La saison des Pistons est très décevante, c'est le moins que l'on puisse dire. Entre les mauvais résultats, l'absence de hype autour de cette légendaire franchise et le cas Blake Griffin, c'est la soupe à la grimace dans le Michigan. Néanmoins, dans ce marasme, une petite satisfaction commence à éclore. Sekou Doumbouya, notre frenchy drafté en 15ème position. Après un petit temps d'adaptation nécessaire (il n'a que 19 ans) en G-League, l'ancien limougeaud commence à se faire remarquer, et de fort belle manière. Si l'on excepte ces bouts de matchs insignifiants du début de saison, ses dernières prestations sont prometteuses.
Un bon scoreur
Et encore, sa marge de progression est affolante, lui qui n'a jamais vraiment été réputé pour son scoring à outrance. En effet, il shoote à plus de 51% sur ses 5 “vrais” matchs NBA, dont 38% derrière l'arc. 4 fois, il a dépassé la barre des 10 pts. Plutôt correct. Et nul doute qu'avec le temps et l'enchaînement des matchs (les Pistons, déjà décroché, risque de lui accorder du temps de jeu), cela ne va cesser de s'améliorer.
Un défenseur précieux
En plus d'apporter une petite touche offensive avec ses quelques paniers, parfois spectaculaire (on y reviendra), le natif de Conakry est également présent défensivement, avec deux pointes à plus de 10 rebonds lors de ces derniers matchs. Rien d'extraordinaire, mais cet ailier athlétique, capable de jouer également poste 4, dispose d'une explosivité qui en fait un joueur qui peut tout à fait devenir à part, tant il est complet.
Une homme à tout faire
Bien entouré, très bien conseillé également, il avait choisis le CSP la saison dernière pour poursuivre sa progression, pas à pas. Et bien lui en a pris, car malgré des stats qui ne montrent rien de son talent (7.8pts, 3.3rbds), Doumbouya a franchi un cap du coté de Beaublanc. Cette saison de Jeep Elite, après avoir connu la Pro B, couplée à l'Eurocup, a été bénéfique. Doumbouya a pu se frotter au haut niveau européen, et parfaire ainsi sa palette technique, dans chacun des aspects de son jeu. En dehors des stats, il apporte également lorsqu'il est sur le terrain. Et cela se ressent également cette saison, à regarder son différentiel plus/minus, très généralement bien meilleur que la plupart de ses coéquipiers (+19 contre les Warriors, +1 lors de la grosse défaite face aux Clippers,+8 hier dans la revanche perdu contre les Cavs). Sa faculté à enchaîner les courses et a répéter les efforts est également l'un de ses points forts.
Un showman
En plus d'être décisif, le français a le sens du spectacle. Très bien connu pour ses facultés physiques, Doumbouya a très vite compris qu'elles pourraient lui être utile outre-manche. Et cette semaine, c'est ce bon vieux Tristan Thompson qui en a fait les frais, se faisant monstrueusement postériser. Capable également de bloquer l'accès au cercle, il y a fort à parier qu'il devienne rapidement une des têtes d'affiches des fans des Pistons.
Evidemment, Doumbouya n'est qu'au l'aube de sa carrière, et bon nombre de joueurs NBA réalisent d'au moins aussi bonnes performances. Mais le bonhomme n'est qu'à peine majeur, et forcément, vu de France, le coté chauvin veut qu'un avenir radieux lui soit prédestiné. En attendant, savourons cette montée en puissance.