Ah, le basketball, un sport chéri par beaucoup de personnes sur notre planète. Chaque son, chaque mot peut rappeler à un fan un merveilleux moment, mais aussi un souvenir douloureux. “Curry, way downtown : BANG !”, “Oh, blocked by James !”, “Oh Thomas Heurtel, donne-moi ton short !”, tant de phrases qui résonnent en nous encore et toujours. Mais au juste, qu’est-ce qui nous a fait aimer le basket, nous autres amateurs de la balle orange ? Quels évènements, quelles équipes ou quels joueurs nous ont fait basculer du côté obscur du terrain ? La rédaction basket de We Sport a essayé de répondre à ces questions à travers le point de vue de différents rédacteurs.

L’idole Derrick Rose

Qui d’autre que l’idole de toute une génération pour ouvrir cette série ? Qui d’autre qu’un joueur dont les prouesses ballon en main impressionnaient tous les observateurs ? Qui d’autre que l’un des plus gros What if ? de l’histoire pour se rappeler aux bons souvenirs d’un génie à la carrière gâchée par les blessures ? Derrick Rose a marqué les esprits, et la génération à laquelle celui qui écrit ces mots appartient fut loin d’être insensible au destin du natif de Memphis.

La découverte par l’artiste

Mon histoire avec le basketball débute un jour d’été en 2010. Après avoir enchaîné plusieurs sports sans réussite, le destin m’emmène vers la balle orange. Novice dans cette discipline, la NBA ou la Pro A me sont alors totalement étrangères. Toutefois, bon an mal an, à force de discuter avec mes petits camarades et d’écouter parler mes coachs, quelques équipes et autres joueurs reviennent souvent dans la discussion. Boston Celtics, Cholet, Kobe Bryant, Derrick Rose, … Ce dernier nom reste alors dans mon esprit. Après quelques recherches, je découvre finalement un phénomène que je ne cesserai plus de porter dans mon cœur.

Phénomène est le terme parfaitement adéquat, car Derrick Rose est alors en train d’enflammer la planète basket. Rookie de l’année en 2009, le meneur alors joueur des Chicago Bulls est en pleine progression et crève l’écran. À coups de dunks et autres actions de grande classe, il se fait un nom dans la ligue et devient l’un des meilleurs joueurs de la ligue nord-américaine. Parallèlement à ma découverte de ce sport, Derrick Rose est élu MVP pour la première et unique fois de sa carrière. Pas étonnant que ses performances ne soient pas passées inaperçues.

Comme un symbole, Derrick Rose sera mon premier maillot. Rouge, numéro un dans le dos, tout simplement sublime. S’il est aujourd’hui bien trop petit pour être à nouveau porté, il est religieusement rangé avec d’autres pièces collectors, celle-ci faisant office de relique très précieuse. Si la carrière du joueur est à son apothéose, la roue va malheureusement tourner.

Des blessures crève-cœur

Après avoir abandonné la pratique du basketball, Derrick Rose disparaît de mon esprit. Hasard malheureux, il va alors connaître la première grosse blessure de sa carrière lors du premier match des playoffs 2012 opposant les Chicago Bulls aux Philadelphia Sixers. La sentence tombe très vite : rupture des ligaments croisés antérieurs du genou gauche. Une blessure terrible dont D-Rose mettra un an et demi à se remettre, mais dont il gardera des séquelles dans son jeu à tout jamais.

Hasard des choses, l’acquisition des droits de diffusion de la NBA par beIN Sports aidant, je me passionne à nouveau pour le basket lorsque le meneur de Chicago revient sur les parquets. Si mon cœur (alors très mal inspiré) me fait pencher pour les New York Knicks, Derrick Rose reste un joueur que j’admire particulièrement. S’il se blesse, cette fois au genou droit, le 22 novembre 2013, il reviendra à nouveau sur les parquets un an plus tard.

La saison 2014/2015 marque assurément un tournant dans l’histoire de la ligue, avec le début des joutes entre les Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors en Finales NBA. Parallèlement à cela, Derrick Rose va marquer un peu plus la ligue de son empreinte. Après une saison entachée par de nouvelles blessures, le meneur réussit à amener ses Bulls en playoffs. Avec ses coéquipiers, il élimine brillamment les Bucks au premier tour (4-2), puis Chicago fait face aux Cavs de LeBron James. Si Cleveland sortira vainqueur de la série, le numéro 1 posera sa patte sur le Match 3. Alors que la série est à égalité (1-1), les deux franchises se retrouvent à 96-96 avec trois secondes sur l’horloge. Mike Dunleavy effectue la remise en jeu et trouve un Derrick Rose qui inscrit un buzzer beater phénoménal. Un shoot digne des plus grands qui restera à jamais gravé dans les mémoires.

