Encore un résultat blanc pour Alonso : vivement 2023 !
Contraint d’abandonner à Mexico, Fernando Alonso est de nouveau apparu énervé en interview d’après course. Le double champion du monde a perdu de très gros points cette saison en raison du manque de fiabilité de son Alpine. Alors qu’il ne lui reste plus que deux Grands Prix à disputer avec l’écurie française, le Taureau des Asturies doit compter les jours qui le séparent de sa nouvelle aventure chez Aston Martin.
« Encore une fois la voiture N°14 abandonne. » Le constat est difficile pour Fernando Alonso et cette phrase prononcée au micro de Canal+ dans le carré des interviews prouve toute la lassitude de l’Espagnol. A Mexico, le natif d’Oviedo se trouvait en 7e position au moment de jeter l’éponge, la faute à un problème moteur. En rage à la descente de sa voiture, immobilisée dans l’échappatoire du virage 1 du circuit des frères Rodriguez, le double champion du monde a dû une nouvelle fois regarder la fin de la course depuis le bord de la piste. Une situation bien trop habituelle en 2022 où le pilote Alpine a engrangé un septième résultat blanc cette saison.
La fiabilité pas au rendez-vous
C’est le gros problème d’Alpine cette saison. L’équipe française a été victime de nombreux soucis sur leur voiture pendant plusieurs week-ends. Rarement les deux pilotes ont été épargnés plus de quatre courses d’affilée et c’est souvent sur l’Espagnol que cela tombait. A Djeddah (Arabie Saoudite), les prémices de ce cauchemar ont débuté avec un abandon alors que Fernando Alonso était bien placé dans le top-10. Malgré ce premiers revers de l’année, le N°14 se voulait optimiste : « Nous avons perdu pas mal de points mais c’était bon de constater que la voiture était performante. » Bien loin de se douter que ce cas de figure arriverait plus d’une fois en 2022, l’ancien pilote McLaren allait connaître bien pire en Autriche. Sur le Red Bull Ring, le champion du monde 2006 ne voyait même pas la grille de départ de la course sprint. Relégué au rang de spectateurs le samedi, il allait une nouvelle fois prouver au monde entier qu’à plus de 40 ans, il n’a rien perdu de son talent en course. Lors du Grand Prix le dimanche, le fougueux espagnol remontait jusqu’au sixième rang en étant parti de la dernière place de la grille. Malheureusement un deuxième arrêt le renvoyait aux portes du top-10. Mais dans un dernier sursaut d’orgueil, Alonso décrocha le point de la 10e place. « Un point, ce n’est mieux que rien, relativisait-il après la course. »
A Monza, le champion du monde d’Endurance 2018-2019 était cette fois victime d’un problème de pression d’eau avant d’avoir un autre souci moteur à Singapour. Pour son 350e Grand Prix en F1, l’ancien pensionnaire de chez Ferrari regrettait « son manque de chance alors que la performance était là. On s’est battu pour les cinq, six premières places ce week-end donc c’est dommage d’avoir abandonner si tôt. »
Une frustration assumée et partagée
S’il a toujours essayé de rester calme dans ses déclarations d’après course en début de saison, cela a bien changé récemment. D’abord parce que Fernando Alonso est un pilote qui dit ce qu’il pense que ça plaise ou non. Son tumultueux divorce avec Alpine n’a pas arrangé la relation entre le pilote et l’équipe. A la surprise générale, l’Espagnol avait annoncé rejoindre Aston Martin alors qu’en interne, un contrat de prolongation allait lui être proposé. Depuis ce jour, l’ambiance s’est dégradée et les abandons liés aux problèmes mécaniques ont le don de faire enrager le Taureau des Asturies. Lors des premiers Grands Prix, malgré sa déception, le N°14 se rassurait en disant que « la saison est encore longue et qu’il faut continuer de travailler pour avoir de meilleurs résultats. »
Aujourd’hui, à seulement deux GP de la fin de son contrat avec l’écurie au A fléché, il ne cache plus son insatisfaction. « A Djeddah, en Australie, en Espagne, en Styrie, nous avons eu des problèmes, listait le 3e du GP du Qatar 2021 dans le carré des interviews à Mexico. Nous avons perdu près de 70 points à cause de ces soucis. » Un chiffre très élevé qui explique largement l’agacement de l’Espagnol.
A l’heure actuelle, Fernando Alonso est 9e au championnat à 40 points de Lando Norris, deux places devant lui. S’il n’avait pas perdu ces points, il serait sûrement devant le Britannique avec comme statut d’être le “meilleur des autres”, derrière les pilotes Red Bull, Ferrari et Mercedes. Le coéquipier d’Esteban Ocon pourrait aussi être virtuellement plus de 60 points devant le Français, un gouffre quand on compare deux coéquipiers. Or, aujourd’hui, c’est le Normand qui possède seulement 11 points d’avance sur son voisin de garage malgré tous les problèmes de l’hispanique.
Des pertes considérables pour Alpine au championnat
Au-delà de la perte au championnat pilotes, c’est au classement constructeurs que l’écurie française se mord les doigts. Avec seulement sept unités d’avance sur McLaren, rien n’est joué pour la 4e place au général. Sans l’ensemble de ces points perdus suite à des problèmes sur la voiture, sans compter ceux liés aux faits de course, le A fléché serait largement devant l’écurie de Woking. Une situation dont le patron Laurent Rossi aurait rêvé car la différence entre la prime distribuée au 4e et au 5e du championnat constructeurs se compte en millions d’euros.
Alpine a encore deux Grands Prix pour conserver sa place devant McLaren. L’écurie de Viry-Châtillon pourra compter sur ses deux pilotes pour aller chercher des points précieux. Bien qu’il soit en fin de contrat, Fernando Alonso est un compétiteur et ne lâche jamais rien. Si la fiabilité est là, nul doute que le Taureau des Asturies sera au rendez-vous pour offrir ce cadeau d’adieu à l’écurie qui lui a fait confiance pour son retour en F1. Au soir d’Abou Dhabi, son esprit sera tourné vers Silverstone, lieu de l’usine d’Aston Martin. En 2023, vêtu de vert, Fernando Alonso sera de retour aux côtés de Lance Stroll pour une nouvelle aventure où il espère de nouveau gagner des courses et se battre pour un titre mondial.