En ballotage favorable après son succès 2-1 contre le PAOK Salonique en quart de finale aller, l’OM est en route pour, pourquoi pas, se qualifier pour les demi-finales de la toute nouvelle Ligue Europea Conférence. Avec un boulevard, sur le papier, pour au moins attendre la finale de la compétition, les olympiens ne veulent pas décevoir et renouer avec leur glorieux (et pas si ancien) passé Européen.

Il y avait de quoi faire mieux, mais l'OM devra s'en contenter. Victorieux 2-1 face au club Grec, les Marseillais ont fait un premier pas en direction des demi-finales de la Ligue Europea Conférence. Si la route sera encore semée d'embuches (Kamara, Gerson et Dieng seront en plus suspendus), les hommes de Sampaoli n'ont pas le droit de décevoir, bien que ce seul petit but d'avance va permettre au PAOK d'espérer encore jusqu'au match retour, la semaine prochaine. Dominateurs et plaisants à voir jouer lors du premier acte, les Phocéens ont rapidement pris les commandes avant de faire le break juste avant la mi-temps sur un but splendide, inscrit par Dimitri Payet. Mais l'OM, surpris en début de seconde période, n'a ensuite jamais réussi à refaire le break, malgré une domination sans partage.. mais stérile. La fin de match, tendue et qui aura vu l'exclusion de Gerson pour un deuxième jaune, n'aura pas joué en faveur des locaux. Avant le match retour, Marseille est toujours favori mais devra malgré tout se méfier, les déceptions en coupe d'Europe n'ont été que trop nombreuses, nous y reviendrons. En attendant, le staff a une semaine pour préparer au mieux ce match retour, décisif pour la fin de saison qui peut s'avérer être croustillante.

Un tableau dégagé

Oui, il faudra d’abord que l’OM confirme lors du match retour contre le PAOK. Mais l’OM dispose de l’un des plus beaux effectifs encore en lice pour décrocher le Graal. Si d’aventure, la troupe de Sampaoli se qualifiait, elle retrouverait en finale le vainqueur de la confrontation entre Feyenoord et le Slavia Prague (3-3 au match aller hier soir). Là encore, un adversaire à la portée des marseillais. Le deuxième du championnat Grec qui n’a aucune expérience notable en coupe d’Europe, le troisième du championnat Néerlandais et le second du championnat Tchèque. Sans faire injure à toutes ces équipes, pas de quoi, sur le papier, faire peur à l’Olympique de Marseille et sa pléthore d’internationaux.
De toutes les équipes encore en course, elles sont trois à tenir la corde pour la gagne: l’OM donc, mais aussi la Roma (une nouvelle fois défait par Bodo/Glimt) et Leicester, qui s’affronteront en cas de qualification. Attention également au PSV, toujours très dangereux (et qui a d'ailleurs décroché le nul 0-0 en Angleterre). Mais toutes ces équipes ne pourront croiser la route marseillaise qu’en finale. Et en finale, les matchs sont totalement différents, à part. Une finale ne se joue pas, elle se gagne. L’Olympique de Marseille ne le sait que trop bien.

Retrouver ce côté Winner

Car depuis la finale de la ligue des champions 93, ce fameux 26 mai à Munich, l’OM a trop souvent été déçu et décevant en coupe d’Europe. Tout d’abord lors que le club a atteint la finale : surclassé en 1999 par Parme, puis battu par valence sans avoir pu lutter en 2004, Marseille a perdu une troisième finale de Ligue Europea, anciennement Coupe UEFA. C’était en 2018, contre l’Atletico de Madrid, corrigé 3-0. À chaque fois, il n’y a quasiment pas eu match. Parme était trop fort, bien emmené par son cattenaccio Italien autour des Buffon, Cannavaro, Baggio, de sa clique Sud-Americaine (Crespo, Veron, Sensini) et ses solides français qu’étaient Thurman et Boghossian. Une rouste et un retour à Marseille la tête dans le sac.
En 2004, la donne était différente pour affronter Valence, l’OM arrivait fort d’un superbe parcours (victoire contre Liverpool, l’Inter Milan, avant la masterclass de Drogba contre Newcastle). Malheureusement, l’attaquant ivoirien diminué ne pèsera pas sur la rencontre, et Barthez, exclu avant la mi-temps, plomba les siens. Vaillants même a 10 contre 11, les Phocéens nourriront d’énormes regrets. Les Espagnols étaient prenables.
Contre l’Ateltico de Griezmann 14 ans plus tard en revanche, la marche était une nouvelle fois trop haute. Fessé 3-0 au Groupama Stadium après une superbe campagne, l’OM n’aura pas existé. La blessure de Payet après moins d’une demie heure de jeu n’aura rien arrangé. Marseille était trop faible face au collectif bien huilé de Simeone.

Les 3 dernières finales se sont donc soldées par des échecs. Mais le plus inquiétant, c’est que saison après saison, Marseille déçoit sur le plan continental. On ne parlera que superficiellement du 0 pointé de 2013 en ligue des champions, ainsi que la série de 13 défaites consécutives dans cette même compétition. En début de saison également, l’OM s’est piteusement fait sortir d’un groupe de Ligue Europea à sa portée (Lazio, Galatasaray, Lokomotiv Moscou). Il faut donc redresser la barre, et les qualifications face à Qarabag et Bâle vont dans ce sens.

Une campagne similaire à 2018

Surtout, « l’épopée » que l’on espère vivre du côté de la Cannebiere a d’énormes similitudes avec le parcours en Ligue Europea en 2018. Cette année là, après avoir éliminé Ostende et Domzale en tours préliminaires, Marseille avait quelque peu déçu en phase de groupe, ne terminant que difficilement 2ème de sa poule, pourtant composée de Salzbourg, Guimares et Konyaspor.

Surtout, le tirage avait par la suite plutôt été clément pour les hommes de Rudi Garica: Braga puis l’Atletic Bilbao alors que des mastodontes comme Dortmund, Naples, l’AC Milan, Arsenal ou l’Atletico étaient encore en course. Deux qualifications acquises sereinement, un peu à l’image de ce qu’a connu l’OM face à Qarabag et Bâle. La route s’était dégagée jusqu’en finale puisque Leipzig n’était pas encore un cador Européen comme il l’est aujourd’hui. Le match retour face aux allemands restera d’ailleurs comme l’un des chef-d’œuvres du club de McCourt ces dernières années, tant par son scénario, que par son intensité et ambiance. En demi, une nouvelle fois, Marseille n’est pas à plaindre : l’Atletico et Arsenal vont croiser le fer alors que les Olympiens vont retrouver Salzbourg, après un premier affrontement en poule. C’est finalement après prolongation, suite à un but de Rolando, que l’OM va se tirer d’affaire au match retour en Autriche.

Il y a un certain nombre de similitudes entre ces deux campagnes Européennes qui peut laisser penser que l’OM va vouloir jouer à 100% cette coupe d’Europe. Oui, ce n’est que la Ligue Europea Conference, l’équivalent de la C4, mais cela reste une coupe d’Europe. Avec un petit matelas d’avance sur le 4ème en championnat, un adversaire à sa portée et un effectif fourni, Marseille semble capable d’aller au bout pour offrir un nouveau frisson à tout un peuple qui ne demande qu’à vibrer.

Crédit photo : Onzemondial