La 109ème édition du Tour de France vient de baisser le rideau, et il est l’heure de faire les bilans. Aujourd’hui, place aux coureurs Français. Avec une victoire d’étape, et 2 coureurs dans le top 10, le Tour de France 2022 ne fait pas partie des meilleurs crus. Avec son lot de satisfactions et de déceptions, cette Grande Boucle ne restera pas dans les annales pour nos coureurs. Voici notre bilan des Français.
Tour de France : les Français qui ont brillé
Christophe Laporte (Jumbo Visma)
Alors que l’on pensait se diriger tout droit vers un Tour de France sans victoire tricolore (la dernière fois remontée au siècle dernier en 1999), Christophe Laporte est venu nous libérer de ce poids ! Coéquipier dévoué à la cause de Jonas Vingegaard et Wout van Aert, l’ancien coureur de chez Cofidis a su saisir l’opportunité qui lui a été donnée lors de la 19ème étape. Une victoire pleine de maitrise qui est venue récompenser son travail de l’ombre effectué dans son équipe de la Jumbo Visma durant cette 109ème édition.
David Gaudu (Groupama – FDJ)
Le coureur de la Groupama – FDJ ne cachait pas ses ambitions à l’entame du Tour de France : accrocher un podium. Certains le trouvaient trop ambitieux, au détriment de tenter de remporter une étape. Mais David Gaudu a bien répondu aux attentes. 4ème à plus de 5 minutes du podium, le protégé de Marc Madiot continue de progresser au fil des années. Sa constance et gestion des temps faibles lui permettent toujours de limiter la casse lors des jours sans. Reste maintenant à passer au niveau au-dessus pour espérer jouer dans la cour des très grands à l’avenir et pourquoi ne pas viser le Giro et la Vuelta dans le futur.
Valentin Madouas (Groupama – FDJ)
Si David Gaudu doit remercier une personne pour cette 4ème place, c’est bien son coéquipier et ami Valentin Madouas. Toujours aux côtés de son leader dans les moments difficiles, le grimpeur de la Groupama – FDJ termine à une très belle 11ème place au général. Mais c’est surtout sa lucidité et sa force de caractère dans les montées qui ont marqué les esprits. Un duo que l’on devrait revoir à l’avenir !
Ils pouvaient faire mieux
Romain Bardet (Team DSM)
Pouvions-nous vraiment espérer mieux de Romain Bardet cette année ? 7ème au final, le coureur de la Team DSM était encore dans la course au podium à l’entame de la dernière semaine avant de s’écrouler. Une déception mais à relativiser. L’Auvergnat n’était pas prévu à l’origine sur la Grande Boucle. Mais en ayant abandonné avant la dernière semaine du Giro (où il était en position de jouer la victoire finale), Romain Bardet arrivait sans réelles ambitions au classement mais avec l’envie de bien faire. On l’a vu à l’attaque, surtout dans les Alpes avant de marquer le pas physiquement. Si le niveau de T.Pogacar et J.Vingegaard est très voir trop élevé pour le Français, la Vuelta et le Giro semblent beaucoup plus accessibles.
Thibaut Pinot (Groupama – FDJ)
Il est difficile d’en vouloir à Thibaut Pinot sur ce Tour. Revenu à un très bon niveau, le coureur de la Groupama – FDJ a bien essayé de remporter une étape, mais sans succès. Les regrets concernent surtout l’étape 9 et la victoire de Bob Jungels. Aurait-il dû sortir du groupe de contre-attaque plus tôt ? Facile de dire après-coups, mais les regrets sont présents. Souvent à l’attaque, mais aussi aux côtés de son leader David Gaudu, Thibaut Pinot termine à la 15ème place de ce Tour de France et sera de retour l’année prochaine !
Les Français qui ont déçu
Pierre Latour (AG2R Citroën)
On attendait de voir Pierre Latour passer souvent à l’offensive cette année et viser une victoire d’étape. Mais malheureusement, on l’a plus souvent vu être décroché en descente qu’à l’avant de la course. Souvent à contretemps, le coureur AG2R Citroën a manqué son tour, ce qui peut arriver, et sera revanchard l’année prochaine !
Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën)
Tout comme son coéquipier Pierre Latour, Benoît Cosnefroy avait de grandes ambitions pour cette 109ème édition. Mais c’est malheureusement le même constat d’échec. Même si le Manchois a su par moments prendre la bonne échappée, il n’a pas été au niveau attendu. Nul doute que ses qualités d’attaquant et de puncheur n’ont pas disparu et qu’on devrait le revoir lors des prochaines classiques et aux mondiaux.
Pierre Rolland (B&B Hotels-KTM)
Meilleur grimpeur du Dauphiné quelques jours avant le Tour de France, Pierre Rolland espérait avoir les mêmes jambes durant les 3 semaines de course. Mais à 35 ans, le coureur de B&B Hotels KTM n’a jamais pu jouer les 1ers rôles. Cependant, il n’a jamais hésité à se projeter à l’avant et a été à plusieurs reprises dans les bons coups, sans pour autant transformer l’essai.
Le Tour de France ne leur a pas souri !
Guillaume Martin (Cofidis)
Il fut l’un des premiers à être frappé par la Covid et à devoir mettre pied à terre. Une déception pour le coureur Cofidis qui espérait décrocher une étape et un bon classement au général (top 10). Il devrait pouvoir se concentrer maintenant sur la Vuelta qui devient, par la force des choses, un objectif.
Warren Barguil (Arkéa Samsic)
Comme tous les ans très présent dans les échappées, Warren Barguil n’a pu défendre ses chances jusqu’à la fin. En tête à l’entame du col du Granon dans l’étape rentrée dans la légende du Tour, et avec l’espoir surtout d’aller au bout, le Breton est tombé sur plus fort que lui. Toujours à l’attaque les jours suivants, une mauvaise chute puis la Covid sont venues mettre fin à son tour avant la dernière semaine. Un Tour de France à oublier pour Warren.
Anthony Turgis (Team TotalEnergies)
Deuxième à Milan – San Remo en début de saison, et adepte des classiques, beaucoup d’espoirs étaient portés sur Anthony Turgis. Mais le coureur de la TotalEnergies n’a jamais pu prétendre y répondre. La faute à des chutes lors de la 2ème étape au Danemark puis quelques jours plus tard sur les pavés du Nord. Blessé, Anthony Turgis n’a pourtant jamais abandonné et a terminé cette Grande Boucle. Mais avec le physique touché et meurtri, il était bien difficile de pouvoir faire mieux.
C’est au final une édition très mitigée pour les coureurs Français. Si le meilleur sprinteur tricolore, Arnaud Démarre n’était pas présent sur cette Grande Boucle, et que le double champion du monde en titre Julian Alaphilippe était encore trop juste après sa chute durant Liège-Bastogne-Liège, on pouvait s’attendre à mieux de la part de nos tricolores. Si les coureurs visant le général ont pour la plupart atteint leurs objectifs, ceux visant les étapes et les échappées ont souvent semblé être dans le mauvais tempo, dans le Tour de France le plus rapide de l’histoire (plus de 42km/h de moyenne). Place maintenant à la Vuelta, fin août, pour tenter de faire mieux !
Crédit photo bienpublic.com