Revue d’effectif WRC 2018
Après une saison 2017 à rebondissement, Sébastien Ogier mettait tous ses détracteurs au tapis en remportant son cinquième titre de champion du monde devant un Thierry Neuville malchanceux lors des premiers rallyes. Avec deux petites victoires à son compteur, le pilote français impressionna par sa régularité (1 abandon et 3 rallyes hors du podium) puisqu’il a tout simplement marqué une moyenne de 17 points sur l’intégralité du championnat.
Toutefois, les cartes semblent redistribuées pour cette nouvelle saison et chacun aura sa carte à jouer pour tenter de succéder aux 14 ans de sacres français en WRC.
Les Favoris
Sébastien Ogier – Le Maître.
Qui de mieux pour succéder à Ogier que lui-même. 5 ans que le gapençais domine ses adversaires sans contestations. Il paraît ainsi évident qu’il puisse conserver son titre. Remarquable de par sa propreté et sa régularité, le pilote tricolore a connu une légère baisse de régime la saison passée après l’arrêt des compétitions de Volkswagen et son transfert chez Ford.
Néanmoins, son talent ne fait aucun doute et sa suprématie depuis maintenant une demie décennie ne fait que s’agrandir. Une fois de plus, la France peut miser gros sur ses pilots WRC qui n’en finissent plus d’impressionner. Par ailleurs, le soutien financier de la marque Ford permettra un meilleur développement que l’année passée de la Fiesta du français.
Thierry Neuville – L’Eternel second
Une nouvelle saison pleine de promesse pour le Poulidor du WRC. En effet, sur les 5 derniers titres d’Ogier, le pilote belge s’est classé 3 fois sur la seconde marche du classement. Entrecoupé par l’hégémonie de la marque allemande, Neuville a su tirer son épingle du jeu pour causer des frayeurs au français mais n’a jamais su réellement l’inquiéter à cause d’un cruel manque de chance, et ce notamment lors de la saison dernière où malgré la puissance de sa voiture, ses performances ont été entachées par des sorties de routes.
Reléguant ses adversaires au second rang lors des deux premières manches, une casse de roue à Monte-Carlo et un choc contre un muret en Suède ont contraint le pilote Hyundai d’attendre le troisième rallye pour enfin marquer des points. Neuville paraît donc être le mieux armé pour mettre fin aux consécrations de Sébastien Ogier.
Andreas Mikkelsen – Le Caméléon
Pourquoi un tel surnom pour le Norvégien me direz-vous ? Loin de la solitude de l’animal tropical, Andreas Mikkelsen est capable de changer d’équipe aussi vite qu’un caméléon et réussit ainsi à tromper ses poursuivants. En effet, au terme de la saison 2016, il signe l’ultime victoire de Volkswagen en WRC durant le rallye d’Australie. Un an plus tard, au même rallye, il arbore les couleurs de Hyundai pour cette dernière épreuve de la saison.
Jusqu’ici, rien d’étonnant. Mais si l’on s’intéresse au début de saison du Norvégien, on remarque une première pige de trois rallyes en WRC 2 avec Skoda, puis une seconde série de trois rallyes au sein de l’écurie Citroën. Désormais installé chez le constructeur coréen, où il se sent d’ailleurs « comme chez Volkswagen », tous les espoirs de titres sont permis pour celui qui accompagnait Latvala et Ogier chez la marque allemande.
Les Outsiders
Jari-Matti Latvala – Le Grand sage
Pilote le plus expérimenté du plateau, un titre est la seule ligne, et non des moindres, qui manque au palmarès du finlandais. Prometteur au volant de sa Toyota, il parvient à placer sa Yaris à la 4ème place pour la première saison de l’écurie de Tommi Mäkinen en WRC. Passé par un bon nombre d’écuries, le finlandais semble avoir trouvé chaussure à son pied au volant de l’écurie japonaise.
Sa chance de titre passe donc par un bon développement de la voiture qui a montré ses limites la saison dernière malgré quelques belles réussites.
Ott Tänak – Le transféré
Seul pilote à avoir connu un transfert entre deux écuries cet intersaison, l’Estonien a impressionné la saison dernière en tenant tête aux deux cadors du plateau. Avec deux victoires la saison dernière, le pilote Ford a décidé de chambouler son contrat et a rejoint Toyota cet hiver où il compte bien renverser la tendance des favoris aux titres.
Premier pilote étranger au Suomi Project des finlandais, Tanäk mise beaucoup sur Toyota comme il l’a évoqué dans une interview, en justifiant son choix par le seul moyen pour lui d’accéder au titre suprême.
Kris Meeke – L’irrégulier
Tout et son contraire. Voilà une expression qui résume bien les prouesses du pilote Nord-irlandais. En effet, sa saison en dent de scie a des airs d’exploit quand on voit que malgré 6 abandons et une épreuve non disputée, Kris Meeke parvient à placer sa C3 à la septième place du classement, soit mieux que Paddon et Hänninen qui ont bouclé tous les deux 7 rallyes dans les points contre 5 pour le pilote Citroën.
Toutefois, lorsqu’il n’est pas contraint d’abandonner, Meeke place sa voiture en haut du classement avec deux victoires cette saison. Une régularité absente provoque une saison décevante pour Citroën qui a longtemps hésité à garder Meeke dans ses rangs. A lui de jouer son joker cette saison.
Le reste du plateau :
Elfyn Evans (WAL) – Ford M-Sport
Bryan Bouffier (FRA) – Ford M-Sport
Dani Sordo (ESP) – Hyundai
Esapekka Lappi (FIN) – Toyota
Craig Breen (IRL) – Citroën
Guillaume Buecher