Villarreal a conjuré le mauvais sort. Après quatre demi-finales perdantes, le club de la banlieue de Valence s'est enfin qualifié pour une finale de Coupe d'Europe, aux dépens d'Arsenal (2-1, 0-0). Les Londoniens n'auront pas fait le poids, trop maladroits dans le dernier geste. Unai Emery, Monsieur Ligue Europa, retrouvera en finale Manchester United, perdant à Rome mais qualifié grâce au score du match aller (6-2, 2-3).

 

Calme comme Villarreal

Qualifiés avec un nul, les hommes d'Emery ont maîtrisé à la perfection la première mi-temps. La défense avec le ballon, chère à Pep Guardiola, a bien été appliquée par Villarreal. Tous les joueurs, sans exception, ont participé à la préservation du score jusqu'à la mi-temps. Seul bémol, la blessure de Chukwueze, suppléé par Pino (30e). Le jeune attaquant espagnol a relativement bien rempli son rôle, pressant constamment sur les relances adverses. Villarreal était venu pour tenir le score, et a appliqué son plan à la perfection en première mi-temps.

Surtout, la technique des protégés de Mikel Arteta souffrait de la comparaison avec celle de leurs adversaires du soir. Comme à l'aller (2-1), le sous-marin jaune semblait dominer les débats. Le choix de titulariser Tierney et Bellerín avait d'ailleurs fait grincer des dents avant le coup d'envoi.


Arsenal à la peine

En dehors de cela, pas de réelle occasion de part et d'autre du terrain. Chaque équipe a su par moment créer le surnombre, mais l'inspiration n'y était pas. Arsenal a énormément peiné à prendre à revers les latéraux adverses, Pedraza et Gaspar veillant au grain. Le reste de la défense espagnole a profité des maladresses de Pépé, Smith Rowe, Saka et surtout d'Ødegaard. Le Danois, invisible à l'aller, n'a toujours pas convaincu lors de ce match retour. Emprunté, il a rarement fait les bons choix en début de match.

Au contraire de Coquelin par exemple, rentré en cours de jeu à l'aller. Au sein d'un milieu composé de Parejo, Trigueros et du malheureux Chukwueze, il a rayonné. Tactiquement, Villarreal a livré 45 premières minutes de très belle facture. Seule lueur d'espoir ? Les deux dernières fois qu'Arsenal avait perdu au match aller en Coupe d'Europe, ils s'étaient qualifiés à chaque fois.

 

Un réveil trop tardif

Arteta, à l'image de ses joueurs, a mis beaucoup trop de temps à se réveiller. Ødegaard (voir par ailleurs) n'a vraiment pas pesé sur la rencontre et a été sorti à l'heure de jeu. Martinelli, rentré à sa place, a montré trop peu de choses pour inquiéter Rulli. Pire, les changements offensifs ne sont intervenus qu'à la 80e minute. Lacazette remplaçait un Aubameyang malchanceux (deux poteaux), et Tierney sortait pour laisser sa place à Willian. Si Arsenal a semblé pousser un peu plus en fin de match, Villarreal a fait le dos rond pour ne pas encaisser de but. Si l'ouverture du score de leur part aurait plié le match, Emery a préféré conserver le nul, coûte que coûte. Pari gagnant donc.

Il ne serait pas surprenant qu'Arsenal annonce le remplacement de leur coach dans la foulée, tant il a paru, à l'image de Zidane hier, déboussolé. Face au bloc solidaire et technique de Villarreal, le milieu londonien n'a pas pesé dans les débats. En fin de match, l'équipe était tout simplement scindée en deux, avec seulement deux défenseurs sur la pelouse au coup de sifflet final. Pas de miracle pour Arsenal, qui n'a plus que le championnat à jouer. Une 5e saison de suite sans Ligue des champions se profile lentement pour eux.

Parejo au sommet de son art

Incisif en Liga, auteur de nombreux matchs de haute volée, Parejo a encore fait l'étalage de toute sa palette technique ce soir. Aux côtés d'un bon Coquelin, il a su manier son équipe à la perfection. Arrivé libre de Valence à l'été, tout comme le Français, il fait un bien fou au sous-marin jaune, et pourrait bien mener son nouveau club vers un premier titre continental.

 

Vilain petit canard de Premier League, Arsenal ne permet pas au championnat anglais d'avoir la mainmise sur les deux finales européennes. Villarreal accède enfin à une finale de Coupe d'Europe, après 4 tentatives manquées. Face à Manchester United, tombeur de la Roma le même soir, Unai Emery aura encore plus de travail à abattre. En attendant, les 50 000 âmes de la banlieue de Valence peuvent exulter, leur club l'a fait. 

Crédit photo une : @iF2is