Ce dimanche aura lieu la 121ᵉ édition de Paris Roubaix. Avant même le départ, le tracé fait déjà polémique. Avant la mythique Trouée d'Arenberg, les organisateurs ont voulu placer une chicane. Une décision qui ne fait pas l'unanimité.

Une blague pour Mathieu Van Der Poel, une bonne chose pour Matteo Jorgenson. Depuis 2 jours, l'affaire de la chicane déchaine les passions alors que le peloton s'apprête à prendre le départ du 121ᵉ Paris Roubaix. Ce mercredi, les organisateurs de la course ont confirmé la présence d'une chicane afin de ralentir le peloton à l'amorce de la Trouée d'Arenberg.

Le secteur classé 5 étoiles voit chaque année, un peloton arriver, pleine balle, sur les pavés. À la demande du syndicat des coureurs C.P.A. (Cyclistes Professionnels Associés), la préfecture du nord a accepté la mise en place de la chicane afin que le peloton arrive à plus petite allure, c'est l'un des secteurs les plus mythiques de l'Enfer du Nord.

Le souci, c'est que certains coureurs ne semblent pas en adéquation avec cette solution trouvée et craignent au contraire que le risque de chute sera plus important.

“Cela devrait baisser la vitesse aux alentours de 25-30 km/h. Cela répond à la demande des coureurs mais c'est un dispositif mis en place dans la précipitation, à long terme, on va à réfléchir à quelque chose de plus fluide,” explique Thierry Gouvenou le directeur de la course au journal l'Équipe. Le peloton devra donc contourner un terre-plein avec 4 virages à 90 degrés avant de se lancer sur la Trouée d'Arenberg.

Van Der Poel questionne, Jorgenson défend l'idée

L'apparition de cette chicane a créé des nombreux débats sur les réseaux sociaux et certains coureurs ont pris le soin de prendre la parole de façon plus ou moins enjoué. Vainqueur en titre et immense favori, Mathieu Van Der Poel, c'est simplement contenté d'un tweet : “C'est une blague ?“. Court et précis pour exprimer son mécontentement. Le Néerlandais ne semble pas avoir été mis au courant.

De son côté, Matteo Jorgenson a sorti la carte du sensationnel en tweetant avec une photo de Mitchell Docker ensanglanté sur les pavés de la Trouée d'Arenberg lors de l'édition 2016 en agrémentant du message suivant :  “Est-ce ce que les fans veulent voir ? Des coureurs complètement couverts de sang après avoir glissé face la première à 80 km/h sur des rochers pointus dans une forêt ? Je préfère encore quelques virages et des gars qui glissent sur la chaussée…

https://twitter.com/MatteoJorg/status/1775805690109407497

De son côté, le président du C.P.A. (Cyclistes Professionnels Associés), Adam Hansen s'est exprimé en expliquant qu'il ne pouvait pas convenir tout le monde.

“Ce n'est pas un travail facile. À chaque choix que je fais, il y aura des mécontents. Lorsque nous donnons aux coureurs 3 options différentes d'entrer à Arenberg, ils veulent l'une d'entre elle. Alors ce n'est pas leur préféré. Nous aurons toujours des coureurs contrariés. Nous ne ferons pas toujours des heureux. Mais malheureusement, c’est la meilleure ou la pire des situations,” explique-t-il sur X (anciennement Twitter).

Marc Madiot n'est pas convaincu par la chicane

Il n'est jamais le dernier à donner son avis ni à garder sa langue dans sa poche. Double vainqueur de l'Enfer du Nord en 1985 et 1991, le patron de la Groupama FDJ, Marc Madiot reste très sceptique quant à l'ajout de cette chicane. Le Français reste convaincu que les chutes ne pourront pas être évitées.

“L'idée de ralentir la course et d'étirer le peloton avant Arenberg, on ne peut pas être contre. Seulement, la chicane, comme elle est foutue là, ça fait un demi-tour sur la route. Donc au lieu que ça tombe sur les pavés, ça va tomber avant. On est sur une épingle à cheveux sur laquelle les mecs vont arriver à 50 à l'heure, les premiers vont essayer de passer, s'il y en a un qui se loupe, il y en aura 80 dans le même cas. Ça ne peut pas passer sans tomber, pour moi. C'est une épingle de cyclo-cross presque, sauf qu'en cyclo-cross, tu la passes dans l'herbe, pas sur la route,” explique Madiot au journal l'Équipe.