Hier mercredi soir, pour le compte de la 10e journée de National, le Red Star se déplaçait du côté de Nancy. Au-delà du score de parité entre les deux formations (1-1), les joueurs d'Habib Beye auraient été victimes de cris à caractère raciste.

National : le Red Star, même accroché, nettement en tête

Troisième l'an passé à deux petits points d'un retour en Ligue 2, le Red Star est clairement un candidat à la montée cette saison en National. Il y a peu, le club audonien aurait pu être déstabilisé par les rumeurs envoyant son entraîneur, Habib Beye, du côté de l'Olympique Lyonnais. Il n'en a rien été. Au bout de dix journées, l'écurie basée dans le 93 compte déjà 25 points, a déjà remporté 8 matches, inscrit 19 buts. Si l'on excepte une défaite sur la pelouse du GOAL FC à la mi-août, le parcours de Loïc Kouagba et ses coéquipiers est quasiment parfait depuis le début de saison. Hier mercredi, le Red Star passait un très sérieux test du côté de Nancy.

Crédit photo : Iconsport
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L'ouverture du score signée Achille Anani dès la 8e minute laissait augurer une nouvelle belle soirée. Mais l'ASNL, qui a échappé de peu à la descente en National 2 et même à la rétrogradation en National 3 au printemps dernier, a eu du répondant, parvenant à égaliser par Teddy Bouriaud (33e). Plus rien ne sera marqué ensuite. Dans ce duel d'ancien joueurs de Ligue 1 désormais coachs, à savoir Benoît Pedretti et Habib Beye, personne n'est parvenu à tirer son épingle du jeu. Il s'agit néanmoins d'un bon point pour les deux formations. Hélas, le sportif a été quelque peu laissé au second plan à l'issue de cette partie, quand l'entraîneur audonien a fait état de cris à caractère raciste à l'encontre de trois de ses joueurs.

“Je me battrai jusqu'à ma mort contre ces choses-là”, peste Habib Beye

Au micro de Canal +, Habib Beye, l'entraîneur du Red Star, a fait part de sa colère : “C'est très clair aujourd'hui. On laisse des choses comme cela se produire dans un stade. J'ai trois de mes joueurs qui ont été interpellés par la tribune, avec des mimes et des cris de singe. Et j'ai des gens qui me disent aujourd'hui dans un stade qu'il ne faut pas envenimer les choses. On a banalisé toutes ces situations. Le match de foot ne m'intéresse pas, le point ne m'intéresse pas, ce match-là ne m'intéresse pas. Il est à effacer dans ma mémoire. Par contre, si on laisse des choses comme ça se passer, on n'avancera pas. Et le problème st que c'est toujours pareil.

Tout en insistant : “Il y a des gens qui arrivent à banaliser ce genre de choses, moi je ne les banalise pas. Je serai toujours contre ça, entraîneur du Red Star ou citoyen du monde. Quand j'ai trois de mes joueurs qui viennent me voir et qui me disent, ‘coach, ils miment des bruits de singe', pour moi, c'est inacceptable. Et en plus, après, on a des joueurs de Nancy qui viennent saluer leur public, c'est bien, si on accepte ce comportement-là aujourd'hui, très bien. Ce n'est pas mon cas. Et je me battrai toujours, jusqu'à ma mort, contre ces choses-là. J'espère que ce public sera sanctionné, qu'il y aura des images, des sons ou des gens qui viendront témoigner, parce que c'est inacceptable.

Des faits qui ne sont pas sans rappeler le match de Coupe Gambardella entre Vierzon et Bourges, ou plus récemment celui de championnat U19 entre le Gazélec Ajaccio et le Toulouse Football Club. En espérant que de lourdes sanctions soient prises, et que les protagonistes soient punis comme il se doit. Enfin.