Hamilton a remporté sa 86e victoire en carrière, la 8e en Hongrie. Sur un tracé où il n'est pas évident de doubler, l'action n'a pas vraiment été au rendez-vous. Si la pluie aurait pu tout changer, elle n'est jamais venue. Hamilton, outre cette victoire toute en maîtrise, a surtout écrasé la concurrence. Seules 4 voitures ont fini dans le même tour que le Britannique : Verstappen, Bottas, Stroll et Albon.
Hamilton, au dessus de tout
Rien ne semblait pouvoir empêcher Hamilton de décrocher une 8e victoire ici en Hongrie, synonyme de record. Par 8 fois, Schumacher s'était imposé à Magny-Cours. Record égalé donc. Ni les hommes, ni les chiffres ont pu gêner ne serait-ce qu'un peu le pilote Mercedes. Verstappen, deuxième, a très rapidement vu s'envoler l'ancien pilote McLaren. Pour ne plus jamais le rattraper. Même avec un arrêt aux stands de plus, Hamilton a survolé les débats, raflant par la même occasion le point du meilleur tour en course. Bottas a bien souffert de la comparaison. Le Finlandais, qui a sauté le départ (sauf pour les commissaires), n'a pu faire mieux que 3e. La faute à un départ complètement raté, le laissant 7e à la fin du premier tour.
Derrière l'intouchable Hamilton, c'est Verstappen qui a su profiter des erreurs des uns et des autres. Lui-même en avait fait une belle, en percutant le mur de pneus lors de son tour de mise en grille. Heureusement, les mécaniciens ont réussi à effacer son écart, en un temps record. Une suspension rattachée et un aileron changé plus tard, Verstappen s'envolait vers la 2e place pour ne plus la lâcher. Stroll, 4e, confirme son potentiel, et celui de sa RP20. Il finit dans le même tour que le sextuple champion du monde, tout comme Albon. Le pilote Red Bull, auteur d'une mauvaise qualification la veille, s'est bien rattrapé. Il marque enfin de gros points pour Red Bull, même s'il finit derrière Max.
#F1 – Full results of the #HungarianGP 🇭🇺⬇ pic.twitter.com/n3whhAjZn5
— FIA (@fia) July 19, 2020
Les stratèges, premiers acteurs
L'ensemble de la grille, à l'exception de Magnussen, avait fait le choix de partir en pneus intermédiaires. Le Danois avait lui tenté de partir en pneus pluie, mais aucune stratégie ne s'est révélée être la bonne. Aucune, sauf une. Les Haas ont été rapatriées avant même le départ au garage, afin de changer de train de pneus. Exit les pneus pluie, des gommes médium ont été montées sur les deux monoplaces. Avec cette stratégie, l'écurie américaine a longtemps pensé marquer de gros points. Un temps 3e et 4e, nous avions perdu l'habitude de voir des Haas si haut. Malheureusement, la logique a rapidement rattrapé la jeune écurie, qui marque tout de même son premier point grâce à Kevin Magnussen. Grosjean finit plus loin, seulement 16e. Peu après la course, les deux pilotes ont été sanctionnés de 10s de pénalité pour avoir été « aidés » par leur équipe, d’où la perte d’une place chacun.
Lap 5/70: So it was a bold call but looks like the right call!
The field is flooding in for dry tires and we’re up to:
P3️⃣ MAG and P4️⃣ GRO#HaasF1 #HungarianGP pic.twitter.com/NhJAytP1yt
— MoneyGram Haas F1 Team (@HaasF1Team) July 19, 2020
Une fois de plus en revanche, Ferrari ne s'est pas vraiment montrée à son avantage. En voulant suivre le bal de changement de pneumatiques, Vettel est rentré un tour trop tard, au milieu de la cohue, s'immobilisant plus de 9 secondes. Assez pour repartir derrière son coéquipier. Leclerc aura lui bataillé toute la course avec une monoplace plus que récalcitrante, et dont il s'est beaucoup plaint. Hors des points, hors du coup, hors de lui, il échoue à la porte du Top 10, derrière son futur coéquipier chez Ferrari, Carlos Sainz, et Magnussen.
