La saison de NBA étant terminée, l’heure est à présent aux bilans des franchises. Nous enchaînons avec les Boston Celtics, qui ont réalisé une saison exceptionnelle en parvenant à se hisser en finales de conférence, malgré une cascade de blessures.

La Draft

Avec le pick #3 lors de la draft 2017, les Celtics ont récupéré un diamant brut : Jayson Tatum. En provenance de Duke, le jeune ailier était réputé pour sa qualité de shoot et sa polyvalence en défense, ainsi que pour sa vision du jeu. Un profil idéal donc pour se fondre dans l'effectif de Boston. Le moins que l'on puisse dire c'est que Tatum a largement dépassé toutes les attentes, en devenant un joueur essentiel du 5 majeur, notamment en play-offs, à seulement 20 ans. Une adaptation éclair à la NBA pour l'ancien Blue Devil, dont le potentiel de progression est encore très impressionnant. Lors du 2ème tour de la draft, Boston avait sélectionné Semi Ojeleye en 37ème position. Joueur de rotation tout au long de la saison, il aura apporté sa pierre à l'édifice en défense, avec quelques belles performances en playoffs contre Milwaukee. Pour les autres choix de draft qu'étaient Kadeem Allen (pick #53 au 2ème tour) et Jabari Bird (pick #56 au 2ème tour), seules quelques minutes leur ont été offertes en NBA (ils ont évolué en G-League).

Pour la draft 2018, les Celtics ont mis la main sur l'un des seuls intérieurs disponibles : Robert Williams. Sélectionné en 27ème position, le pivot en provenance du Texas devrait beaucoup apprendre aux côtés d'Al Horford, afin de glaner du temps de jeu dans la Grande Ligue.

La saison 2017-2018

Dès la pré-saison, l'effectif de Boston a été chamboulé avec un énorme coup de tonnerre : le trade d'Isaiah Thomas. Envoyé à Cleveland en compagnie de Jae Crowder et Ante Zizic, le lutin restait pourtant sur un exercice 2016-2017 exceptionnel, puisqu'il aurait presque pu prétendre au trophée de MVP de la saison régulière. Échangé contre Kyrie Irving uniquement, ce mouvement paraissait très aléatoire, et pourtant Danny Ainge a une nouvelle fois montré qu'il était un dirigeant exceptionnel. Le résultat ? Irving est passé de lieutenant de luxe de LeBron James au statut de franchise player, et il l'a assumé de bout en bout. Plus impliqué en défense, toujours aussi précieux au scoring, l'ancien des Cavs a trouvé sa place dans le Massachusetts, malgré ses blessures (voir par la suite). Autre gros dossier : Gordon Hayward. Free agent l'été dernier, l'ancien ailier du Jazz a été convaincu par le projet des C's, et a fini par s'engager à Boston. Avec Horford-Irving-Hayward, les Celtics avaient leur Big Three, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.

Source : bostonherald.com

Un début de saison mouvementé, avec la blessure de Gordon Hayward dès l'opening night contre les Cavs. Fracture de la cheville, saison terminée. Deux défaites lors des deux premiers matchs, on se disait alors que toute la stratégie mise en place par Ainge aurait peut-être du mal à décoller. Mais on se trompait une nouvelle fois. La blessure d'Hayward a entraîné un sursaut d’orgueil immédiat de la part des joueurs, qui ont enchaîné seize victoires consécutives – notamment contre OKC, Toronto, San Antonio et Golden State – après les deux premiers revers initiaux. La saison régulière était finalement lancée sur les chapeaux de roue, avec un très bon Kyrie Irving à la mène. Trônant au sommet de la conférence Est pendant une bonne partie de l'exercice, Boston a fini par se faire dépasser par Toronto, et a finalement terminé en deuxième position. Cela s'explique entre autres par les soucis de santé d'Irving, qui n'aura pas été gâté : fracture du visage, commotion cérébrale et enfin douleurs récurrentes au genou gauche, l'ex meneur des Cavaliers a dû se faire opérer début avril, mettant fin à sa saison juste avant les playoffs. Autres joueurs concernés par les blessures, Daniel Theis et Marcus Smart ont tout deux souffert dès la mi-mars. L'intérieur allemand, valeur sûre en sortie de banc, a subi une déchirure du ménisque gauche, terminant sa saison prématurément. Le meneur s'est quant à lui fait une vilaine coupure à la main, et n'a pu revenir que lors du Game 5 du 1er tour des playoffs face à Milwaukee, où il s'est d'ailleurs avéré décisif par sa défense très dure et sa combativité.

