En passant sous pavillon américain avec l'arrivée de John Textor à sa tête, l'OL se retrouve désormais au centre de manèges financiers pour préserver les intérêts du groupe d'investissements. En témoignent les arrivées d'Ernest Nuamah acheté par Molenbeek puis prêté dans la foulée, ou encore celles de Lucas Perri et Adryelson anciennement à Botafogo. Dans la continuité de ces opérations, l'OL et son propriétaire ont fait l'acquisition d'un club de Jupiler Pro League.

Il peut être parfois difficile de comprendre tout ce qui se trame dans les finances de l'Olympique lyonnais. Un temps bloqué par la DNCG pour recruter, les Gones ont finalement eu le droit de faire chauffer la carte bleue cet hiver. D'ailleurs, force est de constater que les renforts font un bien fou à l'effectif de Pierre Sage. En bonne forme depuis la nomination de l'ancien directeur du centre de formation, l'OL pointe même à la 10ᵉ place en attendant les dernières rencontres de la 23ᵉ journée de Ligue 1.

Pourtant, l'OL Groupe, qui détient le club sous la houlette de John Textor depuis son entrée au capital du club, a annoncé un premier semestre 2023-2024 avec des pertes. Déficitaire à hauteur de 60,6 millions d'euros, l'entreprise “Olympique lyonnais” se dit pénalisée par des charges financières, notamment dues à des remboursements anticipés de prêts garantis par l'État. Côté sportif, la baisse des droits TV ainsi que celle des publicités contribuent à ce déficit. Cependant, les grosses ventes de l'été ont rapporté 94,9 millions d'euros au groupe, équilibrant les comptes par rapport au bilan financier de l'an dernier. C'est d'ailleurs sur cette donnée rassurante que l'OL Groupe insiste dans son communiqué : le déficit est resté à peu près le même que lors de l'exercice précédent (-60,6 millions d'euros contre -60,2 millions d'euros un an avant).

OL : Malgré cela Textor rachète un club belge

Tous les chiffres ci-dessus ont de quoi faire tourner la tête. Alors quand on lit sur le même rapport semestriel de l'OL Groupe que la société a racheté le club belge de Molenbeek, d'autres questions surgissent. Tout d'abord, il est bon de rappeler que l'OL Groupe est détenu à 90 % par le groupe d'investissements de John Textor, Eagle Football Holdings Bidco (EFHB). Ce dernier possède des parts dans plusieurs clubs de foot, dont celui de l'Olympique lyonnais. On retrouve également Botafogo (Brésil), Crystal Palace (Angleterre) et bien entendu le RWD Molenbeek (Belgique). Cette opération de rachat s'élève à 14,5 millions d'euros. Or, elle doit encore être validée par l'assemblée générale lyonnaise. Concrètement, l'OL Groupe qui rachète les parts de EFHB, cela se caractérise par John Textor qui s'achète quelque chose à lui-même.

Mais qu'a-t-il à gagner ? Ce tour de passe-passe ne va pas avoir une grande influence sur l'Olympique lyonnais dans l'immédiat. En effet, l'idée derrière la tête de l'homme d'affaires américain est de centraliser toutes ses activités footballistiques au même endroit. Ainsi, on parlera très bientôt de l'Eagle Football Group (EFG), nom que prendra l'OL Groupe avant le 31 mars 2024, d'où le rachat de Molenbeek par ce dernier. L'objectif à terme étant de faire entrer l'Eagle Football Group à la bourse de New York, à l'image de l'OL Groupe actuellement coté à la bourse de Paris.