Auto/Moto

MotoGP bilan 2022 : les adieux de Suzuki

La saison 2022 de MotoGP terminée, l'heure de faire le bilan est arrivée. We Sport vous propose une analyse équipe par équipe de l'année qui vient de s'écouler. Le bilan d'aujourd'hui est particulier puisqu'il s'agit du dernier de l'aventure Suzuki en MotoGP. Champion du monde en 2020 avec Joan Mir, les Japonais n'ont pas toujours été au rendez-vous cette saison. Mais ils ont clôturé ce chapitre majeur de leur histoire par un succès à Valence.

 

Suzuki Racing : 6e, 260 points

L'annonce a choqué l'ensemble du paddock, des pilotes aux mécaniciens en passant par les fans. Au sein même de l'équipe, les membres étaient abasourdis : Suzuki va quitter le MotoGP. L'annonce faite en amont du Grand Prix de France, en mai dernier, allait faire trembler le monde de la moto. La marque nippone décidait de se désengager de la catégorie reine ainsi que du championnat du monde d'Endurance où Sylvain Guintoli et ses coéquipiers se battaient pour le titre mondial.

Un peu plus de 12 mois avant, les jaunes et bleus étaient sur le toit du monde avec le titre de Joan Mir au terme d'une magnifique saison 2020. Mais voilà, l'exécutif de la marque veut désormais concentrer ses ressources sur le développement de leurs futures machines électriques. Même si Livio Suppo, team manager, assurait que cette décision n'affecterait pas le plan sportif. En piste, il y a réellement eu un avant et un après le GP de France.

En début de saison, les deux pilotes se battaient devant, y compris au championnat. Mais de nombreuses erreurs, puis la blessure d'Alex Rins en Catalogne, ont mis un coup d'arrêt à Suzuki. Ils ont notamment réalisé quatre week-ends sans inscrire le moindre point. Dans la seconde moitié de l'année, l'équipe voulait monter sur le maximum de podiums pour clôturer de la plus belle des manières cette aventure. Suzuki pourra se targuer d'avoir gagné l'ultime course de son histoire en MotoGP. C'était à Valencia, au terme d'un récital de maîtrise signé Alex Rins.

 

Alex Rins (7e, 173 points) : des hauts, des bas mais deux victoires au final

En début de saison, Alex Rins pointait tout en haut du classement du championnat pilotes. Il faut dire que le début de saison de l’Espagnol était d’une régularité extrême (7e au Qatar, 5e en Indonésie, 3e en Argentine, 2e à Austin, 4e au Portugal). Mais, le pilote Suzuki a ensuite enchaîné quatre courses sans le moindre point avec en prime une blessure au poignet. Au départ du Grand Prix de Catalogne, une manœuvre trop osée de Takaaki Nakagami envoyait Francesco Bagnaia et Alex Rins au tapis, dès le premier virage. Avec une fracture au poignet gauche, le Catalan devait renoncer au Grand Prix d’Allemagne, un cinquième résultat blanc d’affilé. Revenu de sa blessure, il a réussi une bonne série de top-10 mais manqué de rythme en qualifications, le faisant partir loin sur la grille et l’obligeant à remonter dans le peloton en course. A la mi-saison, Suzuki espérait finir au moins une dernière fois sur le podium avant de s’en aller du MotoGP. Alex Rins a fait mieux, il a offert deux victoires à son équipe. En Australie d’abord puis lors de la finale à Valence, où jamais la moto bleue et jaune n’a été inquiétée par ses adversaires. 

 

Joan Mir (15e, 87 points) : le coup d’arrêt

Champion en 2020, troisième en 2021, Joan Mir rentre à peine dans le top-15 au classement général cette saison. Pourtant, lui aussi avait réalisé un magnifique début de saison avec trois top-6, suivi de deux top-4 en six courses. Plus inconstant par la suite, l’Espagnol a touché le fond après le Grand Prix des Pays-Bas, fini à la huitième position. De juillet à la finale à Valence en novembre, Joan Mir a marqué 0 point au championnat. Le champion 2020 a dû s'absenter pendant plusieurs semaines après une violente chute au GP d’Autriche.

Avec une fracture à la cheville, le pilote Suzuki a tenté un premier retour en Aragon, en vain. Absent à Saint-Marin, en Aragon, au Japon et en Thaïlande, Joan Mir est revenu en Australie. S’il ne ressentait plus aucune douleur, l’Espagnol n’était certainement pas à 100%. Sa belle 6e place à Valence vient clôturer une saison galère, sa dernière avec le constructeur qui lui a permis de remporter la couronne mondiale il y a deux ans.

 

Saison 2023 : équipe absente, pilotes toujours présents 

Avec le retrait de Suzuki, le plateau MotoGP sera composé de 11 équipes. Créer une équipe prend du temps, et surtout beaucoup d'argent, donc le délai ne permettait pas de pouvoir remplacer la marque japonaise. Sans guidon, Joan Mir et Alex Rins se sont retrouvés contre leur volonté sur le marché des transferts. Heureusement pour les deux Espagnols, ils ont trouvé refuge chez un autre constructeur nippon : Honda.

Pour le champion du monde 2020 ce sera dans l'écurie officielle, au côté de Marc Marquez. Un énorme défi pour Joan Mir de se confronter à son compatriote. Il faut dire que beaucoup ont essayé de battre,, sur la même machine, l'octuple champion du monde mais aucun n'a réussi pour l'instant. De son côté Alex Rins fera équipe avec Takaaki Nakagami chez LCR. Dans le team satellite, l'Espagnol se retrouvera avec un pilote avec lequel il ne s'est pas toujours bien entendu sur la piste (notamment au départ du GP de Catalogne). 

Les deux arrivants auront du pain sur la planche. Ils vont devoir rapidement s'habituer à leur nouvelle machine pour ensuite être capable de la développer. Car selon Marc Marquez, la Honda version 2023 n'est pas encore capable de jouer le titre mondial.

Journaliste spécialisé en sports mécaniques.

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