Après l’éreintante étape d’hier, place à la montagne dans ce Tour de France. 150,8 km sous une pluie battante attendaient les coureurs pour relier Oyonnax à la station du Grand-Bornand, avec pas moins de cinq difficultés répertoriées dont trois cols de première catégorie. C’est Dylan Teuns qui s’est imposé mais Pogačar a frappé un grand coup au classement général.
Un début de course explosif avec beaucoup de distancés
Le départ en bosse promettait une belle bataille pour prendre l’échappée. Dès les premiers kilomètres, le peloton a perdu de nombreuses unités, à commencer par les sprinteurs tels que Mark Cavendish (Deceuninck-Quick Step), le maillot vert, ou Arnaud Démare (Groupama-FDJ). Devant, Wout Poels (Bahraïn Victorious), Tao Geoghegan Hart (Ineos Grenadiers) et même Wout Van Aert (Jumbo-Visma) entre autres ont essayé de sortir, sans succès.
D’autres grands noms ont également été lâchés, comme Geraint Thomas, qui est arrivé finalement avec trente-cinq minutes de retard à l’arrivée. Primož Roglič (Jumbo-Visma), qui a déjà perdu du temps hier, a de nouveau été distancé à 120 km de l’arrivée. Pierre Latour (TotalEnergies) a aussi perdu gros dans la première descente du jour, et a perdu trente de minutes sur les favoris.
La bataille pour l’échappée a finalement duré pendant plus de 70 km. Les attaques se sont enchainées, tandis que Sonny Colbrelli (Bahraïn Victorious) a pris les 20 points attribués au sprint intermédiaire. Même Tadej Pogačar (UAE Team Emirates), le porteur du maillot blanc et grand favori, a essayé de se glisser dans un groupe mais qui a évidemment été rattrapé par le peloton. C’est finalement Wout Poels, à l’attaque depuis le départ, qui a réussi à sortir seul au bout d’une grosse heure de course. Un groupe de contre composé de 18 coureurs a réussi à le rejoindre quelques kilomètres plus tard. Une belle échappée qui comportait notamment dans ses rangs Guillaume Martin (Cofidis), Nans Peters, Aurélien Paret-Peintre (AG2R Citroën), Kenny Elissonde (Trek-Segafredo), Nairo Quintana (Arkea-Samsic), Alejandro Valverde (Movistar) ou encore Michael Woods (Israël Start-Up Nation).
Pogačar assomme le Tour
C’est deux coureurs de l’équipe DSM qui ont attaqué dans la descente de la côte de Mont-Saxonnex, Tiesj Benoot et Søren Kragh Andersen. Mais dès les premières pentes du col de Romme, l’échappée s’est disloquée et Michael Woods a rattrapé les deux membres de la formation allemande avant de s’envoler en tête. Derrière, dans le groupe de favoris, Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix) est logiquement lâché et c’est Tadej Pogačar en personne qui a attaqué à 4 km du sommet, suivi par Richard Carapaz (Ineos-Grenadiers). Ce dernier ne peut suivre le rythme imposé par le Slovène et finit par craquer quelques centaines de mètres plus tard.
Dylan Teuns (Bahraïn Victorious), rescapé de l’échappée plus vraiment matinale, a laissé ses compagnons du groupe de contre pour fondre sur Woods et le lâcher à 800 m du sommet du col de la Colombière. Mais derrière, l’écart entre la tête de la course et Pogačar est passé de presque six minutes au moment de son attaque à 15 s lors du sommet de ce dernier col.
Le porteur du maillot blanc n’a pas pris de risques dans la descente et l’écart est remonté en faveur de Teuns. C’est lui qui s’est imposé, avec 49 s d’avance sur Tadej Pogačar, qui prend le maillot jaune. Le groupe des favoris a accusé quant à lui 3 min 2 sune de retard sur le nouveau leader. Le maillot à pois change aussi d’épaules mais non d’équipe, c’est Wout Poels qui l’endossera dès demain.
Les classements
Demain, suite et fin du diptyque alpestre avec 144,9 km entre Cluses et Tignes.
Crédit photo une : AFP