Championnats Etrangers

Everton : remettre le bleu de travail

Pas de doute, cette saison, la Mersey était rouge. Pas seulement parce que le Liverpool FC a roulé sur la Premier League, mais aussi à cause des décevants Toffees d'Everton. Une moitié de saison catastrophique, un sursaut hivernal et une transformation italienne plus tard, revenons sur cette saison 2019/2020 dans le Nord-Ouest de l'Angleterre. 

L'effet rétro

Ils avaient terminé la saison 2018/2019 à la huitième place, seulement trois points derrière les surprenants Wolves de Wolverhampton. Cette année, les Toffees étaient attendus par bon nombre d'observateurs de Premier League. Et pour cause, voilà plusieurs saisons qu'Everton tente de concurrencer, voire d'intégrer, le Big 6 à l'image d'un Leicester ou d'un West Ham (même si les résultats ne sont pas là pour tout le monde). La solution : recruter à coups de dizaines de millions en profitant du trésor offert par les chaînes de télévision mondiales.

Alex Iwobi pour 30M€, Moise Kean pour 28M€, André Gomes pour 25M€ ou encore Fabian Delph pour 10M€. Ces noms ne font peut-être pas rêver mais tous venaient de grands clubs européens, avec la bonne intention de se relancer sur les bords de la Mersey. Mais le paradoxe apparaît donc naturellement : comment avoir de l'ambition avec des joueurs poussés vers la sortie par des clubs parfois concurrents ?

Néanmoins, ces recrues venaient s'appuyer sur une base solide de joueurs sur la lancée de la saison précédente. Ne citons que Lucas Digne, meilleur joueur d'Everton selon les fans du club, ou encore l'international brésilien Richarlison.

Soyons francs, les quinze premiers matchs de l'exercice 2019/2020 ont été un désastre en termes de résultats. Avec une moyenne de presque deux buts encaissés par match, l'attaque bleue n'a pas pu compenser les errements défensifs de l'équipe. Marco Silva a eu du mal à se satisfaire de la charnière centrale Mina / Keane pendant que le jeune Mason Holgate livrait des prestation honorables.

Après une énième défaite contre Leicester (2-1), Everton devait défier, plein d'ambition, son voisin Liverpool pour le fameux Merseyside Derby. Le match de trop pour Marco Silva. Une humiliation 5-2 qui poussait les Toffees dans la zone de relégation. La situation n'était plus viable. Marco Silva a été démis de ses fonctions au soir de la quinzième journée de championnat.

Le tournant de la saison

Il n'y a pas de doute : l'intérim de Duncan Ferguson nous a tous marqués. En l'espace de trois matchs, le coach écossais aura marqué l'histoire de la Premier League. Il est le seul entraîneur en intérim à n'avoir perdu aucun match. Et quels matchs ! Chelsea, Manchester United et Arsenal. On lui promettait trois défaites. Il s'en est sorti avec une victoire et deux matchs nuls.

Mis à part les résultats, c'est l'attitude dégagée par le groupe qui a soulagé tout amoureux de Premier League soucieux de voir ce taulier en péril. Les déplacements, les réactions et les émotions de Duncan sur le bord du terrain resteront longtemps gravées dans les mémoires.

Après ces trois matchs, le Board a décidé de ne pas prolonger l'aventure intérimaire de Ferguson et de faire venir un cador du management européen : Carlo Ancelotti. Le tacticien italien a quand même réintégré Duncan dans son staff.

La suite est plutôt satisfaisante, dans les standards d'une équipe oscillant entre la septième et la douzième place. Fini le 4-2-3-1 obsolète de Marco Silva. Mister a opté pour un 4-4-2 à l'ancienne avec deux 6. Avec seulement trois défaites en treize matchs, Carlo aura su redresser le navire déjà sauvé du naufrage par Ferguson.

Tops et flops

Il a tout juste 23 ans et est prêt à redistribuer les cartes au poste d'attaquant en sélection anglais pour l'Euro 2020 de 2021. Dominic Calvert-Lewin nous a livré une saison pleine pour un espoir. À l'image d'un Tammy Abraham avec Chelsea, il frôle les quinze buts en moins de trente journées de championnat. Une confirmation attendue par beaucoup qui avaient placé beaucoup d'espoir sur l'international U23. Ce qui rassure le plus est sa qualité de finisseur ajoutée à sa participation technique à la construction collective. Si le championnat venait à ne pas reprendre, Dominic devra réitérer la saison prochaine en allant chercher la barre symbolique des vingt buts.

Côté flop, pas d'hésitation. Un but en dix-huit matchs. Bien sûr les statistiques sont parfois trompeuses. Mais dans le cas d'Alex Iwobi, elles sont surtout révélatrices. Lui aussi a 23 ans. Après quatre saisons professionnelles sans réellement s'imposer chez les Gunners, le Nigérian a cherché un nouveau défi loin de Londres dans un club compétitif, parfait pour son profil. Hélas, Iwobi n'a pas réussi à élever son niveau de jeu d'Arsenal. Encore pire, il ne s'est pas imposé dans son duel face à Théo Walcott. Il va falloir se ressaisir au plus vite pour ne pas gâcher un talent si prometteur !

Perspectives d'avenir

Les Toffees étaient descendus à une douzième place juste avant l'interruption du championnat. Les trois derniers matchs face à Arsenal (défaite 3-2), Manchester United (match nul 1-1) et Chelsea (défaite 4-0) sont quelque peu décevants car Everton était revenu dans la course au top 7, synonyme de qualification en coupe européenne. La gifle à Stamford Bridge a refroidi quelques ardeurs tant la prestation collective des Nordistes a été proche du néant.

L'interruption est donc intervenue à point nommée. Dix points devant le premier non relégable Bournemouth et à six point du septième Sheffield, Everton pourrait donc se contenter d'une annulation de la saison pour repartir sur des bases solides l'année prochaine ou jouer son va tout durant un sprint final estival en cas de reprise du championnat.

Saison mouvementée pour les Toffees de Silva, Ferguson et Ancelotti. Mais tout semble être rentré dans l'ordre. Ils attendent, comme nous tous, les instructions de la Premier League, bien installés au milieu de tableau entre Newcastle et Crystal Palace. 

@TheoPutavy

Si vous me cherchez, vous me trouverez peut-être en train d'arpenter Fulham Road aux abords de Stamford Bridge ou d'assister aux exploits de Pinot dans les pentes du Galibier. Ou peut-être plus simplement sur mon canapé bordelais où je suis étudiant en journalisme, ou encore dans mon 94 natal.

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