Rebic, l’homme providentiel du Milan
Depuis quelques matches, le Milan montre un visage séduisant. Après un début de saison délicat, les Rossoneri n’ont concédé qu’une seule défaite en 2020 (4-2 contre l’Inter) et sont toujours dans la course à l’Europe. Une dynamique positive dont Ante Rebic en est l’un des principaux protagonistes.
Une progressive montée en puissance
L’aventure de Rebic à Milan n’a pourtant pas débuté de la meilleure des manières. Son arrivée l’été dernier dans les derniers instants du mercato pour un prêt de deux ans avec option d’achat en échange d’André Silva était quelque peu surprenante. Les doutes subsistent alors sur ce choix de carrière dont beaucoup le voit comme une régression.
Le contexte n’a pas facilité l’intégration du nouveau numéro 18 rossonero. Le Milan change d’entraîneur début octobre et se trouve rapidement largué dans la course au top 4. Après trois belles saisons à l’Eintracht Francfort, Rebic a du mal à retrouver ses sensations. Il doit se cantonner à des petits bouts de matches. À la mi-saison, il dispute seulement 178 minutes pour aucune réalisation et aucune passe décisive. Arrive alors la trêve hivernale qui a fait du bien au Milan et à son attaquant croate. Depuis la reprise, Rebic est fantastique. Stefano Pioli décide de lui faire confiance en lui accordant un temps de jeu plus conséquent. Un cadeau que l’attaquant croate va rapidement gratifier en inscrivant notamment un doublé contre l’Udinese (3-2) le 19 janvier dernier et en enchaînant les solides prestations.
Positionné majoritairement en pointe aux cotés d’Ibrahimovic dans un 4-4-2, le finaliste de la dernière Coupe du monde s’impose comme le leader technique de cette équipe. Il apporte de l'explosivité et de la percussion au sein de l’attaque milanaise, tant de qualités que cette dernière était orpheline. Capable de faire la différence sur ses prises de balle, Rebic n’hésite pas à descendre pour proposer et animer dans le cœur du jeu. De plus, la relation du Croate avec Teo Hernandez sur le couloir gauche est aussi très intéressante.
En l’espace de deux mois, Rebic est devenu l’arme fatale de ce Milan qui ne peut plus s’en passer. Son apport est considérable comme en témoigne ses statistiques. Le natif de Split a inscrit 7 buts sur les 7 dernières rencontres. Par ailleurs en 2020, il est auteur de 50% des réalisations de son équipe.
Un dossier tatillon pour le Milan
En vue de ses performances, Rebic voit logiquement sa valeur financière augmentée. Actuellement en prêt, le Milan souhaite lever l’option d’achat mais Francfort se montre très exigeant et demande pas moins de 40 millions. Une somme considérable pour le Milan dont les bases financières sont encore très fragiles. A noter que la Fiorentina, club où a évolué l’attaquant de 26 ans entre 2013 et 2018 (mais très peu utilisé car souvent prêté) dispose d’un pourcentage sur son prix de vente de 50% ce qui explique l’importante requête du club allemand.
Après le match contre la Fiorentina (1-1) le directeur technique du Milan Paolo Maldini s’est exprimé sur le dossier: «Rebic a un contrat de deux ans avec nous donc il sera ici la saison prochaine. Nous verrons ensuite ce qui se passera». L’ancien défenseur rossonero explique aussi que «les dossiers Rebic et Andre Silva seront traités de manière distincte». Une communication qui ne donne aucune information sur la réelle volonté du club dans ce dossier.
Le dossier Rebic est d’une importance capitale pour le club et sa direction . Cette dernière n’a pas vraiment convaincu avec de nombreux choix fallacieux comme le licenciement de Giampaolo ou encore la vente de Piatek. Une bonne gestion de ce dossier pourrait améliorer la situation et les relations entre le propriétaire Gazidis et le duo Boban-Maldini qui sont très austères. Les deux parties sont en désaccord sur plusieurs dossiers.
Homme providentiel du Milan et âgé de 26 ans, Ante Rebic est en pleine force de l’âge et dispose des qualités pour relancer ce club. Le temps presse et si l’ancien florentin continue à être performant, sa valeur va cesser d’augmenter et les demandes financières des dirigeants de Francfort seront alors plus gourmandes. Le Milan se doit de finaliser le dossier rapidement pour ne pas être contraint de renoncer à cette option d’achat.