Bousculé par une valeureuse équipe de Qarabag au match aller des barrages de la Ligue Europea Conference, l'OM s'en est remis à ses individualités et aux erreurs du portier adverse pour s'imposer et prendre une belle option sur la qualification. Mais l'histoire récente du club Phocéen incite à la prudence, avant le match retour en Azerbaïdjan.
Il aura fallu l'aide de Gugeshashvili pour que Marseille s'en sorte. Bien ternes dans le jeu, les hommes de Sampaoli ont eu un mal fou à enflammer un Vélodrome qui ne demandait que ça. Sauvés par un Mandanda en grande forme, ils n'ont fait la différence qu'en fin de chaque période. Sur un doublé de Milik, puis un but en fin de rencontre de Payet, remplaçant au coup d'envoi. Un succès 3-1 qui permet à l'OM d'entrevoir la qualification. Mais au vu du contenu proposé, il va falloir se méfier. Avec un très long déplacement, après une prestation indigne contre Clermont, les Olympiens vont devoir être sur leur garde. D'autant que rien n'est jamais facile pour l'OM, encore plus en coupe d'Europe, et surtout face à des plus “petits” sur le papier. Depuis le début du siècle, les exemples de traquenards sont légions, et les déceptions à la pelle encore plus nombreuses.
Mlada Boleslav, la tuile
Après un premier tour de barrages compliqué face aux Young Boys de Berne, où l'OM ne s'était qualifié que grâce aux buts marqués à l'extérieur (3-3, 0-0 au Vélodrome), se dresse sur le chemin des champions d'Europe 93 le Mlada Boleslav. Modeste club du championnat Tchèque, on donne alors peu cher de sa peau. Après son succès 1-0 à l'aller, en ayant fait tourner son effectif, Albert Emon pense avoir fait le plus dur, d'autant qu'avec un effectif au complet, les Marseillais ouvrent le score par Maoulida. Comment ces petits Tchèques pourraient inverser la tendance? D'autant qu'au retour des vestiaires, Taiwo envoie un coup-franc dont il a le secret au fond des filets de Miller pour redonner l'avantage à son équipe. Mais patatra, l'OM va s'effondrer, encaissant trois buts, le dernier dans le temps additionnel. Fin de l'aventure Européenne, déjà, alors que l'été n'est même pas terminé. Pape Diouf aura bien du mal à s'en remettre de celle-là.
Le Zenith, plutôt deux fois qu'une
Ils étaient pourtant prévenus. En 2006 déjà, les Marseillais étaient tombés en 8ème de finale de la coupe UEFA face aux Russes. Deux ans plus tard, au même stade, les hommes d'Eric Gerets retrouvent le club de St-Pétersbourg, après avoir éliminés le Spartak Moscou, autre club de la Mère Patrie. Victorieux 3 buts à 1 à l'aller, les Olympiens semblaient avoir fait le plus dur, mais le but d'Arshavin en fin de match laissait un petit espoir au Zenith. Après de multiples occasions, c'est finalement Pogrebnyak qui ouvra le score en fin de première période au match retour. L'OM eu alors d'énormes opportunités, notamment par Djibril Cissé, de se mettre à l'abri, sans réussite. Et ce qui devait arriver arriva, à dix petites minutes de la fin, lorsque ce même Pogrebnyak doubla la mise. Marseille n'a donc pas retenu la leçon.
Limassol, l'humiliation
Oui, l'OM était déjà éliminé et Elie Baup avait fait tourner son effectif. Mais tout de même. Aller se faire gifler, 3-0 chez un modeste club Chypriote est indigne du seul club français victorieux de la ligue des Champions. Apathique, Marseille a subi une énorme humiliation qui a eu du mal a passer du coté des supporters. Sans réaction, les Olympiens finissent donc à la 3ème place de leur groupe de Ligue Europea. Une nouvelle désillusion.
Liberec, la consternation
Ridicule, voilà comment La Provence résumait le match de l'OM au Vélodrome, face à Liberec (ah ces Tchèques!). Pourtant ultra dominateurs avec 31 frappes dont 10 cadrées, les hommes de Mitchel n'ont pas réussi à faire plier une équipe pourtant très faible, bien que valeureuse. Batshuayi, Ocampos, Alessandrini ont eu pléthore d'occasion, sans pour autant parvenir à tromper la vigilance du gardien adverse. Et c'est finalement Coufal, actuel joueur de West Ham, qui a fini par geler un Vélodrome déjà bien apathique, avec seulement 10 000 spectateurs. Encore une désillusion, une de plus pour les Marseillais, qui atteindront malgré tout les 16ème de finale de l'Europea Ligue, avant d'être éliminés par Bilbao et un fantastique Aduriz.
Limassol, quand c'est pas l'un, c'est l'autre
Il y avait eu l'AEL. Il y aura dorénavant l'Apollon également. Dans une poule dense, composée de Francfort, la Lazio et Limassol donc, l'OM s'est tiré une balle dans le pied tout seul, en étant incapable de remporter une seule des deux confrontations face au petit poucet. Après sa défaite face aux Allemands en ouverture, les finalistes de l'édition 2018 se devaient de réagir. Mais ce déplacement à Chypre va tourner au calvaire. Pourtant devant de deux buts, les Marseillais vont gaspiller leur avance dans une fin de rencontre totalement manquée, où les locaux égaliseront au bout du temps additionnel. Défaits deux fois par la Lazio puis de nouveau battus par Francfort, les Phocéens n'avaient rien a espérer du dernier match, face à ce même Limassol. Et quitte à être totalement ridicule, l'OM a sombré à domicile, s'inclinant 3-1, terminant à 9, devant tout juste 9000 spectateurs. Une honte.
Qarabag adore ça
Ajoutons à tout cela qu’en face, Qarabag n’en est pas à son coup d’essai. Cela peut paraître surprenant, mais les Azerbaïdjanais ont un ratio à l'équilibre ou presque en coupe d’Europe, si l’on additionne tours préliminaires et phase de poules/éliminatoires ! 141 matchs disputés sur la scène Européenne, 51 victoires et 53 défaites, nombreux sont ceux qui étaient à des années lumières de penser cela. Avec beaucoup de tours préliminaires disputés, Qarabag démontre sa culture de la gagne (à son échelle, évidemment) dans les matchs qui comptent. Avec quelques résultats notables dans chacune de ces compétitions, comme les deux nuls face à l’Atletico en 2017, ou encore celui décroché contre l’Inter. Les clubs français sont d’ailleurs chaque fois en difficulté lorsqu’il faut faire face au club du président Gozel. Si Montpellier l’avait atomisé en coupe intertoto à la fin du siècle dernier (3-0 et 6-0), Monaco et surtout Saint-Étienne ont éprouvé les pires difficultés du monde. Les Verts étant d’ailleurs incapables de gagner l’une des deux rencontres. Un vrai traquenard vous dit-on.
Les exemples sont beaucoup trop nombreux pour que L'Olympique de Marseille se rende en Azerbaïdjan la fleur au fusil. Il n'est pas non plus inutile de rappeler les difficultés des Olympiens ces dernières années face à des petits, et ce même sur le plan national. Les piteuses éliminations face à Carquefou, Andrézieux, Quevilly ou encore Canet-en-Roussillon, des équipes amateurs, en coupe de France, sont là pour le rappeler.
Gare à l'excès de confiance donc ! Sampaoli a promis de jouer le jeu à fond, reste à ses joueurs de le prouver sur le terrain. Réponse ce soir, 18h45 heure française.
Crédit photo : BFMTV