Un départ et des doutes

Si D-Rose continue de retrouver des sensations la saison suivante, sa dernière aux Bulls, il va ensuite entamer une longue traversée du désert. Plus vraiment au niveau qui était le sien lors de son prime à Chicago, la franchise de l’Illinois prend alors une décision crève-cœur : transférer son meneur de jeu. Rose plie alors bagage en direction de New York et ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Dans une franchise de bas de tableau, il réalise sa meilleure saison statistiquement depuis sa saison blanche. S’il termine l’année par une nouvelle blessure qui lui vaudra une quatrième opération en neuf ans, le vétéran a montré qu’il avait encore quelques restes à offrir.

L’année suivante, nouveau départ pour le MVP 2011 avec une signature à Cleveland. Dans la troupe de LeBron James, le meneur aura peut-être enfin l’occasion d’aller chercher un titre. Une aubaine ? Pas vraiment. En effet, de nouvelles blessures vont venir mettre en doute les envies de continuer le basket de Derrick Rose. Le joueur ne fit pas dans le système des Cavaliers et décide alors, en plein mois de novembre, de prendre une coupure afin de réfléchir à la suite de sa carrière. Tout proche d’arrêter, il reviendra finalement, sans pour autant obtenir beaucoup de temps de jeu. Le 8 février 2018, il est même transféré au Jazz, puis est coupé quelques jours plus tard par Utah. Sans le savoir, il se retrouve alors à un tournant de sa carrière.

Les larmes de la rédemption

Libre de tout contrat, Rose va alors prendre la direction du Minnesota. Dans le nord du pays, il retrouvera son ancien coach aux Bulls Tom Thibodeau : des retrouvailles qui vont assurément lui faire du bien. Dès la fin de la saison 2017/2018, l’ancien idole du United Center s’intègre dans la rotation et apporte sa contribution en sortie de banc dans une franchise avec laquelle il goûte à nouveau aux playoffs. La franchise et le joueur filent un parfait amour et prolongeront l’idylle une saison supplémentaire. Une saison où Derrick Rose va frapper fort d’entrée.

Après quelques apparitions en sortie de banc, il est lancé dans le cinq majeur le 3, c’est le match de la rédemption pour Derrick Rose. Exceptionnel tout au long de la rencontre, il inscrit cinquante points, son record en carrière. Mieux, il se montre même décisif dans le money time en contrant le dernier tir adverse. Auteur de l’un de ses meilleurs matchs en carrière, la stupeur fait très vite place aux larmes. Après des années compliquées où il a enchaîné les pépins physiques et les doutes, le phénix renaît de ses cendres. L’image de Rose en pleurs après la rencontre marque une parenthèse heureuse dans la carrière d’un joueur à la santé trop fragile.

Nouveau rôle et renouveau

Suite à cette performance magistrale, Derrick Rose se voit confier un rôle nouveau de vétéran utile à sa franchise. S’il sera à nouveau gêné par des blessures à la fin de sa deuxième saison avec Minnesota, le joueur a retrouvé un niveau, de la confiance et peut aider de nombreuses franchises, notamment en sortie de banc. L’année suivante, il rejoint Detroit et devient l’une des pièces maîtresses d’une franchise qui va lentement se déconstruire. Malgré la tempête, le numéro 1 enchaîne les prestations satisfaisantes, au point de ré-attirer l’œil de certaines franchises jouant le titre.

Symbole de ce renouveau, de nombreuses rumeurs l’envoyaient aux Lakers à l’intersaison afin d’aider LeBron James à faire le doublé dans sa nouvelle franchise. Si ces possibilités sont restées au stade de rumeur, le clin d’œil est à signaler pour un joueur qui avait déçu lors de son unique passage aux côtés du King. Une époque de doutes révolue qui laisse désormais place, on l’espère, à une fin de carrière plus tranquille pour l’idole de toute une génération.

Après avoir bercé de nombreux fans lors de son arrivée tonitruante dans la ligue, Derrick Rose a déchiré le cœur de nombreuses personnes en enchaînant les blessures et en s’absentant trop souvent des parquets. Après avoir connu un passage à vide où il douta et remis en question la suite de sa carrière, il connut une véritable rédemption en 2018 lors de sa fulgurance à cinquante points. Si sa carrière aurait pu être bien différente, il restera l’idole de toute une génération et le joueur préféré d’un fan des Knicks aux yeux humides en écrivant ces dernières lignes.

Crédits Image en Une : Jonathan Daniel | Getty Images