Verstappen s'est finalement imposé à Imola après un départ parfait. Malgré un accrochage avec Hamilton n'ayant pas été sanctionné, le Néerlandais mérite clairement sa victoire tant il a semblé voler sur la concurrence. Hamilton et Norris complètent ce podium, tandis que Leclerc finit à son pied. Les vétérans Alonso et Vettel ont fait profil bas, dans une course marquée par les nombreuses sorties de routes et les spectaculaires accidents des uns et des autres. 

La pluie a tout compliqué

Au départ, différentes stratégies s'affrontaient. La plupart des pilotes décidaient de s'élancer en pneus wet, exceptés Gasly, Ocon et les deux Haas. Stratégie perdante, qui voit le dernier vainqueur de Monza, 5e sur la grille, s'effondrer complètement au sein du peloton. Même constat pour Ocon, qui a aussi pâti de la pauvreté de sa Alpine. En course, l'écurie française a tout fait de travers, envoyant l'ancien de Racing Point au fond du classement. Chemin inverse en revanche pour les Alfa Romeo et Tsunoda, qui sont bien partis et ont remonté une bonne partie de leurs adversaires. Un départ globalement sage, qui a vu tout de même quelques pilotes partir à la faute. D'ailleurs, dès le début, la safety car est intervenue pour calmer le jeu, prenant place sur une piste détrempée.

Des accidents en pagaille

Une course sous la pluie n'est jamais de tout repos. Et encore moins à Imola. Avant même le début de la course, Alonso sortait de piste lors de son tour de mise en grille. Un avant-goût de ce qui allait attendre l'ensemble des pilotes. Habitués aux erreurs, les mécaniciens de l'écurie Haas ont encore vu leurs pilotes impliqués dans des accidents. D'abord, Mazepin accrochait Latifi, envoyant le Canadien dans le décor. Bien que ce n'était pas de la faute du Russe, la course du pilote Williams était ruinée, signant là le premier abandon du Grand Prix. Derrière, Sainz, Pérez, Vettel ou encore Alonso coupaient des virages ou sortaient larges, perturbés par la pluie.

Schumacher aussi faisait les frais des intempéries, venant violemment percuter le mur de la ligne droite des stands, arrachant son aileron. Il fermait du même coup la pit-lane, le laissant deux tours en piste sans son nez. Si la course se poursuivait sans réel encombre jusqu'à la mi-course, à la faveur d'un tracé séchant, tout s'accélère au 34e tour. Hamilton sort au large, percutant le mur. S'il se dégage, il repart 9e et laisse Verstappen s'envoler.

Russell – Bottas, l'accrochage de trop ?

Pire, derrière, Russell venait harponner Bottas sur son flanc droit après que le Finlandais se soit légèrement décalé. Le jeune Britannique venait lui en toucher deux mots alors que le pilote Mercedes était encore sonné dans sa monoplace. Le drapeau rouge était de sortie, pour nettoyer les nombreux débris qui jonchaient la piste. Peut-être déjà un moment charnière dans le destin liant les deux pilotes. Quelques minutes après, Russell déclarait au micro de Canal + que “9e pour Bottas, ce n'est rien. Pourquoi défendre comme cela une 9e place ? Si cela avait été un autre pilote, ç'aurait été différent“. Ambiance tendue, après que le principal accusé ait pris à parti son concurrent.

Grosse cadence à la relance

Le rythme n'a pas baissé d'un iota après que la course ait été relancée par la safety car. Si Verstappen s'est fait une grosse frayeur juste avant la reprise, glissant énormément, il a tout de même su redémarrer de manière propre. Derrière, Hamilton entamait sa folle remontée, jusqu'à la seconde place finale. Sur le sec, il était tout bonnement injouable. Course à oublier pour Pérez, qui est lui aussi parti en tête-à-queue depuis la 4e place, et repartait dernier. Il échoue à la 12e place, indigne de sa monoplace, et a clairement souffert de la comparaison avec son coéquipier aujourd'hui !

De belles surprises dans les points 

Qui aurait pu croire que Ferrari finirait aussi bien cette course avant le départ ? Leclerc, 4e, a tout donné en course pour bien figurer. Il en va de même pour Sainz, 5e au final après avoir galéré une bonne partie des 63 tours. Belle performance d'ensemble de McLaren également. Norris ne pouvait rien faire contre Hamilton, son dépit à la radio se faisait sentir. En revanche, il peut être fier de lui avoir tenu tête aussi longtemps et d'avoir dominé nettement Ricciardo, 6e. Stroll aussi s'est bien démené, 7e avec une Aston Martin toujours peu en verve. Vettel peut en témoigner, lui qui n'a même pas fini la course pour changer de boîte de vitesses sans pénalité au prochain GP. Gasly, finalement 8e, et Raïkkönen, 9e, sont aussi de bons figurants. Enfin, le point de la 10e place revient à Ocon, qui a dominé Alonso tout le week-end. Fait d'ailleurs assez rare pour être souligné, tant le taureau des Asturies n'a jamais semblé dans le coup.

Toujours pas d'éclaircie en revanche pour Williams et Haas en course, les deux premières abandonnant à cause d'accidents, et les deux dernières finissant trop loin. La course, plaisante quoique peu animée dans son premier tiers, aura au moins eu le mérite de faire mentir les plus fins analystes. Réputé comme un tracé où les monoplaces ont du mal à doubler, l'Autodromo Enzo e Dino Ferrari a fourni des dépassements de grande classe et des luttes acharnées à tous les étages. 

Crédits photo Une : AFP