Le Derby della Capitale s’est soldé dimanche dernier par un match nul 1-1. Un score ne reflétant pas vraiment la physionomie de la rencontre tant la Roma a dominé les débats du début à la fin. Une séduisante prestation des giallorossi face à une Lazio pourtant en pleine forme. Malgré des bâtons dans les roues, la Louve ne trébuche pas et avance en regardant droit devant.

Paulo Fonseca comme chef d'orchestre

L’été dernier et après un exercice 2018-2019 délicat, la Roma opère à un grand ménage estival. Des départs (Manolas, Pellegrini, El Shaarawy, Schick,…) et des arrivées (Veretout, Spinazzola, Pau Lopez, Smalling, Diawara,…). Parmi elle celle d’un nouvel entraîneur en la personne de Paulo Fonseca. Le tacticien portugais, qui a fait le bonheur du Shaktar Donestk durant trois saisons, s’est très rapidement adapté à son nouveau club. Son discours a très rapidement séduit ses joueurs comme l’explique Jordan Veretout : «J’aime beaucoup son jeu car c’est un football de possession. C’est un très grand entraîneur».

Les idées de jeu du tacticien de 46 ans se basent sur un football offensif. Fidèle à son 4-2-3-1, il insiste sur l’importance de la possession du ballon (équipe avec la moyenne la plus élevée du championnat: 61,4%) et la vitesse de percussion dans les derniers mètres. Une formation romaine organisée tactiquement qui avance ou recule en bloc équipe. La possession et cette rigueur tactique permettent aux Romains d’avoir très souvent la maîtrise du match.
En seulement sept mois, l’entraîneur portugais a su imposer sa philosophie de jeu, une philosophie qui porte ses fruits. En l'espace de six mois, la progression au niveau tactique de cette Roma est impressionnante.

Malgré la grande vague de joueurs blessés (Zaniolo, Zappacosta, Pastore, Mkhitaryan,…), Paulo Fonseca ne flanche pas en trouvant toujours des solutions. La dernière blessure de Diawara, pion essentiel de cette Roma cette saison, n’a pas abattu l’entraîneur romain. Contre la Lazio, c’est Cristante qui a pris les rênes devant la défense en lieu et place de l’international guinéen. L’ancien de l’Atalanta a délivré une très solide prestation.

Chaque élément de cette Roma s’est imprégné du moule Fonseca. Sous les ordres de ce dernier, de nombreux joueurs se sont relancés comme Smalling. L’autre réussite de l’entraîneur de 46 ans est d’avoir révélé certains joueurs à des postes inopinés. C’est le cas de Pellegrini utilisé en trequartista où il s’est véritablement imposé comme le meneur et le leader technique de son équipe.

Quelles ambitions?

Au niveau sportif, les Romains réalisent une première partie de saison dans l'ensemble positive. Tout d'abord, ils restent dans la course à la Champions avec cette 4e place. Une marge de progression comparée à la saison où ils étaient à la même période à la 6e position. Eliminés de la Coppa en 1/4 de finale contre la Juve (1-3), la bande à Dzeko reste toujours sur deux tableaux: le championnat donc mais aussi la Ligue Europa.

Justement la sensationnelle Ligue Europa. la Roma s’est qualifiée de justesse en 1/16e après une phase de poules poussive. Une deuxième place derrière Istanbul Basaksehir et avec seulement une longueur d’avance sur le Borussia M’Gladbach qui termine troisième. Assez pour obtenir le ticket des phases éliminatoires. Le tirage a été clément pour le club romain qui affrontera Genk en 1/16e.

La qualification est une obligation pour l’actuel 4e de Serie A puisque la Ligue Europa se doit d’être un objectif concret. Avec un effectif composé de jeunes talents (Kluivert, Mancini,Under, Pellegrini) et joueurs d’expérience (Dzeko, Kolarov, Florenzi) orchestré par un prodigieux tacticien, la Roma a les armes pour réaliser un parcours honorable.

Si les clubs italiens ont tendance à négliger cette compétition ces dernières années, on espère que la Louve ne suivra pas cette tendance. Primo car un beau parcours européen redynamise une équipe et crée un engouement. Puis elle pourra en parallèle compter sur son public toujours au rendez-vous lors des grandes échéances. C'était le cas il y a deux saisons lors de l’épopée romaine en Ligue des Champions. Deuxio, les Romains font parti des favoris de cette édition (avec l’Inter, l’Ajax, Manchester et Arsenal) et ne doivent pas souffrir d’un complexe d’infériorité. Ils devront jouer cette compétition à 100% quitte à «mettre de côté» le championnat.

Voilà dix ans qu’un club italien n’a pas remporté de compétition européenne, raison de plus pour mettre fin à cette série de disettes beaucoup trop angoissante pour le calcio.