Ça m’énerve ! La chronique de tennismandemerde à retrouver exclusivement sur WeSportFR !
C'est bientôt le printemps et franchement, je sais pas vous, mais moi, il me tarde. Parce que la météo est pourrie, oui, mais pas que… (on sait de toute façon qu'elle restera pourrie jusqu'à la fin de Roland Garros). Non, c'est surtout que l'hiver, c'est vraiment la plaie du tennisman amateur. Et c'est long : de fin novembre jusqu'à mi-avril, si l'on excepte bien sûr la parenthèse enchantée de l'Open d'Australie, sorte de piscine à bulles en plein désert de Gobie, qu'est-ce qu'on se fait chier ! Pour vous dire à quel point on se fait chier : un simple service à la cuillère de Sara Errani ou une micro-vidéo de Djoko qui plante deux coups droits à l’entraînement suffisent à faire le buzz. Ok, en France, y’a bien Montpellier et Marseille pour titiller notre côté franchouillard mais à côté de ça, c’est pas les tournois de Quito, de Sofia ou d’Acapulco qui vont nous faire lever la nuit. Pas plus qu’un 1er tour de Fed Cup entre l’Allemagne et la Biélorussie. Heureusement que le père Bernard et ses joyeux drilles de l'ITF sont là pour nous émouvoir un peu, parce que sinon, on serait à deux doigts du coma tennistique. On en vient même, entre deux tournois, à mater un match du PSG : ouais, c'est vous dire à quel point on se fait chier…
Bon, là, c'est la tournée US. Indian Wells : cet hospice de luxe pour milliardaires défraîchis à la peau plus liftée qu'un coup droit de Rafa (qu'est-ce qu'il nous manque, lui, soit-dit en passant). J'y ai découvert l’autre jour une joueuse dont je ne connaissais même pas le nom – une dénommée Caroline Dolehide -, dont les formes généreuses m’ont autant frappé que le tennis gaillard, puis j’ai levé un sourcil devant un Isner-Monfils assez électrique. Puis je me suis rendormi. Circulez, y'avait rien d'autre à voir. L’éternité, c’est long, surtout vers la fin, disait Woody Allen (ou Kafka, Google est en scission avec lui-même à ce sujet). Bon bah Indian Wells-Miami, c’est l’inverse : c’est pas si mal sur la fin, mais auparavant, ça dure une éternité ! Ok, les préliminaires, c'est important, mais gaffe à pas s'endormir, quand même…
Non, le tennis, le vrai, celui des amoureux de la balle jaune (pas des marketeurs qui nous dirigent), ne nous mentons pas, il commence mi-avril, à Monte Carlo. Alors là, oui, l’odeur de terre, la vue sur mer, le goût du sang, les ratons hispanophones, ça commence à nous chatouiller sévèrement le manche (de raquette) ! En attendant, on prend son mal en patience et on fait comme les copains : on se tape la saison indoor, qui est un peu au tennis l’équivalent de la salle d’attente du dentiste, un truc froid, sans âme ni saveur, surtout pour ceux comme moi qui ont un service de hérisson endormi. Honnêtement, j'en peux plus de jouer dans des patinoires, avec une température ambiante à ne pas mettre un ours polaire sur la chaise d’arbitre, un rebond plus fusant qu’un pop-corn échappé de la casserole et des terrains plus glissants qu’une conférence de Jean-Marie Le Pen sur le bon vieux temps du colonialisme. Dis, Michel, je sais bien qu'y a plus de pognon dans la caisse du club (Gégé a tout dépensé pour le pot de clôture du tournoi de la Dinde à Noël), mais ça fait 25 ans qu'on a pas refait le greenset, faudrait peut-être y songer, non ?
Un jour, alors que j’allais au casse-pipe contre un grand échalas à la triste figure mais au coup droit de feu dans un de ces blockhaus communistes où je n'enfermerais même pas Gérard Piqué, je m’étais amusé à faire le compte : 15 minutes pour sentir mes doigts, 15 minutes pour sentir la balle, 15 minutes pour comprendre le rebond, 15 minutes pour rentrer dans le match…. Une heure plus tard, je tombais enfin le survêt. Le match pouvait commencer. Hein, comment, déjà fini ?? Putain, qu'est-ce que ça m’énerve le tennis en hiver…