Venons-en maintenant aux playoffs. Malgré un effectif décimé par les blessures, les jeunes Celtics ont pris le pouvoir et ont emmené la franchise vers les sommets. Terry Rozier, Jaylen Brown et Jayson Tatum ont tour à tour porté Boston, dès le 1er tour. Alors qu'on les voyait souffrir face aux Bucks d'Antetokounmpo, les Celtics ont finalement remporté la série en 7 matchs, faisant preuve d'une surprenante maturité. Se présentaient ensuite les Sixers de Joël Embiid et Ben Simmons, qui restaient sur une fin de saison en boulet de canon et un 1er tour solide contre le Heat (victoire 4-2). Beaucoup pensaient que Philadelphie allait s'imposer relativement facilement, et une nouvelle fois la Green Nation a fait mentir tous les pronostics, en s'imposant 4-1 grâce à un jeu collectif léché. En finales de conférences, Boston a retrouvé Cleveland comme l'an passé, mais le scénario a été différent cette fois. De 4-1, les C's sont passés à 4-3, en faisant plus que douter les Cavs. LeBron a dû employer les grands moyens pour éliminer les Celtics, qui se seront battus jusqu'au bout. Le manque d'expérience se sera finalement fait sentir, notamment sur le Game 7, mais il n'en reste pas moins que Boston a déplacé des montagnes avec trois très jeunes joueurs dans le 5 majeur. Se qualifier en playoffs avec un effectif décimé était déjà une bonne chose en soi, mais atteindre les finales de conférences avec deux All-Stars absents dépasse l'entendement. Le coach Brad Stevens a fait des miracles avec cet effectif, où chacun a apporté à sa manière, d'Aron Baynes à Marcus Morris. Pierre angulaire du dispositif de Stevens, Al Horford a également été très important pour encadrer les jeunes, et son impact défensif et offensif s'est largement ressenti. Finalement, les Celtics ont terminé la saison avec beaucoup plus de certitudes, et un grand avenir leur est promis si l'effectif ne bouge pas trop.

Le MVP de la Rédac'

Source : bostonsportsjournal.com

Boston est avant tout un collectif, donc il est très difficile de choisir un seul joueur au-dessus du lot. Brad Stevens a fait des miracles avec un effectif ultra affaibli, Al Horford a été essentiel, Jaylen Brown et surtout Terry Rozier ont élevé leur niveau de jeu, parfois de façon spectaculaire, Kyrie Irving a répondu présent. Mais s'il fallait retenir un seul nom, c'est bien celui de Jayson Tatum. Alors qu'on le voyait avoir un rôle assez réduit au départ, l'ailier a été propulsé titulaire dès le 2ème match de la saison. Il a immédiatement assumé ce statut, et a impressionné par sa vision du jeu et pour ses pourcentages de réussite au shoot : 47.5%, 43.4% à 3-points (supposément son point faible). En playoffs, son potentiel s'est pleinement exprimé, à tel point que l'on avait parfois l'impression de voir jouer un vétéran… de 20 ans ! 18.5pts de moyenne en 19 matchs, 10 matchs sur 19 avec au moins 20 points marqués : JT a été largement au rendez-vous, se permettant même de postérizer le King LeBron James lors du Game 7 face aux Cavaliers. Il figure d'ailleurs dans le Top 3 pour le titre de Rookie of the Year. Sa marge de progression étant encore très élevée, on pourrait avoir sous nos yeux un futur All-Star dans les années à venir. Reste maintenant à confirmer, mais son avenir s'annonce radieux.

La Saucisse de la Rédac'

Difficile de trouver un joueur en-dessous cette saison à Boston. A part peut-être Greg Monroe, signé en février, qui n'a pas vraiment apporté énormément à l'intérieur dans la rotation, tout le monde à su se mettre au diapason. Nous avons donc choisi non pas un joueur, mais bien les blessures. Car ce sont bien les blessures qui auraient pu plomber l'exercice 2017-2018 des Celtics. Gordon Hayward, Kyrie Irving, Daniel Theis, Marcus Smart et dans une moindre mesure Shane Larkin, que de bâtons dans les roues ! Une malchance exceptionnelle, mais qui n'a pourtant pas fait sombrer la franchise. Le travail de Brad Stevens a été phénoménal, et il faut le saluer car tous ces pépins ont mis en lumière (non pas qu'on en doutait) sa capacité à tirer le meilleur de son équipe, peu importent les circonstances.

Source : wsj.com

Avis de la Rédac'

Pas grand chose à dire de plus que ce qui a déjà été constaté précédemment. Oui, les Celtics ont réussi à faire une saison exceptionnelle. Oui, Brad Stevens a encore démontré qu'il était un très grand coach, malgré son jeune âge lui aussi (41 ans). Oui, les jeunes pousses ont su faire preuve d'une maturité surprenante pour aller quasiment jusqu'au sommet avec un enchaînement catastrophique de blessures. Nous sommes unanimes pour dire que Boston a entre ses mains des joyaux, et que sans trop de pépins de santé, la franchise du Massachusetts a de quoi jouer le titre dès la saison prochaine avec un effectif quasi inchangé (surtout avec le départ de James de la conférence Est). Reste maintenant à assumer ce statut de favori à l'Est, tout en gardant les pieds sur terre. Dans tous les cas les C's ont de quoi rêver pour les années à venir.