Si Beckenbauer et Deschamps l’ont depuis rejoint, Mario Zagallo restera à jamais le premier de l’Histoire à avoir remporté la Coupe du Monde en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur. Portrait de l’homme aux quatre succès mondiaux.

Sa carrière

Avec Pelé, Zagallo est aujourd’hui le dernier titulaire survivant du Grand Brésil. Celui qui a fait rêver tout un peuple et qui a assis sa domination sur la planète football.

Mario Jorge Lobo Zagallo naît un 9 août 1931 à Maceio. Après des débuts à l’America en 1948-1949, il fait les beaux jours du Flamengo neuf ans durant. Zagallo a un profil de pur attaquant, un dribbleur de génie à la vision du jeu étincelante. Mais son entraîneur à Flamengo, Fleitas Solich, veut en faire la plaque tournante de l’équipe et le placer au cœur du jeu. Zagallo devient alors un milieu de terrain travaillant dans l’ombre de ses coéquipiers, un véritable soldat. Loin des dribbles fantasques, il est le poumon de son équipe avec un jeu simple mais ô combien précieux, ce qui ne l’empêche d’évoluer également aux avants-postes.

En 1958, Zagallo quitte Flamengo pour rejoindre le rival Botafogo chez qui il évoluera jusqu’à la fin de sa carrière. Au même moment, il intègre la sélection nationale du Brésil et participe à la Coupe du Monde en 1958 ainsi qu’en 1962. Il parvient à transposer ses qualités de milieu travailleur mais aussi d’attaquant efficace en sélection nationale et s’impose comme l’un des piliers de la Seleçao.

 

Le Brésil après la finale de 1958. Mario Zagallo est accroupi tout à droite. (Photo : leschroniquesbleues.fr)

 

La « Petite Fourmie » raccroche finalement les crampons trois ans plus tard mais enfile rapidement le costume d’entraîneur. Après le Botafogo pendant quatre ans, Zagallo prend la tête de la sélection brésilienne à l’aube du Mondial 1970 avec un jeu offensif et séduisant. Il comprend très vite que le football moderne pointe le bout de son nez et que la condition physique des joueurs sera plus importante que jamais. Mario Zagallo change alors les habitudes d’entraînement de la sélection Auriverde. De longues séances intenses et sans ballon sont au programme pour mener Pelé et ses coéquipiers à la conquête d’une troisième étoile.

Après l’échec de 1974, Zagallo navigue entre le Botafogo, Flamengo et plusieurs équipes du Golfe. Mais son histoire d’amour avec la Seleçao connaît un second souffle en 1994 lorsqu’il épaule Carlos Alberto Parreira en tant qu’adjoint pour le Mondial. Quatre ans plus tard, il est seul aux commandes du Brésil pour la Coupe du Monde en France. Zagallo quitte ses fonctions à la fin du tournoi, avant de retenter l’aventure aux côtés de Parreira en 2006 puis de définitivement dire adieu au football après l’élimination du Brésil en quarts de finale.

 

Son palmarès

Avec des crampons comme depuis le banc de touche, Mario Zagallo s’est forgé un palmarès à faire pâlir les plus grands.

En club, il remporte, entre autres, cinq fois le championnat de Rio de Janeiro en tant que joueur de Flamengo puis du Botafogo, un trophée qu’il glane six fois en tant qu’entraîneur du Botafogo, de Fluminense et de Flamengo. Depuis le bord du terrain, Zagallo décroche aussi la Taça Brasil ainsi que le championnat brésilien avec Botafogo.

Mais les plus belles heures de Mario Zagallo se font sous le maillot jaune et vert. Sur le terrain, il est l’un des grands artisans de la victoire du Brésil lors de la Coupe du Monde en 1958 puis en 1962. En tant que sélectionneur, Zagallo mène la Seleçao au titre mondial en 1970 et guide également les siens en tant qu’adjoint lors du succès de 1994. L’ancien milieu de terrain a donc contribué aux quatre Coupes du Monde remportés par le Brésil et a forgé l’histoire de la Seleçao. Zagallo gagne également la Copa America ainsi que la Coupe des Confédérations en 1997, et manque de peu de remporter un cinquième succès mondial en 1998 en échouant en finale face à la France.

 

L’anecdote

En 1950, le Brésil tout entier vit un véritable traumatisme. Pays hôte de la Coupe du Monde, la Seleçao dispute le match pour le titre face à l’Uruguay. Devant les 173 000 spectateurs du Maracana, les Auriverde s’inclinent à la surprise générale. Au bord du terrain se trouve un jeune homme de 19 ans nommé Mario Zagallo. Ni joueur ni entraîneur, il assure la sécurité du stade pendant son service militaire. Après cette débâcle, le natif de Maceio ne manquera pas de prendre sa revanche et décrochera quatre étoiles pour son pays.