On les voit prester, nous sublimer, éclabousser les courts par leur talent et leur savoir-faire afin de tenir en haleine sans coup-férir les amateurs ou autres inconditionnels de la balle jaune. Un peu comme il est de coutume dans d’autres disciplines sportives, en tennis aussi; les athlètes ont des pseudonymes qui sont souvent intimement liés à leur personnalité, leur parcours et leur façon de s’exprimer sur le champ de bataille. Même si pour certains, le matching est d’une pertinence déconcertante; pour d’autres l’idylle n’est pas aussi évidente.
Matteo Berettini, ‘’le marteau’’
Berrettini est sans doute et de loin, le joueur qui porte le mieux son surnom. Grand partisan des coups droits destructeurs et des premiers services explosifs (aces), il revendique cette propension à facilement étouffer ses adversaires. « Des bombes partout ! », s’était écrié Richard Gasquet il y a quelques mois à l’issue d’une confrontation entre les deux hommes. Au cours de celle-ci, l’italien avait éparpillé le français comme un puzzle avec à la clé un monumental 4-0. Le natif de Rome est d’ailleurs connu pour sa facilité à vite monter à la volée après un bon premier service. Le Hammer aime indubitablement battre le fer quand il est chaud. C’est pourquoi sa hargne sur le court, sa capacité à corser les échanges de tirs, à aller chercher ses adversaires dans leurs derniers retranchements sont un modèle du genre.
Validation surnom : 10/10
Richard Gasquet, le virtuose,
A l’âge adolescentaire, on l’annonçait comme un futur grand tant le biterrois montrait déjà des signes de précocité, de ténacité et d’agilité hors-norme. Et même si au fil des années, les fruits n’ont pas porté à bout de bras les espérances des fleurs notamment à cause des pépins physiques, le tricolore n’a jamais perdu langue avec son doigté et sa grâce sur le court. Athlète très élégant et au quotient tennistique au-dessus de la moyenne, l’ancien numéro 7 au classement ATP aurait dû tout au long de sa carrière pêcher dans des eaux plus fécondes et plus clinquantes.
Validation surnom : 08/10
Stefanos Tsitsipas, le dieu grec,
Voir Tsitsipas évoluer sur le court c’est à la fois contemplatif et gracieux. Perspicacité, agilité, combativité, dextérité, don de soi, âpreté, tout ou presque y passe. Même si certaines mauvaises langues ne font pas de fioriture pour professer sa fainéantise et sa passivité à donner la plénitude de son potentiel, le circuit est unanime sur le fait que le ‘’dieu grec’’, le ‘’Zëüs’’ des courts est l’un si ce n’est le joueur le plus talentueux de la NextGen.
Validation surnom : 08/10
David Goffin, le mur,
Avec son excellente couverture de terrain et sa faculté à faire jouer un coup de plus, David Goffin porte bien son surnom de ‘’mur’’ mais le parallèle ne va pas plus loin et ne mérite pas qu’on s’y attarde outre mesure…
A l’évocation de ce pseudonyme, on aurait pu s’attendre à un roc, une boule de glace insubmersible sur le court mais c’est tout le contraire du belge que certains n’hésitent pas à qualifier de joueur au style stéréotypé voire soporifique.
Validation surnom : 06/10
Alexei Popyrin, le tireur d’élite,
C’est beau d’assimiler Popyrin à un tireur d’élite mais à y voir des près et sans pourfendre le savoir-faire du joueur australien, c’est lui faire trop d’honneur. Très peu confiant en lui quand le match lui échappe, très expansif dans ces moments-là au point de donner des balles réelles à son adversaire pour se faire trucider, Popyrin est ce qu’on pourrait appeler un athlète grelottant et balbutiant sur le champ de guerre. Lorsque le niveau de jeu s’élève, il a tôt fait de laisser l’enjeu engloutir goulûment ses coups droits cliniques et la qualité de son service.
Validation surnom : 06/10
Ce n’est pas le surnom qui fait le résultat mais il peut parfois contribuer à l’impulser puisque la personnalité de l’athlète n’y est jamais étrangère. Après, quand le fossé se creuse entre l’expression du surnom et les performances sur le terrain; il y a lieu de s’interroger sur sa pertinence.