Sur la dernière décennie, l’OL n’a jamais été aussi proche du titre que lors de la saison 2014/2015. Coïncidence ou pas, les troupes de Jean-Michel Aulas se retrouvent dans une posture quasiment identique, six ans plus tard, en étant deuxièmes après 22 journées disputées. Voici les éléments qui pourraient permettre aux Lyonnais de, cette fois-ci, retrouver les sommets.

« Je vois Marseille plus près que Lyon pour gagner le championnat. Mais le PSG reste favori. » Tel est le pronostic, en décembre 2014, de Juninho alors membre de la Dream Team RMC Sport. A l’époque, le groupe lyonnais manque de repères au haut niveau selon lui : “Le problème avec les jeunes équipes, c’est que quand tu es obligé de gagner, c’est plus difficile de gérer la pression.”

Un fait avéré puisque l’OL cèdera sa place de leader aux Parisiens à la 30e journée à la suite d’un revers contre Nice (1-2), quelques journées après avoir subi, sûrement le tournant de la saison*. Les Lyonnais termineront cette saison 2014/2015 à la 2e place, trop justes pour titiller les Parisiens, huit longueurs devant au final. Toujours est-il que cet exercice révèle quelques similitudes avec celui que sont en train de vivre les hommes de Rudi Garcia actuellement.

Un travail conséquent sur la mentalité à adopter

“C’est ça qui m’a choqué en arrivant, personne n’y croyait, personne ne parlait de titre. Même si c’est très dur d’être champion, si tu n’y crois pas, tu ne le seras jamais” lâche Juninho dans sport reporter sur Canal + le 9 janvier dernier. Un message clair sur les ambitions de l’Olympique lyonnais en 2021 ?

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En tout cas la volonté du directeur sportif, arrivé en mai 2019 à ce poste, est d’inculquer, à nouveau, l’esprit de la « gagne » à tout un groupe. Fort de ses sept titres de champion de France entre 2002 et 2008 avec l’OL, il veut montrer la voie aux hommes de Rudi Garcia. Sa présence ainsi que sa relation avec les joueurs pourraient jouer un rôle décisif dans l’acquisition d’un huitième titre en Ligue 1.

Un système tactique qui fonctionne

Lors de la saison 2014/2015, Hubert Fournier s'appuie sur un système qui fait ses preuves :  le 4-4-2 losange. Costaude dans l’entrejeu avec Maxime Gonalons, Corentin Tolisso ou encore Jordan Ferri, cette équipe dispose d’une frappe de force offensive non négligeable. Alexandre Lacazette (27 buts) et Nabil Fékir (13 buts) donnent le vertige à bon nombre de défenses.

Hormis la disposition sur le terrain, la formation de Rudi Garcia présente le même allant cette saison. Son milieu de terrain moteur est mis en lumière par l’efficacité de Tino Kadewere (9 buts), Karl Toko-Ekambi (10 buts) et de son capitaine Memphis Depay (11 buts).

L’absence de la coupe d’Europe

L’avantage de ce trio d’attaquant est de bénéficier de temps. Avec un match par semaine, les automatismes s’affinent et la fluidité s’en ressent sur le terrain. Ce calendrier permet aussi à Rudi Garcia de dégager un onze type tout en maintenant une concurrence notamment au milieu de terrain. C’est dans ce secteur de jeu qu’elle est plus susceptible d’évoluer.

Même si Jean Lucas a été prêté à Brest le 12 janvier dernier pour les six prochains mois, Maxence Caqueret (997 minutes jouées) et Bruno Guimaraes (644 minutes) comptent s’affirmer davantage sur la deuxième partie de saison. Reste à savoir si Thiago Mendes (1281 minutes), Lucas Paqueta (386 minutes) et Houssem Aouar (1121 minutes) leur laisseront un peu d’espace.

Un mercato bien négocié

Contrairement au marché des transferts estival, celui de janvier a peu modifié l’effectif lyonnais. Au départ de Jean Lucas s'ajoute, uniquement, celui de Moussa Dembélé sous forme de prêt avec option d’achat du côté de l’Atlético Madrid, l’actuel leader du championnat espagnol. Le meilleur buteur de l'OL sur les deux dernières saisons en Ligue 1 est remplacé par Islam Slimani. En effet, l'international algérien s'est libéré de son contrat avec Leicester pour s'engager dix-huit mois avec l'OL. Quant à l’avenir de Memphis Depay et Houssem Aouar il semble s’écrire sous la tunique rhodanienne au moins jusqu’au mois de juin.

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En 2014/2015, Hubert Fournier ne s'était pas éternisé sur ces périodes tant redoutées par les entraîneurs. Le budget du club était concentré sur le nouveau stade, inauguré un an plus tard, en janvier 2016. Seuls Christophe Jallet (Paris Saint-Germain) et Lindsay Rose (Valenciennes) étaient venus garnir les rangs. En fin de contrat avec l’OL, Bafetimbi Gomis, Jimmy Briand, Miguel Lopes et Rémy Vercoutre n’avaient pris part à cet exercice.

La révélation : autrefois Fekir, cette saison Paqueta

13 buts, 10 passes soit le 4e joueur le plus décisif sur l’exercice 2014/2015. Vraie révélation à l’issue de cette saison, Nabil Fekir a été récompensé de ses performances en recevant le trophée UNFP du meilleur espoir de Ligue 1. Si les statistiques de Lucas Paqueta ne sont pas autant flamboyantes à mi-parcours (1 but, 1 passe décisive), l’international brésilien a redynamisé l’équipe lyonnaise. Il s’appuie, de manière intelligente, sur trois qualités principales : sa protection de balle, sa vision du jeu ainsi que sa combativité. Pourra-t-il maintenir ce niveau d’exigence jusqu’à la dernier journée, le 23 mai prochain ? L Le n°12 rhodanien devra, en tout cas, emmener l’OL dans son sillage, s’il souhaite soulever son premier titre en Europe.

Ainsi, en mélangeant tous ces ingrédients l’Olympique lyonnais pourrait mettre fin à 13 ans de disette sans sacre en Ligue 1. Les hommes de Rudi Garcia sont maîtres de leur destin avec 48 points à aller chercher sur les quatre prochains mois. A noter, deux rendez-vous capitaux, au Parc OL, dans la quête de ce succès : contre le Paris-Saint Germain (30e journée) et Lille (34e journée). D’ici là les supporteurs seront, peut-être, de retour dans les stades.

*Polémique sur le penalty retiré et transformé par Zlatan Ibrahimovic face à Anthony Lopes (OL 1 – 1 PSG, 24e journée)

Crédit image : Sports-Orange