L'Allemand a lui mieux maîtrisé son sujet. Auteur d'un bon envol, Vettel a réussi à se maintenir aux alentours de la 5e ou 6e place pendant une bonne partie de la course, finissant 6e juste devant Perez et Ricciardo. Le Mexicain a été indigne de sa voiture, pourtant considérée à l'heure actuelle comme la deuxième force du plateau. Quant à Ricciardo, il a largement surclassé Ocon, qui finit à une anonyme 14e place.
Hungarian GP results 🏁:
P8, Daniel
P14, Esteban
#RSspirit #HungarianGP pic.twitter.com/v7ypgFYojL— BWT Alpine Formula One Team (@AlpineF1Team) July 19, 2020
Williams et Alfa Romeo consternantes
On ne s'attendait à rien de la part de ces deux écuries, et nous avons tout de même pu nourrir des regrets. Russell, qui partait pourtant 12e, n'a absolument pas concrétisé cette place, en loupant son départ. Latifi a lui été en dessous de tout. À plus de 5 tours du leader, il n'a tout simplement rien montré. Peut-être que son nouveau contrat lui est monté au nez. Pas aidé par son écurie, qui l'a relâché beaucoup trop vite des stands, il a rouler un tour avec un pneu crevé, harponné par Sainz. Parti en tête-à-queue à plusieurs reprises, il n'est vraiment pas apparu à l'aise.
Räikkönen et Giovinazzi ont du apparaître deux fois à l'écran, et encore. Les Alfa Romeo sont bien mal nées, et ça se voit. Kimi semble désintéressé, et Giovinazzi n'a pas confirmé ce que l'on avait pourtant entrevu en Autriche. À noter que ces deux écuries ne finissent tout de même pas à la dernière place, puisque Gasly a du abandonner. Excédé par son moteur, le Français n'en menait pas large au micro de nos confrères de chez Canal +. Kvyat, son coéquipier chez Alpha Tauri, finit lui 12e, devant un Norris complètement éteint.
Que fait la FIA ?
Par deux fois au moins, la FIA s'est montrée indigne de son statut. D'abord en ne notifiant même pas le saut au départ de Bottas, qui a clairement bougé avant l'extinction des feux. Si cela lui a couté des places au final, ce n'est pas sans rappeler les incidents de 2019, où le traitement n'avait pas été le même pour tout le monde. Räikkönen, à Sochi, avait lui aussi volé le départ, étant finalement pénalisé. Vettel, pour une action similaire au Japon, n'avait quant à lui rien subi.
Por esta salida fue investigado Vettel. #BoxInThisLap #F1 pic.twitter.com/NxVhRDet4d
— BoxInThisLap (@BoxInThisLap) October 13, 2019
Deuxièmement, des débris de carbone jonchaient la piste, en fin de course, sans pour autant affoler les commissaires. Ceux-ci auraient pu (et dû?) sortir la voiture de sécurité afin de nettoyer le tracé. Cela n'aurait vraiment pas fait de mal au spectacle.
Troisièmement, la FIA n’a pas sanctionné Albon et son équipe, qui a utilisé des aérateurs pour sécher la piste sous la monoplace du Thaïlandais. Alors que c’était stipulé que cela était strictement interdit…
Après un round d'échauffement, où on a cru un court instant que Bottas pourrait concurrencer Hamilton, ce dernier a rappelé qui il était. Le sextuple champion du monde n'est pas là pour se pavaner, et compte bien rejoindre Schumacher au panthéon des sportifs. Après une courte pause d'une semaine, la F1 reprendra ses droits au Royaume-Uni, terre de naissance d'Hamilton.