Les 30 Moments marquants de 2020 : apothéose pour l’Espagne du handball
Dans une année où la pandémie mondiale de Covid-19 a chamboulé les programmations sportives et autres évènements planétaires (J.O, Euro, …), chaque sport a dû s’adapter pour survivre. Si 2020 restera une année morose pour bien des personnes, les douze mois qui la composent furent tout de même riches en émotions pour tout fan de sport. Du passage de la NBA à Paris aux records de Lewis Hamilton, en passant par les prouesses de Tadej Pogacar ou le Final 8 de la Ligue des Champions, la rédaction de We Sport revient pour vous sur les trente moments marquants de 2020. Aujourd’hui, retour sur le succès espagnol à l'Euro de handball.
Rappelez-vous, c'était une autre époque. Une époque où la Covid-19 n'était qu'un virus qui terrorisait la Chine. Une époque où l'on ne parlait pas de pandémie mondiale. Une époque où il n'y avait pas de masque, de distanciation sociale, de gestes barrières. Dans ce monde-là, en janvier 2020, l'Espagne était sacrée championne d'Europe de handball pour la deuxième fois de suite.
Le cuisant échec des Bleus
Les observateurs avaient vu juste. Pour la France, il faudra une entrée tonitruante dans la compétition pour pouvoir se qualifier. La meilleure équipe du XXIe siècle avait tiré le gros lot avec une poule Norvège – Portugal – Bosnie-Herzégovine. Une formation habituée aux podiums internationaux, un sérieux outsider pour aller chercher une demi-finale et une nation plus faible sur le papier.
Au-dessous du cercle polaire, à Trondheim, les Experts ont pris un coup de froid d'entrée. Face au Portugal et son jeu à 7 contre 6, les français sont étouffés par leurs adversaires : 29-26, score final. Les Bleus doivent maintenant battre les Norvégiens pour croire à la qualification.
Alors joueur du PSG (aujourd'hui à Kiel), Sander Sagosen éteint les espoirs français. Derrière à la pause, la Norvège bouscule les coéquipiers de Nikola Karabatic et s'impose 28-26. Sagosen fera trembler dix fois les filets. Facteur X. La victoire sur la Bosnie-Herzégovine (31-23) est anecdotique, la France est éliminée dès le tour préliminaire. Une bien mauvaise préparation avant le TQO, même si celui-ci sera bien entendu reporté, à l'image des Jeux Olympiques.
Si l'Espagne, la Hongrie, la Croatie ou encore l'Allemagne se sont qualifiés avec facilité, le Danemark a créé l'autre surprise en sortant au premier tour. Les champions olympiques se sont inclinés d'un but contre l'Islande et n'ont pu faire que match nul face aux Hongrois.
Quatre belles équipes en demi-finale
Les deux poules du tour principal paraissent alors déséquilibrées. Espagne – Croatie – Allemagne – Autriche – Biélorussie – République Tchèque d'un côté et le terrible groupe 2 avec Norvège – Slovénie – Portugal – Suède – Islande – Hongrie. Dans le 1, la Croatie s'en tire bien en gérant correctement ses money-time. Grâce à deux succès d'un but et un match nul d'une grande qualité contre l'Espagne, Duvnjak et compagnie atteignent le dernier carré.
Les tenants du titre espagnols déroulent et prennent la première place à la différence de buts par rapport aux croates. Une donnée importante pour la suite.
En face, dans un groupe ouvert, la Norvège a confirmé son statut. Dix points sur dix, une qualification nette et sans bavure. Derrière, plusieurs équipes avaient les armes pour arracher le dernier ticket. Tout s'est joué sur le troisième des quatre matchs de ce tour principal.
Le vainqueur de la rencontre Portugal – Slovénie pouvait déjà composter son billet destination dernier carré. Les Slovènes de Jure Dolenec ont alors réalisé un 5-2 dans les dernières minutes du match pour ainsi décrocher la qualification. La nation surprise, c'est bien la Slovénie.
L'Espagne soulève le trophée
La première demi-finale a tout de l'affiche de rêve : Croatie – Norvège, les deux victimes préférées des Experts. La rencontre a été folle pendant… 80 minutes. Les nordiques ont égalisé à vingt-cinq secondes de la fin du temps réglementaire et les Croates ont vendangé leur dernière occasion. Les deux nations partent alors en prolongation, deux fois dix minutes pour déclarer un vainqueur. Toujours ce même écart après trois-cent secondes, la place en finale se joue dans les derniers instants. Première balle de match croate ? Ratée. Contre norvégien dans la foulée ? Parade exceptionnelle de Marin Sego. Dix secondes au chrono ? Passe à Musa en pivot, but, et qualification pour la Croatie.
Pour assurer sa place en finale, l'Espagne devait battre la Slovénie. Ce match fut beaucoup moins épique mais les Ibères se sont fait peur sur la fin. Après avoir mené 21-15 et 25-20, ces surprenants slovènes reviennent pour échouer à 34-32. Alex Dujshebaev a enfoncé le clou avec trois buts en fin de rencontre.
Le match pour le titre sera donc Espagne – Croatie. Les deux équipes s'étaient déjà rencontrées lors du tour principal et tout s'était terminé sur un match nul avec des défenses au rendez-vous. Même scénario ici. La première période est favorable à la Croatie avec sept petits buts inscrits par les espagnols en vingt minutes. Mais l'équipe au damier va ensuite être en échec pendant un long moment. À moins de vingt-cinq minutes du terme, les hommes de Jordi Ribera sont à +4.
Comme cette finale européenne est une histoire de série, c'est bien la Croatie qui est devant avant le money-time. Ce money-time est tout simplement raté par les Croates ; l'Espagne soulève un deuxième plateau doré consécutivement devant les 17 000 spectateurs de la Tele2 Arena de Stockholm.
Désigné avant la finale, le MVP ne parle pas espagnol. Domagoj Duvnjak est élu et succède à Gottfridsson au palmarès. L'Espagne est représentée dans la All-Star Team par Maqueda et Perez de Vargas. 3e de l'Euro avec la Norvège, Sander Sagosen est le meilleur buteur de la compétition (65 buts).
Ce championnat d'Europe est la dernière grande compétition internationale de l'année disputée en handball. Soyez prêts, le Mondial égyptien est dans un mois. Dans un peu plus de 50 jours, il n'en restera qu'un : le champion du monde.
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