Après onze mois fournis en évènements sportifs, notamment à cause du report de nombreuses compétitions qui devaient avoir lieu l’an passé, le mois de décembre conclut un cru 2021 riche en émotions. De la septième bague de Tom Brady au titre de champion du monde de Fabio Quartararo en Moto GP, en passant par les Jeux olympiques et paralympiques, We Sport revient sur 30 moments marquants qui ont rythmé l’année civile. Aujourd'hui, retour sur la victoire de Daniil Medvedev à l'US Open, privant Novak Djokovic de réaliser l'exploit de remporter les quatre tournois du Grand Chelem la même année. 

 

Jamais Novak Djokovic n'avait semblé si proche de pouvoir réaliser le fameux Grand Chelem calendaire. En 2021, le Serbe s'en était pourtant ouvert la voie, en délogeant Rafael Nadal du court Philippe-Chatrier avant de s'imposer à Wimbledon quelques semaines plus tard.

Dernière étape, l'US Open, où un rendez-vous final avec Daniil Medvedev était presque programmé à l'aube d'entamer la deuxième semaine. Si les têtes d'affiche de la partie haute du tableau avaient tenu leur rang à l’issue des trois premiers tours de compétition, Caspeer Ruud, Stéfanos Tsitsipás et Andrey Rublev avaient tous plié bagage avant les huitièmes dans la partie basse, laissant alors un boulevard à Daniil Medvedev.

Qualifié en finale après n’avoir perdu qu'un set en route, le Russe s'apprêtait à défier un Djoker en mission, bien que loin d'être impressionnant depuis le début du tournoi. En effet, le Serbe avait perdu au moins un set lors de cinq de ses six premières rencontres à New York. Ce dernier semblait néanmoins disposer d’un avantage psychologique certain au moment d'aborder cette finale : le premier affrontement entre les deux hommes à ce stade en Grand Chelem avait (largement) tourné à l'avantage de Djokovic en Australie (7/5 6/2 6/2).

 

Medvedev n'a pas eu froid aux yeux

Il était aux alentours de 22 heures lorsque Novak Djokovic et Daniil Medvedev ont pénétré sur le court Arthur-Ashe. Dans une des arènes les plus difficiles à appréhender de la planète, on mesurait rapidement la taille du défi qui attendait les deux hommes. Mieux entré dans sa partie, c'est le Russe qui a breaké le premier, d'entrée. Sur sa mise en jeu, le n°2 a fait preuve d’une grande intelligence en multipliant les services à plat sur la zone extérieure du Serbe, ce qui n'a jamais donné l'occasion à ce dernier de pouvoir retourner convenablement.

C’est donc logiquement que Novak Djokovic a perdu la première manche en à peine plus d'une demi-heure de jeu (6/4). Cet handicap n’a cependant pas représenté un véritable coup de tonnerre tant il était presque devenu une habitude lors de ses quatre rencontres précédentes. Un sentiment renforcé par l'obtention des trois balles de break d'entrée de deuxième set pour le Djoker. Mais, plus solide à l'échange et toujours constant au service, Medvedev ne s'est pas fait prier pour les écarter. La rencontre a ensuite basculé lors des quatrième et cinquième jeux. Après avoir sauvé deux nouvelles balles de break, le n°2 mondial s’est emparé du service de son vis à vis sur le jeu suivant, après une volée caviardée par ce dernier.

 

Un Djokovic complètement déboussolé

Cette grossière faute de Djokovic pour donner un set et un break d'avance au Russe ne sera pas la seule bévue du Serbe à la volée. Que cela soit sur la balle de deuxième set (convertie) par Medvedev ou même lorsqu'il a définitivement craqué en concédant un double break dans le troisième, le Serbe a été très peu inspiré dans son jeu vers l'avant. En face, Daniil Medvedev a survolé les débats du fond du court. On ne compte pas toutes les fois où le Moscovite a contré son adversaire avant de finir le point à l'aide de son coup droit.

S'il a eu plus de déchet au service dans la deuxième partie de cette rencontre, le finaliste de l'édition 2019 a compensé en surclassant Djokovic dans le secteur du retour, culminant à 55 et 53% de réussite sur les secondes adverses dans les deux dernières manches. À titre de comparaison, le Serbe n'a gagné que 5 petits points sur 30 lorsque l'échange s'est engagé derrière la deuxième balle du Russe. Malgré un premier débreak de l'homme aux 20 titres en Majeurs à 5-2 dans le troisième set, Medvedev n’a pas tremblé au moment de conclure à 5-4. Sur un dernier service gagnant,  le Russe a pu se jeter sur le ciment américain tel un poisson, le voilà vainqueur de l’US Open !

Son premier titre en Grand Chelem, après deux échecs lors de ses précédentes finales. Un succès certes loin d'être garanti d'avance, mais qui n'a souffert d'aucune contestation au vu du récital proposé par Daniil Medvedev sur le court du stade Arthur-Ashe.

Un soutien inattendu

Si ses rêves de Grand Chelem se sont envolés, Novak Djokovic est ressorti de cet US Open avec une autre victoire de taille : celle d'avoir renforcé sa cote de popularité chez un public qu'on sait toujours plus acquis aux causes de Roger Federer ou Rafael Nadal. « J’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti de ma vie ici à New York. Le public m’a fait me sentir très spécial, a-t-il raconté en conférence de presse. Je ne dirais pas que je ne m’attendais à rien, mais la quantité de soutien, d’énergie et d’amour que j’ai reçu des spectateurs… C’est quelque chose dont je me souviendrai pour toujours. Ils ont touché mon cœur. C’est le genre de moments que nous chérissons. Oui, c’était juste merveilleux. »

Paradoxalement, Novak Djokovic n'aura presque jamais failli à ce point en finale de Grand Chelem, comme il n'aura presque jamais suscité autant d'amour à son égard en tribunes. Si son 21ème titre dans cette catégorie et un potentiel « Golden Slam » attendront, le moral du n°1 mondial n'a semblé que partiellement atteint malgré cet échec en finale. Libéré de ce poids de non-reconnaissance et désormais détenteur du record du nombre de saisons terminées à la première place mondiale, Djokovic peut se tourner vers 2022 avec un objectif bien précis. Celui de devenir l’homme le plus titré dans la catégorie reine de son sport.