Wembanyama le magnifique
Toute la planète basket n'a que son nom à la bouche. Victor Wembanyama est sans doute devenu l'un des prospects NBA les plus suivis de l'histoire. Parce que, à 18 ans, il réalise quelque chose d'assez unique. Il survole la Betclic Elite et à ce rythme, il sera sans aucun doute élu MVP de la saison. Surtout, il porte sa franchise, les Metropolitans de Levallois, et pourrait pourquoi pas venir embêter les deux grands favoris que sont l'ASVEL et surtout Monaco. Avant de faire le grand saut, sans aucun doute en tant que numéro 1 de draft. Petit retour sur ses prouesses, depuis l'entame du championnat.
Une saison de tous les records
Autant le dire tout de suite, l'international Français réalise une entame de championnat stratosphérique. Il réalise évidemment les meilleures stats de sa jeune carrière, mais il est surtout le meilleur marqueur et meilleur rebondeur du championnat de France! Avec 23.2 pts de moyenne, il devance aisément Matt Morgan du Mans, qui n'atteint “que” les 21.5 pts par match. Au classement des rebondeurs, la lutte est acharnée en région Parisienne mais Wemby a le meilleur sur Ismaël Kamagate, autre révélation du côté du Paris Basket. Avec 3 contres par rencontre, il est également premier dans cette catégorie, une nouvelle fois devant son compatriote. Et tiens, surprise, il caracole en tête du classement à l'évaluation, avec plus de 26 d'éval en moyenne, loin, très loin devant Kamagate encore et toujours. En neuf rencontres, il a déjà atteint six fois la barre des 20pts, marquant même à trois reprises plus de 30 pions ! Trois matchs consécutifs, soit dit en passant. Monumental. Et avec lui, les Mets se baladent en championnat, avec 8 victoires en 9 matchs, comme Cholet.
Un jeu déjà complet
Comme le rappelle chacune de ses stats, l'ancien de l'ASVEL est capable de tout faire. De défendre, de prendre des rebonds, de shooter (50.3% au tir cette saison), d'attaquer le cercle.. Une si impressionnante palette technique pour un si jeune joueur donne le tournis. Rarement, un joueur n'avait autant dominé de tous les compartiments du jeu, dans le championnat de France. Il laisse pantois, partout où il passe. D'ailleurs, inutile d'essayer d'acheter des billets pour aller voir les Mets lorsqu'ils passeront près de chez vous, toutes les rencontres sont déjà à guichets fermés ! Une véritable rock star défile sur les parquets Français. Profitez-en, cela ne va plus durer bien longtemps.
Déjà incontournable en sélection
S'il marche sur le championnat avec son club, Wembanyama a également fait ses débuts en Equipe de France, toujours sous les ordres de Vincent Collet. Ce dernier ne tarie pas d'éloges à l'égard de son poulain, auquel il en demande toujours plus malgré tout : “Victor, pour sa première, a été sérieux et solide. Il n'a pas voulu absolument briller, juste être efficace et c'est une preuve d'intelligence. Il a été lui-même, et cela lui suffit pour dominer. Il n'a pas forcé, a accepté le combat et impacté le match en défense. Puis, quand il a eu plus d'options et d'espaces, il s'est imposé de l'autre côté. Il est allé chercher des rebonds difficiles, 9 en 23 minutes sans jouer le dernier quart. Je ne sais pas si c'est effrayant, mais c'était dominateur.” Pour une première sous le maillot tricolore, on a connu pire. Malgré tout, après ce premier rassemblement, le légendaire coach de l'Equipe de France a laissé entendre qu'il en attendait encore plus de sa pépite. “Je pense qu’il a fait un match moyen [pour sa première sélection], très clairement pour lui, mais comme c’est un joueur exceptionnel, même quand il est moyen il est encore plutôt bon (rire). Je ne pense pas du tout que ce soit la pression. Il a très bien commencé, il a mis les 7 premiers points de l’équipe et après il s’est un peu enflammé avec un peu de déchet. Il est un peu retombé par rapport aux matchs précédents en n’allant pas assez dessous. Il est resté trop à la périphérie. Là où il a une domination quasi systématique, c’est quand il se rapproche parce que c’est là où il peut finir plus facilement, mais il oblige aussi les autres à venir doubler, à venir à plusieurs et comme il voit bien le jeu il est capable de faire des passes. Quand il est derrière la ligne à 3-pts il est moins évident de pouvoir dominer, sauf si bien sûr il met tous les tirs. Il en a quand même mis quelques-uns, dont celui sur un pied qui va devenir bientôt un classique. Il marque 19 points et il fait 18 d’éval donc pour lui c’est une façon d’évaluer ses performances, quand il fait des grands matchs son évaluation dépasse largement le nombre de points qu’il marque. C’était le cas contre Limoges, il avait marqué 33 points, mais il avait fait 41 d’éval.“
Il aura l'occasion de démontrer l'étendue de son talent lors de la Coupe du Monde en 2023, où il devrait sans doute figurer au sein du groupe.. Avant de disputer les Jeux Olympiques à Paris en 2024? Sans doute, car si le vivier d'intérieur est important (Gobert, Fall, Poirier, M'Baye, Lessort, Yabusele.. Embiid?), Wembanyama est unique en son genre.
En NBA.. mais où?
C'est d'ailleurs pour cela qu'il effectuera le grand saut chez Oncle Sam en qualité de numéro 1 de draft, sans mauvaise surprise. Pour atterrir de quel côté des Etats-Unis? S'il est évidemment trop tôt pour se prononcer, quelques équipes se dégagent : Houston, plus mauvaise équipe de la Ligue et qui pourrait en cas de first pick aligner un 5 avec Sengun et Wembanyama. Orlando, bien que Bol Bol commence à montrer de réels progrès. OKC, qui a l'avantage de pouvoir construire sur la durée autour d'un Shai Gilgeous-Alexander en mode MVP. Charlotte également, minée par les blessures, la franchise pourrait tout casser à la trade deadline pour tenter de repartir de zéro, et enfin avoir un intérieur digne de ce nom. Utah et San Antonio, qui était destinées à tanker, gagnent finalement des matchs et pourraient donc bien voir le premier choix de draft leur filer sous le nez. Peu importe où le natif de Chesnay atterrira, d'après certaines rumeurs, son arrivée fera augmenter d'environ 500 millions de dollars la franchise qui aura la chance de pouvoir floquer des maillots à son nom! Cela vous place le bonhomme, qui ne fera pas de vieux os en Europe.
On aurait pu penser que la tournée aux Etats-Unis, et surtout la réussite de Victor Wembanyama lui fasse perdre les pédales. C'est tout le contraire. A 18 ans, l'ailier fort fait preuve d'une maturité incroyable. Il est parti pour marcher sur les traces des plus grandes légendes du basket. Tout simplement.
Crédit photo : L'Equipe