, j’en suis actuellement à 182. Mon premier était un déplacement à Caen en 2004 défaite 1 à 0. Personnellement je prends beaucoup plus de plaisir à faire les déplacements que les matches à domicile. Je trouve que les personnes qui se déplacent sont plus motivées ! À part sur des gros parcages, où l’on est souvent déçu en termes d’ambiance, même si celui du Paris FC pendant les barrages était très bon. J’adore quand le premier chant est lancé en parcage, ce moment où souvent les spectateurs du stade focalisent leur regard sur nous, là on se dit « ça y est c’est parti ! »

Je n’ai qu’un seul match à mon actif en Europe, c’était Udine, je me souviens encore du brouillard sur le stade, le nombre de torches ce jour-là en parcage, les enceintes du stade du stade qui hurlent, le face à face raté de Pierre-Alain Frau en début de match et notre défaite 3 à 0. Les déplacements, c’est beaucoup de sacrifices financiers, on se focalise pour mettre notre argent dans le déplacement et se priver d’autres choses. C’est parfois compliqué avec le travail également, pour les barrages par exemple, je me suis dépêché de vite finir ma tournée pour partir en déplacement et comme pour Dijon en rentrant de déplacement, je suis parti bosser sans dormir.

J’ai foiré aussi une année de DUT, j’ai préféré aller faire un déplacement que de passer mes partiels… mais je ne regrette pas, j’ai changé de cursus pour faire une licence et un master au final. »

 

Frédéric n’aurait manqué pour rien au monde les fameux déplacements à Auxerre et Arsenal en 1998.

« Le 9 mai 1998, avec mon père et mon grand-père, on fait le déplacement avec une section de supporters à Auxerre pour la dernière journée de la saison. L'égalisation de Lachor, le titre ! Un souvenir qui restera toujours gravé dans ma mémoire. Pour le titre bien sûr, mais surtout parce que c'était la première fois que je voyais mon grand-père pleurer, de joie bien sûr ! En mai 1998, il avait 69 ans et c'est la première fois qu'il voyait son club remporter un titre…

Le 25 novembre 1998. Lens se déplace à Wembley pour disputer la Champions League face à Arsenal. À l'époque je suis en Terminale, j'invente auprès du CPE du Lycée et de certains profs que je ne serai pas en cours les mercredi 25 et jeudi 26 novembre matin car le mercredi “je vais en voyage linguistique en Angleterre”. Pas sûr qu'ils me prennent au sérieux mais ça passe.

Ce jour-là on sera 8000 lensois présents à Wembley, j'y suis avec mon père, bien évidemment, qui lui a dû poser 1 jour de congé. But de Debève, on gagne 1-0, on n'aura jamais entendu les supporters anglais du match, ou presque. On rentre à 4h du matin. Je reprends les cours le jeudi, mon prof est supporter de Lens, on n'a fait que parler de foot pendant l'heure de cours. »

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