C’est la dernière ligne droite pour les Bleus de Didier Deschamps. A quatre mois de la coupe du monde au Qatar, l’équipe de France va profiter des matchs de la Ligue des Nations pour parfaire ses automatismes et affiner sa préparation.

Faire mieux qu'a l'euro 2020

Qu’on le veuille ou non, qu’on le dise haut ou qu’on le chuchote, la coupe du monde de football au Qatar l’automne prochain est un objectif majeur pour D. Deschamps et sa troupe. Personne n’a oublié, et eux les premiers, la déconvenue de l’euro, où, les Bleus malgré leur potentiel, sont passés à la trappe. Cette élimination en huitième de finale face à la Suisse, reste un échec cuisant.

Alors, il faut tout faire pour éviter pareille mésaventure. Et ça, Didier Deschamps et ses joueurs en ont bien conscience. C’est pourquoi ces matchs de Ligue des Nations qui se profilent en ce début de mois de juin, s’ils n’ont pas vraiment d’importance comptable, valent leur pesant d’or.

En effet, c’est la dernière ligne droite avant le Mondial. C’est le moment de parfaire les automatismes, d’aiguiser les armes afin d’être le plus prêt possible pour cette compétition difficile. Et rien que pour cela, les matchs de Ligue des Nations viennent à point nommé. D’autant que plusieurs chantiers se dressent sur le chemin du sélectionneur français.

Un style de jeu à développer

Sous l’ère Didier Deschamps, l’équipe de France a souvent enchaîné les bonnes performances. Avec une finale d’euro perdue face au Portugal en 2016, une victoire en coupe du monde en 2018, une Ligue des nations remportée en 2021, l’ancien capitaine des Bleus a soigné le palmarès de l’équipe nationale.

Didier DESCHAMPS
Deschamps doit séduire par le jeu. Crédit photo : Icon Sport

Seulement voilà, les Bleus font l’objet de bien des critiques. La faute à un jeu qui peine à s’afficher, à s’affirmer. L’équipe de France ne produit pas un jeu alléchant, comme on peut le voir avec la Belgique ou l’Espagne. L’animation offensive est souvent pauvre, et l’équipe s’en remet au talent d’un Mbappé ou d’un Griezmann.

Le jeu défensif pratiqué lors de la coupe du monde en Russie, et qui avait permis aux Bleus d’aller au bout n’a pas convaincu les observateurs. Cela pouvait même d’une certaine manière dévaluer le prestige du sacre tricolore.

C’est en partie pour faire taire ses critiques que le sélectionneur s’est ravisé, et est allé chercher Karim Benzema à la veille de l’euro 2020. L’association du madrilène avec Mbappé et Griezmann s’était révélée alléchante même si finalement, les Bleus sont sortis très tôt de la compétition.

Un système avec 3 défenseurs

Depuis, Deschamps et sa troupe ont troqué le 4-4-2 habituel contre un 3-5-2. Un système qui permet de libérer les latéraux afin de leur donner plus de latitude dans leur participation au jeu offensif. Dans ce même système, le milieu de terrain est densifié et plus enclin à épauler les attaquants.

Surtout avec un Mbappé qui raffole d’espaces. C’est d’ailleurs dans ce système que les Bleus ont remporté la Ligue des Nations l’automne dernier en Italie, à la suite d’une belle victoire face à l’Espagne de Luis Enrique.

C’est donc le moment pour Deschamps et sa troupe de travailler ce dispositif afin de se l’approprier au maximum. Avec le Danemark, la Croatie et l’Autriche, les Bleus auront l’occasion de tester leur système face à des équipes pratiquant différents styles de jeu.

Un secteur offensif à consolider

Sur le front de l’attaque, Didier Deschamps ne veut guère se casser davantage la tête. Pour lui, avec Benzema, Mbappé et Griezmann, l’équipe compte 3 des meilleurs attaquants au monde. Il faut donc les faire jouer ensemble le plus possible pour qu’ils se connaissent et développent des automatismes.

Si Benzema était blessé lors du rassemblement de mars dernier, il est bien là après sa victoire en Ligue des Champions avec le Real, et Deschamps s’en frotte les mains. Cette attaque en effet que le monde envie aux Bleus, a un potentiel énorme, on le sait. Mais maintenant, il ne suffit plus de le dire, mais il faut le montrer sur le terrain.

