Raphaël Varane a dit stop. Lui aussi, comme Hugo Lloris et Steve Mandada, a décidé de mettre un point final à son aventure internationale en bleu. Le troisième champion du monde 2018 a donc stopper après un échec rageant. Surtout, à à peine trente ans, il semble arriver au bout. Au bout de ce qu'il pouvait donner pour ce maillot qu'il affectionne tant. Si l'émotion était vive pour Didier Deschamps, le vide laissé sur le plan sportif par le Mancunien est énorme. Souvent décrié, Varane n'en reste pas moins un élément de base de DD depuis sa prise de fonction en 2012. C'est lui qui l'a lancé, il y a 10 ans déjà. Et c'est sans lui, désormais, qu'il faudra se réinventer.
Pratiquement 10 ans se sont écoulés déjà, depuis sa première cape en mars 2013 contre la Géorgie. 93 sélections plus tard, Varane préfère laisser sa place, sans doute usé autant psychologiquement que physiquement. Au delà de son apport sur le terrain, l'ancien Lensois était également l'un des leaders du groupe France depuis la Coupe du Monde 2014. Il va donc falloir lui trouver un successeur, et vite.
Konaté – Upamecano, la suite logique
Ils faisaient tous les deux partie des 25 du mondial au Qatar. Tous deux se sont partagés les matchs aux cotés de Raphaël Varane, étant même alignés ensemble lors du premier match, lors duquel le Mancunien était encore trop juste physiquement. Impressionnants tout au long du tournoi, ils ont pris date. Deschamps ne savait pas encore que son leader défensif allait dire adieu aux Bleus. Désormais, cela ne fait plus de doute. Les deux anciens compères de Leipzig sont destinés à former la future charnière de l'Equipe de France.
Pour cela, Konaté doit gagner en maturité du coté de Liverpool. Pas encore titulaire indiscutable, il réalise malgré tout de solides performances chaque fois que Jurgen Klopp fait appel à lui. Upamecano lui est solidement installé dans la défense du Bayern et fait même partie des références à son poste en Bundesliga. Fébrile lors de ses premières sélections, le premier match de la Coupe du Monde où il s'est imposé comme un leader lui a donné des ailes. Difficile désormais d'envisager l'avenir sans lui pour le sélectionneur.
Quid de Kimpembe?
Lui aurait du être de la partie, mais une blessure l'a contraint à renoncer juste après la liste. Presko, Presnel Kimpembe ferait même un leader nature pour la charnière des Bleus. Il est (ou était?) le vice capitaine d'un PSG qui ne manque pas de caractère. Mais lui a toujours su s'imposer comme un chef de file. Malheureusement trop souvent sur le flanc, il n'a jamais réellement été en mesure de s'imposer en sélection. Si Deschamps devrait tout de même faire appel à lui lorsqu'il sera revenu en forme, le champion du monde 2018 traîne comme un boulet ses pépins physiques à répétition. Et quand on voit le mondial réalisé par la paire Konaté – Upamecano, pas certains que le titi Parisien retrouve rapidement une place dans le 11.
Fofana – Saliba, la jeunesse aux dents longues
Si la plupart des défenseurs tricolores ont l'avenir devant eux, la jeunesse (encore plus jeune) pousse, et fort. Présent au Qatar, William Saliba, tout juste 21 ans s'affirme comme l'un des tous meilleurs (si ce n'est le meilleur) défenseur de Premier League à l'heure actuelle. Au sein d'une équipe d'Arsenal qui tourne à plein régime, l'ancien Marseille se régale et démontre l'étendue de son talent. Très peu utilisé par DD, il n'en reste pas moins un habitué des dernières listes. S'il continue sur sa lancée en club, nul doute qu'il devrait s'installer pour de bon dans le groupe France.
Ce groupe, Wesley Fofana n'y a encore jamais goûté. Pétri de talent, comme son ancien compère de Saint-Etienne, il enchaîne les grosses blessures. Après la fracture du péroné en 2021 à Leicester, c'est une entorse au genou droit qui le laisse en tribune depuis le mois d'octobre désormais. A un âge où jouer est primordial, ce n'est pas l'idéal. Néanmoins, en pleine possession de ses moyens, nul doute qu'il aura sa chance.
L'avenir s'annonce radieux pour la charnière de l'Equipe de France. Si Raphaël Varane va laisser un grand vide qu'il sera difficile de combler, les jeunes pousses ne demandent qu'à montrer ce qu'elles valent. Et ça, Didier Deschamps le sait mieux que quiconque.
Crédit photo : Onze Mondial