Tombé alors qu’il se battait pour le podium, Marc Marquez aurait pu avoir des regrets. Au vu du niveau auquel il a évolué tout le week-end, son premier depuis un mois et demi, l’octuple champion du monde était heureux de sa performance.
Sa chute a fait vibrer la foule française puisqu’elle permettait à Johann Zarco de monter sur le podium du Grand Prix de France. Objectivement, Marc Marquez ne méritait pas un tel dénouement. Six semaines après son accident à Portimao, le pilote Honda Repsol revenait au guidon de la moto japonaise.
Plusieurs questions entouraient ce retour, à commencer par les performances que l’Espagnol pourrait éventuellement réaliser. Dès le vendredi, le porteur du N°93 se qualifiait immédiatement en Q2. Il était le seul représentant de Honda à réussir à intégrer le top-10, comme une évidence. Pendant la séance qualificative, seul un grand tour du champion du monde en titre, Francesco Bagnaia, privait l’octuple champion du monde d’une pole position inimaginable il y a quelques jours encore. « Je suis très content de ce que j’ai fait, surtout quand je pense que j’ai passé un mois et demi à la maison. » Malgré la première ligne, il confessait viser le top-7. En pratique, Marc Marquez a lutté pour bien mieux.
A deux tours de l’exploit

En terminant cinquième de la course sprint, il paraissait difficile de le voir faire mieux avec le double de tours à parcourir le dimanche. Mais le pilote Honda Repsol ne fait jamais ce qu’on attend de lui. Auteur d’un magnifique départ, la fourmi de Cervera pointait en tête du Grand Prix. Une fois dépassé par Marco Bezzecchi (Mooney Vr46 Racing Team), Marc Marquez défendait sa deuxième place corps et âme face à Jorge Martin pendant plus de la moitié de la course. Dans l’avant-dernier tour, le pilote Prima Pramac Racing le passait à l’intérieur du virage cinq. En tentant de le recroiser, le porteur du N°93 perdait l’avant et était contraint à l’abandon alors que le podium lui était promis.
The best @marcmarquez93 we've seen in a long time was fighting for P2 with @88jorgemartin but he crashed out in the penultimate lap of the race! 💥 #FrenchGP 🇫🇷 pic.twitter.com/4EOCyjkj3s
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) May 15, 2023
« Nous n’avons malheureusement pas eu ce que nous méritions mais je me suis battu jusqu’au bout. Je suis content car j’ai pu rivaliser avec les pilotes Ducati. Je préfère chuter après avoir tout donné plutôt que de terminer dixième. Je n’avais pas ressenti ça depuis longtemps. Je parle du pilotage mais aussi des freinages et de la bagarre avec les autres. » Avec un peu moins d’engagement, Marc Marquez aurait terminé troisième. Mais c’est aussi ce qui rend le pilotage de l’octuple champion du monde tant apprécié, tout donner à chaque instant.
Encore un peu juste physiquement

Lors du Grand Prix, le frère d’Alex Marquez a connu quelques soucis au niveau de sa condition physique. Cela était prévisible au vu de l’intensité du nouveau format sprint du MotoGP, que le pilote Honda Repsol n’a expérimenté qu’à une seule reprise avant de se rendre au Mans.
« Quand je me suis levé, dimanche matin, j’avais l’impression d’être au troisième jour en Malaisie (où les conditions sont plus chaudes donc très épuisantes). J’étais fatigué et j’ai dû faire de gros efforts pendant la course, mais j’ai pu défendre mes chances. Le podium était là et je me suis battu tout au long de la course, malgré des douleurs aux avant-bras dans les sept derniers tours. » A l’image cela ne s’est pas absolument pas vu mais cette souffrance peut aussi expliquer son erreur en fin de course.
Enfin des progrès pour Honda grâce à son leader ?
Ce n’est un secret pour personne, la machine japonaise est conçue pour permettre à Marc Marquez d’exploiter au mieux ses qualités. Ce week-end dans la Sarthe, l’autre pilote officiel, Joan Mir, a enchaîné les chutes et manquait clairement de rythme. Dans le clan LCR, hormis la victoire d’Alex Rins à Austin, le début de saison est loin d’être facile pour le Catalan et son coéquipier Takaaki Nakagami.

Même en signant une performance splendide, l’octuple champion du monde admettait qu’il était « difficile de tout donner quand on n'est pas en confiance mais je suis sûr que nous allons progresser. » Pour cela, l’Espagnol a déjà fait des retours précis à son équipe. « Je vais utiliser les prochaines semaines pour travailler et je suis convaincu que Honda le fera aussi. J’ai fait certaines demandes pour améliorer nos points faibles et je crois en leur travail. Le châssis est très différent mais ce n’est pas la solution à tous nos problèmes. »
Dans un mois, le paddock posera ses valises au Mugello, un circuit bien différent du Bugatti. Le funambule espagnol concède que la « situation pourrait être plus compliquée car les Ducati sont bonnes partout. » Personne ne s’attendait à le voir si vite en France, alors le voir être compétitif au Grand Prix d’Italie n’est pas à exclure.