Derrière ce trio, Giroud ne fait vraiment plus partie des plans du sélectionneur. Le Bayonnais préfère la fraicheur et la polyvalence d’un Christopher Nkunku, auréolé de sa distinction de joueur de l’année en Allemagne. En effet, l’attaquant du RB Leipzig a réalisé une saison grandiose en inscrivant 35 buts en 52 matchs toutes compétitions confondues.

Des performances qui ont tapé dans l’œil de Deschamps, disposé à donner une chance au joueur de 24 ans. A côté, Wissam Ben Yedder, malgré sa saison prolifique en Ligue 1 sous les couleurs de l’AS Monaco, peine à se faire une place au soleil au sein de l’effectif. Il garde cependant les faveurs du sélectionneur qui semble visiblement compter sur lui.

C’est également le cas de Kingsley Coman. Le Bavarois peut profiter de sa polyvalence, sa capacité à jouer en piston sur le côté, et surtout sa force de percussion en 1 contre 1. Moussa Diaby, l’attaquant du Bayer Leverkusen, vient compléter la ligne offensive des Bleus. L’ancien titi parisien, lui aussi auteur d’une belle saison en Allemagne, a une carte à jouer.

Pogba et Kanté, roi et prince du milieu

Dans l’entre-jeu, Pogba, blessé est absent. Le mancunien qui pourrait aller voir ailleurs, est pressenti à la Juventus de Turin, son ancien club. Il reste incontestablement le numéro 1 dans le milieu de terrain de l’équipe de France. Tout comme Ngolo Kanté, le jouer de Chelsea, fortement courtisé par Manchester United.

Si Adrien Rabiot garde la côte dans le trio du milieu, les performances XXL d’Aurélie Tchouaméni remettent en question sa place dans la hiérarchie. Le monégasque, annoncé proche du Real Madrid, et auteur d’une saison de grande qualité sous les ordres de Philippe Clément, est également  lorgné par le Paris Saint-Germain, qui souhaiterait le recruter au sein de son effectif.

Matteo Gendhouzi, le marseillais, lui aussi auteur d’une belle saison avec l’OM, se présente comme une solution de choix sur le banc. Par ailleurs, l’arrivée du “nouveau” Kamara, pourrait entrainer une redistribution des cartes si le néo international sait saisir sa chance par des prestations aussi abouties qu’en club.

Une défense  plutôt tranquille

Equipe de France
L. Hernandez et B. Pavard. Crédit photo : IconSport

En défense, Didier Deschamps a bien plus de certitudes, surtout dans l’entre-jeu où Varane et Kimpembé notamment, sont confortablement installés. C’est sur les côtés qu’il y a des places à prendre. Jonathan Clauss, le Lensois le sait bien.

Lui qui est convoqué pour la deuxième fois, doit montrer sa capacité à élever son niveau de jeu et se mettre au diapason pour conquérir un côté droit qui cherche désespérément preneur.  Sur le flanc gauche de la défense, Deschamps n’a que l’embarras du choix avec les frères Hernandez et Lucas Digne.

Les Bleus doivent confirmer tout le potentiel qu'ils ont

En somme, l’équipe de France, à 4 mois de la coupe du monde a un potentiel énorme. Tous les observateurs s’accorderont à dire que les Bleus sont un candidat plus que crédible à leur propre succession. Sur toutes les lignes, l’équipe de Deschamps compte des joueurs qui feraient le bonheur de n’importe quel club en Europe, certains étant même hors de prix.

C’est le cas notamment de Mbappé, Tchouaméni aujourd’hui, Kanté etc… Ainsi, comme à l’euro, les Bleus partiront favoris à la victoire finale.

Mais, l’expérience de l’euro 2020 a montré justement qu’être favori, ou avoir “la meilleure équipe du monde” ne suffit pas. Encore faut-il le démontrer réellement sur le terrain.

La France du foot veut une équipe qui se bat ensemble sur le terrain. Une équipe certes, consciente de ses forces, mais qui respecte les autres et respecte le jeu.

Deschamps attendu au tournant

Quant au sélectionneur longtemps critiqué pour la pauvreté du jeu de l’équipe de France, il se sait attendu au tournant. Didier Deschamps qui ne serait pas contre l’envie de rempiler à la tête des Bleus, doit montrer sa capacité à amener son équipe à produire du jeu.

C’est le moindre qu’on puisse attendre au regard de l’effectif qu’il a disposition et du talent que compte cette équipe.  Beaucoup de nations envient cette équipe, pour son potentiel énorme. Ne pas arriver à le faire jouer et offrir du jeu pourrait finir par lasser le public. D’autant qu’il se murmure l’intérêt grandissant d’un Zinedine Zidane pour le banc de l’équipe de France.