Le Real Madrid est champion d'Europe. Au terme d'une finale d'Euroleague splendide, les Espagnols ont décroché un titre presque inespéré. Menés une bonne partie de la rencontre, il a fallu un money time de dingue pour venir à bout de l'Olympiakos, bien emmené par Vezenkov. Un nouveau sacre pour un club et des joueurs qui survolent l'Europe depuis tant d'années maintenant.

A chacun son quart temps

Si l'on a pu être déçu de la finale de l'an dernier en terme de scoring (victoire de l'Anadolu Efes 58-57 contre le Real, déjà), cette finale du Final Four 2023 à Kaunas est partie sur des bases bien plus élevées. Et en première période, chacune des deux équipes à eu son temps fort.

Longtemps porté par une adresse longue distance assez folle (5/9 derrière l'arc), l'Olympiakos a alors fait un premier break, prenant 12 points d'avance pour mener 24-12 à la fin du premier quart. Moment choisi par Mateo Chus pour faire entrer sa vieille garde.

Guidés par un trio Hezonja (12pts à la pause) – Sergio Rodriguez (5pts, 3rbds, 6asts à la mi-temps)- Rudy Fernandez (3pts, 1rbd, 1ast dans le même temps), les Madrilènes sont progressivement revenus dans la partie, prenant même les commandes, avec le retour de la tour de contrôle Tavares. Avec 7pts et 7rbds avant le repos, le Cap-Verdien a presque réussi à faire oublier la pléiade d'absences dans la raquette coté Espagnol (Poirier, Deck, Yabusele).

Après avoir pris la foudre, les Grecs ont tenu bon, et ont à leur tour réussi à sortir la tête de l'eau. Bien emmenés par l'agressivité de Shaquielle Mckissic (10pts), ils sont parvenus à recoller juste avant la mi-temps, le tout sans avoir perdu un ballon lors du premier acte !

Signé Llul

Et puis, au retour des vestiaires, l'intensité est encore montée d'un cran. Les deux équipes se sont rendues coup pour coup, sans que l'une ne prenne forcément le pas sur l'autre. Deux collectifs bien huilés, qui n'ont su se départager réellement.

Mais alors que l'Olympiakos a légèrement pris les devants grâce au MVP de la saison Sasha Vezenkov, formidable encore une fois (29pts, 9rbds, 4asts), le Real est revenu dans la rencontre, petit à petit, grâce à l'inusable Chacho Rodriguez. Avec 10 pts et 3 passes en plus en deuxième période, il est le grand artisan de ce sacre. Lui, relégué au rang de simple figurant cette saison, a porté son équipe lors de cette finale. Lui, a permis aux siens d'être toujours en vie au moment où les Grecs ne rentraient plus un shoot, dans les derniers instants de la rencontre.

Revenus à seulement un point, les finalistes de la saison dernière ont donc eu la dernière possession. Le moment pour Sergio Llul de rentrer en piste. Lui l'éternel cauchemar des français. Lui qui a fait ça toute sa vie. Planter des tirs assassins. Après un écran de Tavares, il a envoyé un shoot dont il a le secret sur la tête de Moustapha Fall. Un petit hold-up pour un 11ème sacre en Euroleague. Phénoménal.

Le Real n'est jamais mort

Car il ne faut pas oublier que le Real, mené 2-0 après deux défaites à Madrid contre le Partizan, toujours derrière de 15 points à l'entame du dernier quart lors du match 5 toujours contre Belgrade, malmené en première mi-temps par le Barça en demie, était tout proche de la sortie. Et finalement, mené par ses joueurs d'expérience dont Fabien Causeur (11pts), le grand Real a su faire la différence.

Les clubs de légende sont éternels. Au terme d'une finale exceptionnelle, le Real Madrid a décroché la 11ème Euroleague de son histoire. Loin, désormais, de la concurrence menée par le CSKA Moscou. Si la Coupe d'Europe de foot s'en ira de Madrid cet été, celle de basket y reviendra pour au moins une année.