Auto/Moto

MotoGP bilan 2022 : sans Marquez, Honda Repsol n’est plus

La saison 2022 de MotoGP terminée, l'heure de faire le bilan est arrivée. We Sport vous propose une analyse équipe par équipe de l'année qui vient de s'écouler. Absent pendant plus d’un tiers de la saison, Marc Marquez a cruellement manqué aux siens. Au sein du team Honda Repsol, Pol Espargaro et Stefan Bradl n’ont pas réussi à bien faire fonctionner les machines japonaises. Avec une moto difficile à piloter, seul l’octuple champion du monde semble capable de faire briller les couleurs de son constructeur.

 

Honda Repsol, 9e 171 points 

Il n’a manqué que sept courses mais c’était une éternité pour tout le clan Honda. Malgré son absence, Marc Marquez a ramené 113 des 171 points de l’équipe Honda Repsol, c’est dire l’importance majeure de l’Espagnol au sein du clan japonais. Obligé de passer à nouveau par la salle d’opération, l’octuple champion du monde a donné les rênes de son team à Pol Espargaro. Mais son compatriote a rarement réussi à porter Honda, se faisant même dominer par Takaaki Nakagami, pilote dans le team satellite. Remplaçant de Marc Marquez depuis sa première blessure, Stefan Bradl a fait ce qu’il a pu au guidon d’une machine difficile à piloter. Car c’est bien cela le problème : la moto. Sans la présence du N°93, personne ne semble capable d’exploiter la Honda version 2022. C’est toujours le gros problème du constructeur japonais : la Marquez dépendance. 

 

Marc Marquez (13e, 113 points) : quand le Roi n’est pas là, Honda ne danse pas 

Sa saison avait commencé de bonne manière, sans être exceptionnelle, mais quand même satisfaisante pour un pilote qui revenait d’une longue blessure. Avec six top-10 en huit courses, dont une 4e et une 5e place, Marc Marquez semblait revenir petit à petit. Mais en amont de la course en Emilie-Romagne, l’octuple champion du monde a fait une annonce choc : il devait de nouveau se faire opérer du bras. Une énième opération qui ressemblait à celle de la dernière chance. Parti la faire aux Etats-Unis avec l’élite de la médecine, tout se passait bien. Après une longue phase de récupération, le porteur du N°93 revenait en Aragon. Malheureusement pour lui, sa course s’arrêtait prématurément dès le premier tour après un double contact avec Fabio Quartararo puis Takaaki Nakagami. Mais la course suivante au Japon, la fourmi de Cervera revenait jouer devant avec une splendide pole position dans des conditions difficiles.

5e en Thaïlande, Marc Marquez remontait une dernière fois sur le podium en Australie, 2e. Un résultat presque inespéré quelques mois plus tôt. Il avait promis de tout donner à Valence et l’Espagnol l’a fait. A l’attaque en course, le multiple champion a chuté alors qu’il tentait de se battre pour un ultime podium. S’il revient bien sur le plan physique, Marc Marquez a de quoi faire peur à ses adversaires l’an prochain car une chose est certaine : il n’a rien perdu de son talent au guidon.

 

Pol Espargaro (16e, 56 points) : Honda n’était pas le bon choix

Il a quitté KTM pour mieux y revenir. Après deux ans très très difficiles passés chez Honda, Pol Espargaro reviendra chez les Autrichiens la saison prochaine au sein du team Tech3 GasGas. 12e l’an dernier, le frère d’Aleix a terminé beaucoup plus loin avec un faible total de 56 points inscrits. Pourtant, la saison avait idéalement commencé avec une étonnante 3e position au Qatar. Moins à l’aise ensuite, Pol Espargaro rentrait quand même six fois dans les points en sept courses. Mais cette bonne période n’allait pas durer puisque le pilote Honda Repsol ne parviendra plus à se classer dans le top-10 pendant le reste de la saison. Englué aux alentours du top-15, le Catalan se heurtait aussi aux limites d’une moto difficilement maniable et peu performante quand elle n’a pas à son guidon le pilote qui lui faut, en l'occurrence Marc Marquez. Déçu de cette nouvelle campagne, Pol Espargaro a fait ses valises pour s’installer au sein de l’équipe satellite KTM l’an prochain. 

Le podium au Qatar n'aura été qu'une belle parenthèse dans une année très compliquée. ©Repsol Honda.

 

Stefan Bradl (26e, 2 points) : joker de luxe toujours présents

Marc Marquez forfait, Honda Repsol a appelé celui qui le remplace le mieux : Stefan Bradl. Arrivé dès le GP de Catalogne, le pilote de test de l’équipe voulait prendre du plaisir en course tout en essayant de faire progresser au mieux sa machine. L’Allemand a surtout eu le bonheur de connaître une course à domicile lors du Grand Prix d’Allemagne. Le pilote de 32 ans avait derrière lui des milliers de fans venus le soutenir en masse. Le pilote Honda a même apporté sa pierre à l’édifice lors du Grand Prix de Saint-Marin, achevé à la 14e position.

Stefan Bradl aura connu les honneurs de rouler à domicile en 2022. © MotoGP.

 

Saison 2023 : Marquez-Mir, duo de champion pour relancer la machine ?

Pol Espargaro parti chez KTM, le team Honda Repsol a cherché un nouveau pilote pour épauler Marc Marquez. Sans guidon après l’annonce du retrait de Suzuki, Joan Mir était le profil parfait pour les Japonais. Rapide, expérimenté et surtout champion du monde, l’Espagnol va découvrir la saison prochaine la moto japonaise. Il lui faudra sûrement un temps d’adaptation pour être performant, en espérant qu’il soit moins long que celui de Pol Espargaro. 

De son côté Marc Marquez veut revenir aux avant-postes pour aller glaner un neuvième titre mondial. La fourmi de Cervera a, s’il est épargné physiquement, toutes les chances d’y arriver. Mais il lui faudra une moto au niveau de celles de ses rivaux, car selon lui, la Honda 2023 n’est pas encore capable de jouer le championnat. L’hiver est donc capital pour les Japonais qui doivent offrir à leur duo de champion une machine compétitive.

Journaliste spécialisé en sports mécaniques.

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