Auto/Moto

Les cinq raisons de suivre la finale du MotoGP à Valence

Ce week-end la saison 2022 de MotoGP touche à sa fin sur le circuit Ricardo Tormo de Valence. Entre bataille pour le titre mondial, dernière course de certains pilotes avec leur équipe et adieu d'un célèbre constructeur, la finale du championnat du monde de vitesse moto promet un beau spectacle.

 

Quartararo/Bagnaia : deux hommes pour un titre

Sur le papier, le combat est déséquilibré mais l’incertitude du sport, encore plus quand il est mécanique, permet encore de croire à un renversement de situation dignes des plus grands films hollywoodiens. Avec 23 points d’avance, Francesco Bagnaia est l’immense favori pour remporter la couronne mondiale. Face à lui, Fabio Quartararo a besoin d’un miracle pour devenir double champion du monde. Le Français ne doit pas se plonger dans des calculs profonds, il doit gagner la course et espérer que son rival italien termine au-delà de la 15e position. Moins en vue ces dernières semaines, le pilote Yamaha doit mettre de côté ses récentes performances et tout donner pendant trois quart d’heure pour espérer garder son titre. Même si tout semble contre lui, le Niçois a moins la pression que son adversaire. Le plus grand ennemi de Francesco Bagnaia, c’est Francesco Bagnaia lui-même. Capable du meilleur comme du pire sur un week-end, le pilote Ducati va devoir faire face à la pression qui entoure un potentiel futur champion du monde. Pecco a souvent craqué mentalement dans des moments de tension et cela ne devra pas se reproduire s’il veut finir le travail en beauté. Dès les qualifications, le ton sera donné mais c’est bien dimanche au départ que le match sera lancé.

 

Bastianini compte bien priver Aleix Espargaro du podium au général

Longtemps en lice pour le titre mondial, Aleix Espargaro a finalement été décroché par ses deux concurrents directs. Le pilote Aprilia était moins éblouissant dans cette seconde partie de saison. Dans ses rétroviseurs, Enea Bastianini est revenu comme un boulet de canon, à seulement un point de cette troisième position tant convoitée. Le pilote Gresini Racing, qui rejoindra l’écurie Ducati officielle en 2023, veut offrir ce podium au championnat à ses patrons en cadeau d’adieu.  « Ce sera ma dernière course avec le team Gresini et je vais essayer de la célébrer de la meilleure façon possible. Ce sera sûrement une course complexe, avec de nombreux pilotes compétitifs. Nous avons le vent en poupe et nous connaissons notre potentiel, alors nous allons essayer de bien faire et de terminer dans le Top 3 du championnat du monde. » Malgré cette envie de bien faire, Aleix Espargaro ne compte pas céder sa place si facilement. Le pensionnaire d’Aprilia Racing n’a plus connu le podium depuis sa 3e place en Aragon. Monter sur la boîte, et pourquoi pas même sur la première marche, serait la meilleure des façons de conclure la plus belle saison du Catalan en MotoGP.

 

Les adieux de Suzuki 

C’est une page de la catégorie reine qui se tourne, Suzuki va tirer sa révérence à la fin de ce week-end à Valence. L’écurie japonaise a décidé de se retirer de ses engagements sportifs pour se concentrer sur le développement de la marque et son futur. Sacré en 2020 avec Joan Mir, les jaunes et bleus ont surpris tout le paddock avec cette annonce. Du côté des pilotes, on espère finir cette collaboration en beauté avant de rejoindre Honda. Ce sera chez Honda Repsol pour Joan Mir et chez le team Honda LCR pour Alex Rins. Avant de penser à 2023, le champion du monde 2020 et son coéquipier vont devoir mettre de côté leurs émotions pour être performant sur le circuit Ricardo Tormo. Une chose est quasi certaine, après le passage du drapeau à damiers, quelques larmes risquent de couler dans le clan japonais. 

 

Miller et Ducati, Oliveira et KTM, Alex Marquez et Honda, la dernière danse 

La fin de cette saison 2022 marquera aussi celle de la collaboration entre plusieurs pilotes et leur équipe respective. Chez Ducati officielle, Jack Miller va quitter l’usine de Bologne. L’Australien est arrivé chez l’équipe satellite Pramac en 2018 avant de rejoindre le team officiel en 2021. Chez les Rouges, il sera monté à 12 reprises sur le podium dont trois succès (Jerez 2021, Le Mans 2021 et Japon 2022). Poussé vers la sortie par les jeunes pilotes italiens, le natif de Townsville a trouvé refuge chez KTM pour les deux prochaines saisons. 

Du côté des au revoir, il y a donc Miguel Oliveira, remplacé par Jack Miller. Le Portugais roule sur une moto KTM depuis 2017 dans le championnat Moto2. Passé par Tech3 où il a gagné en Autriche en 2020, le vainqueur de cinq Grands Prix en catégorie reine a connu les joies d’un team officiel depuis deux ans. Même si sa seconde saison fut très compliquée, Miguel Oliveira s’est imposé à deux reprises en Indonésie puis en Thaïlande. Onze ans après avoir débuté en championnat du monde avec Aprilia, il retrouvera ce constructeur dans le team RNF Racing avec un ancien de la maison KTM, Raul Fernandez.

Parmi les gros transferts de ce mercato, Alex Marquez va quitter le giron Honda. Loin de son frère, c’est chez Gresini Racing que le futur du frère de Marc va s’écrire. En grande difficulté au guidon de sa machine japonaise, le champion du monde Moto2 2019 va découvrir la meilleure moto du plateau actuel : la Ducati. Reste à savoir si le mariage Marquez-Ducati sera aussi fructueux que le Marquez-Honda. Ensemble dans le travail depuis l’arrivée d’Alex en MotoGP, Marc devra se battre contre son frère avec des motos différentes. Vivement le combat fraternel !

 

Razlan Razali dit au revoir à Yamaha 

Ce fut une alliance qui restera dans les annales de la catégorie reine, celle entre Yamaha et Yamaha Petronas puis RNF Racing. Avec Razlan Razali comme team manager, le team Petronas a connu des heures de gloire avec Fabio Quartararo. En 2019, le Français avait ébloui le monde de la moto par son talent et sa fougue, notamment dans ses combats acharnés face à Marc Marquez. Mais depuis la perte du prodige français, les résultats sont nettement en baisse. Cette saison, avec Darryn Binder et Andrea Dovizioso, puis Cal Crutchlow en fin de saison, les hommes de Razlan Razali jouent dans le fond du classement. Au-delà du niveau des pilotes, c’est surtout le manque de performance globale de la Yamaha qui a posé problème car seul Fabio Quartararo est capable de sublimer sa machine grâce à son pilotage. En partant vers Aprilia, l’Indien met fin à son entente avec l’écurie Japonaise. C’est aussi la fin d’une écurie satellite Yamaha en MotoGP car il n’y en aura plus en 2023.

Journaliste spécialisé en sports mécaniques.

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