Sous le feu des critiques depuis quelques semaines, Kilmer Sports Ventures enchaîne les erreurs. Voici les trois erreurs majeurs du groupe canadien depuis son arrivée à l'ASSE. 

Depuis son rachat officiel de l'AS Saint-Étienne (ASSE) en juin 2024, Kilmer Sports Ventures (KSV) s'est donné pour ambition de redonner au club stéphanois son lustre d'antan. Pourtant, après seulement quelques mois de gestion, plusieurs décisions interrogent et la dynamique sportive reste préoccupante. Entre une refonte de l'organigramme qui tarde à venir, un mercato raté et une gestion du staff bancal, le projet KSV patine. Retour sur trois erreurs majeures de la nouvelle direction.

1) Un organigramme originel, statu quo inquiétant pour l'ASSE

L'un des premiers chantiers attendus par les supporters stéphanois concernait la structuration interne du club. Pourtant, malgré le rachat, l'ASSE fonctionne toujours avec la même équipe dirigeante. Loïc Perrin (directeur sportif) et Jean-François Soucasse (président exécutif) sont restés en place, alors que leur bilan est contesté depuis plusieurs mois.

Si l'ancien capitaine des Verts jouissait d'une immense popularité auprès des fans pour sa carrière de joueur, son manque d'expérience à ce poste est souvent pointé du doigt. Son travail dans le recrutement, notamment, a été évoqué à plusieurs reprises. « L'ASSE a besoin d'un vrai directeur sportif avec une expertise du haut niveau. Loïc Perrin apprend sur le tas, mais le club ne peut plus se permettre d'attendre », confiait récemment un agent anonyme à L'Équipe .

Jean-François Soucasse, lui, incarne une continuité avec l'ancienne direction de Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. Or, la promesse de Kilmer Sports Ventures était justement d'impulser une nouvelle dynamique. Pour l'instant, le grand ménage tant attendu n'a pas eu lieu, et l'ASSE semble toujours engluée dans une gestion conservatrice.

2) Un mercato hivernal raté et un effectif déséquilibré

Autre dossier épineux : le recrutement. L'hiver dernier, le KSV avait l'opportunité de renforcer une équipe en difficulté en Ligue 1 et de marquer son empreinte. Pourtant, le mercato a laissé un goût amer aux supporters des Verts. Seuls deux renforts (Irvin Cardona et Maxime Bernauer) sont arrivés , mais aucun n'a véritablement le pouvoir de transformer cette équipe à court terme. 

La priorité était pourtant claire : il fallait un attaquant efficace et un milieu créatif. Mais les pistes étudiées se sont révélées infructueuses, et l'ASSE peine encore à marquer. « Il y avait des opportunités sur le marché, Saint-Étienne s'est montré trop attentiste », déplorait un consultant de RMC Sport . Résultat : le groupe manque de profondeur et semble trop limité pour viser autre chose que le maintien en Ligue 1.

3) Le limogeage tardif de Dall'Oglio, une gestion confuse de l'ASSE

Dernière grosse erreur : la gestion du poste d'entraîneur. Olivier Dall'Oglio, arrivé en octobre 2023, a été maintenu durant l’été. Or, son profil ne correspondait en rien aux nouvelles ambitions de l’ASSE made in Kilmer Sport Ventures.

Ce manque de réaction de la direction a laissé les supporters perplexes. « On sentait depuis des semaines que Dall'Oglio n'avait plus la main sur son groupe. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? » s'interrogeait un ancien joueur des Verts dans Le Progrès . Finalement remplacé par Eirik Horneland, l'ancien entraîneur de Brann, Dall'Oglio a laissé une équipe en crise de confiance et sans véritable identité de jeu. Le nouveau coach norvégien doit désormais reconstruire dans l'urgence, alors que le championnat approche de son dénouement.

Avec ces trois erreurs majeures, Kilmer Sports Ventures peine à convaincre. La promesse d'un projet ambitieux pour relancer l'ASSE semble encore loin de se concrétiser. Sans un changement rapide dans la gestion du club, les Verts risquent de voir leur rêve de remontée en Ligue 1 s'éloigner encore un peu plus. Seul un sursaut dans les prochaines semaines pourra rassurer les supporters, de plus en plus inquiets quant à l'avenir de leur club mythique.