Pour la première fois de sa carrière, Johann Zarco remporte un Grand Prix de MotoGP. Ce samedi en Australie, le Français a mis fin à une très longue attente en s’imposant à Phillip Island. Le pilote Prima Pramac Racing rejoint le cercle très fermé des vainqueurs tricolores en catégorie reine.

 

Il fallait des circonstances particulières pour voir un pilote, pas comme les autres, triompher. Une course longue le samedi, un dernier tour de folie et un Johann Zarco vainqueur d’un Grand Prix en MotoGP ! Auteur d’une splendide fin de course, le pilote Prima Pramac Racing peut savourer : il l’a fait.

Zarco au sommet

Cinquième sur la grille, Johann Zarco perd des places en début de course. Mais le Tricolore ne s’affole pas, loin de là. « J’étais presque étonné de pouvoir répondre aussi bien à l’agressivité d’Aleix Espargaro au départ. Je m’attendais à devoir forcer le rythme pour rester au contact mais la moto répondait très bien. Je pouvais gérer. » Rapidement revenu dans le top-5, le Français se battait avec Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing), Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) et Fabio Di Giannantonio (Gresini Racing). Loin devant, Jorge Martin était sur son nuage, mais en pneus soft. Un détail qui aura toute son importance.

« Je me suis dit que nous allions jouer le podium, révélait-il au micro de Canal+. Puis, l’écart avec Jorge Martin s’est maintenu. Je voulais rapidement doubler ce groupe pour la deuxième place afin d’être le premier à pouvoir, potentiellement, l’attaquer. » A l’amorce du dernier tour, c’est en chasseur du Martinator que son coéquipier se présentait. Très fort dans les ultimes instants du Grand Prix, depuis le début de la saison, il en manquait souvent un peu à Johann Zarco. Cette fois-ci, il aura eu le tour qu’il lui fallait. A l’intérieur du virage quatre, le Cannois plongeait à l’intérieur et doublait son coéquipier. Impérial dans les derniers virages, il passait en tête sous le drapeau à damiers, pour la première fois de sa carrière. 

Dans le tour d’honneur, il s’arrêtait en bord de piste pour réaliser son traditionnel backflip, celui qui célèbre chacune de ses victoires. « Je n’avais pas prévu de le faire mais j’ai vu du public et je me suis arrêté. C’était cool ! » Depuis le GP de Valence en 2016, en Moto2, le Français monte sur la première marche du podium. 

« J’avais un peu perdu espoir »

Dans le parc fermé et sur le podium, Johann Zarco ne semblait pas réaliser ce qu’il venait d’accomplir. « Je me rends compte progressivement. C’était une belle course et ça fait du bien. Je savais qu’il y avait un coup à jouer. Il a fallu attendre un GP le samedi pour débloquer mon compteur. J’avais un peu perdu espoir même si je bossais toujours au maximum. » 

En arrivant en Thaïlande, la semaine prochaine, plus personne ne lui posera la question concernant sa première victoire en MotoGP. « C’est comme un soulagement ! Je vais pouvoir m’endormir sans stress. C’est un vrai bonheur. » En gagnant à Phillip Island, Johann Zarco entre dans l’histoire de la moto française. Après, Regis Laconi, Christian Sarron, Pierre Monneret et Fabio Quartararo, il est le cinquième tricolore à inscrire son nom au palmarès. « Je comptais déjà le plus grand nombre de départ mais il va falloir surligner celui-là. C’est spécial de gagner ce GP d’Australie car c’est l’un des plus appréciés par les pilotes. J’ai l’impression de marquer encore plus le coup. » 

Johann Zarco a enfin eu sa photo avec le panneau P1 en course. © Icon Sport.

Après avoir fini premier du Grand Prix, le pilote Prima Pramac Racing n’oublie pas la course sprint de ce dimanche. « Il faut rester concentré. On aura un coup à jouer si la météo est délicate avec les pneus pluie etc. » En route vers une nouvelle victoire ?

Salué par ses pairs

Dans le tour de décélération, beaucoup de pilotes de la grille se sont arrêtés à ses côtés pour checker et féliciter le vainqueur du jour. Au micro de Canal+, Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) paraissait très content pour l’un des pilotes Ducati. « Il mérite. Il a été plusieurs fois proche donc c’est bien pour lui. » 

Beaucoup de respect entre Francesco Bagnaia et Johann Zarco. © Icon Sport.

Habitué à partager les podiums avec son compatriote, Fabio Quartararo était heureux pour Johann Zarco. « Je suis allé le voir direct ! Si un pilote méritait de gagner une course, c’était bien lui. J’espère qu’il va bien fêter ça. » Le succès de son ami atténue un peu la déception du pilote Monster Energy Yamaha MotoGP, lointain quatorzième.

Le directeur de Prima Pramac Racing, Paolo Campinoti, blaguait sur le fait que « Johann gagne et il s’en va. Je ne suis pas content ! (Rires). Sa course était spectaculaire. » Si sa première place a rendu heureux des milliers de Français, Johann Zarco a aussi vu le paddock lui rendre un bel hommage après son succès.

Une Marseillaise presque ratée

C’est le seul point noir de sa journée. Sur le podium, le Cannois n’a pas entendu la Marseillaise. « C’est scandaleux de ne pas la voir. Je suis allé voir le Président pour lui dire. Heureusement que je la connais et que j’ai pu la chanter jusqu’au bout. Ce n’était pas bien géré et ça a un peu gâché le moment. » Ne se laissant pas abattre, Johann Zarco l’a fait a capella. Il rêvait de cet instant, il est devenu réalité.

Seul petit bémol du jour : une Marseillaise un peu ratée. © Icon Sport.