Après un mercato hivernal très mouvementé, le RC Lens vit une période assez compliqué qui ressemble presque à un début de crise. Une situation précipitée par des décisions discutables qui ont plombé le club de l'Artois.
Le mois de février aura été plus que difficile pour le RC Lens. Depuis la clôture du mercato hivernal, les Lensois ont enchaîné trois défaites : à Nice (0-2), contre Strasbourg (0-2) puis face au FC Nantes (1-3). Des revers symptomatiques des maux du club qui ont pour conséquence d'avoir fait reculer Lens à la 8e place en Ligue 1, à trois points de la dernière place qualificative pour une compétition européenne.
Les explications de cette mauvaise passe peuvent se trouver dans le mercato effectué par le club cet hiver. En recherche de liquidités, le président Joseph Oughourlian n'a pas hésité à encourager la vente de certaines éléments clés qui n'ont pas vraiment été remplacés. Causant plusieurs problèmes dans l'équipe.
De grosses ventes qui ont laissé des traces
En regardant la liste des joueurs qui ont quitté le RC Lens cet hiver, on comprend mieux pourquoi le club connait une phase délicate ces dernières semaines. En une fenêtre de transfert, Lens a laissé filer son gardien de but et capitaine Brice Samba, les deux membres de sa charnière centrale, Abdukhodir Khusanov – pour une somme record, et Kevin Danso, ainsi que son latéral Przemyslaw Frankowski et David Pereira da Costa.
Au total, ces ventes vont rapporter près de 85 millions d'euros au RC Lens : une aubaine pour les finances du club mais pas pour Will Still, qui a donc dû recomposer presque toute sa défense avec des éléments déjà au club. La ligne Medina – Sarr – Gradit – Aguilar avait déjà des repères et est loin d'être ridicule, mais la perte de qualité par rapport aux joueurs qui ont quitté le club laisse des traces pour le RC Lens.
Un mercato low cost qui ne porte pas encore ses fruits
Si Will Still a dû bricoler avec ce qu'il avait déjà à disposition pour reconstruire sa défense, c'est aussi parce que le club a très peu investi cet hiver. Au total, le club a recruté six joueurs pour seulement 7,3 millions d'euros*, principalement sur des postes offensifs. Derrière, seul le Bosnien Nidal Celik (18 ans) a été recruté, et ce dernier n'a pas encore disputé ses premières minutes avec les Sang et Or.
Ce manque de recrues a grandement fragilisé la défense lensoises, qui a encaissé 7 buts sur les trois derniers matchs. Dans les buts, Hervé Koffi ne s'est pas montré impérial, et la recrue, l'Australien Matthew Ryan, a réussi ses premières sorties mais n'a pas brillé contre Nantes.
Mais, plus que la défense, c'est surtout l'attaque qui inquiète sur les derniers matchs. Sur le mois de février, Lens n'a inscrit qu'un but, grâce à son milieu de terrain Neil El Aynaoui. Buteur pour son premier match avec le club de l'Artois, Goduine Koyalipou, arrivé cet hiver du CSKA Sofia, peine à convaincre en pointe de l'attaque. Même constat pour le jeune ailier suédois Jeremy Agbonifo, auteur d'un but pour sa première fin janvier mais très à la peine depuis.
* Certains joueurs sont arrivés sous la forme d'un prêt avec option d'achat, qui n'a donc pas encore été activée.
Une perte d'identité du club
S'il est encore bien trop tôt pour parler de recrutements ratés, force est de constater que le RC Lens est ressorti moins bien armé du mercato d'hiver. Mais, plus que la perte sportive, on peut constater une perte d'identité du club du Pas-de-Calais.
En laissant partir Samba, Danso, Frankowski et Pereira Da Costa, Lens a perdu des leaders et des joueurs qui étaient au club depuis plusieurs saisons. Dans l'effectif, ils ne sont plus que six à avoir déjà disputé au moins deux saisons pleines avec le club. La preuve que le RC Lens est en train de prendre un nouveau virage, de se réinventer, avec les risques que cela comporte sur le court terme et la perspective d'une qualification en Ligue des Champions.