À l’occasion des quarts de finale de la Ligue des Champions, We Sport met à l’honneur les huit équipes encore en lice pour remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes. Petit coup d’oeil dans le rétro, sur un match de légende qui a forgé l’histoire du club. Place au FC Barcelone, d’être mis à l’honneur.
Compositions :
FC Barcelone : Ter Stegen – Mascherano, Piqué, Umtiti – Busquets, Rakitic, Iniesta (cap) – Rafinha, Messi, Neymar – Suarez
PSG : Trapp – Meunier, Marquinhos, Thiago Silva (cap), Kurzawa – Rabiot, Verratti, Matuidi – Lucas , Cavani, Draxler
Paris est magique. Le match aller fut la perfection absolue. Une victoire 4-0 au Parc des Princes, de Parisiens euphoriques, exerçant un pressing de tout les instants sur des Barcelonais perdu au milieu du terrain. Une leçon de football permettant aux hommes d’Unai Emery d’envisager sereinement le match retour. Car oui, jamais dans l’histoire de la Ligue des Champions une équipe n’a réussi à inverser la tendance après une défaite 4-0 lors du match aller. Quoi de mieux que le Camp Nou pour réaliser un tel exploit. 80 000 spectateurs prêts à soutenir leur équipe et à écrire l’histoire. Les vingt deux acteurs pénètrent sur la pelouse, sous les chants catalans qui descendent des travées. L’atmosphère est électrique, le public survolté. Ce huitième de finale retour peut enfin commencer.
Paris sous assistance respiratoire
L’oxygène manque. Dès les premières secondes du match, les Parisiens sont asphyxiés. Les Catalans imposent un pressing constant aux joueurs de la capitale. Un pressing de tous les instants mettant au supplice la défense parisienne, provoquant de nombreuses erreurs de relance. Les hommes d’Unai Emery craquent dès la 3ème minute. Sur un centre de Rafinha, la défense parisienne est approximative, voir apathique. Une apathie générale voyant Kévin Trapp rater sa sortie, permettant à Suarez de propulser la balle au fond des filets du gardien allemand. 1-0 Barcelone.
Une première mi-temps à sens unique, le PSG ne voit pas le jour, acculé dans leur surface, sans cesse mis sous pression par des Blaugrana déchainés. Paris est en convalescence, accumulant les erreurs grossières, ils ne savent plus où ils sont. Sur une louche géniale de Suarez dans la course d’Iniesta, ce dernier prend le dessus sur Marquinhos dans la surface de réparation, talonne le ballon mal dégagé par Kurzawa, qui expédie le cuir au fond de son propre but (40’). Les Blaugrana rejoignent les vestiaires avec deux buts d’avances et domine le match de la tête et des épaules. La moitié du chemin est faite, les Parisiens doivent se remettre la tête à l’endroit.
Kurzawa marque contre son camp (2-0 Barcelone) Reuters
Cavani en sauveur
La mi-temps n’a rien changé pour des Parisiens toujours aussi apeurés par l’enjeu de ce match. C’est à ce moment qu’un autre acteur du match fait son entrée dans le scénario. Denis Aytekin, l’arbitre de la rencontre, accorde un penalty au Barça plus que litigieux. Dans la surface, Thomas Meunier perd ses appuis et tombe au sol, Neymar continue sa course et va heurter la tête du défenseur Belge, impuissant face au vice du Brésilien. Plusieurs Barcelonais font pression sur Aytekin et l’arbitre de surface, une pression qui s’avère payante. Sans trembler, Léo Messi transforme le penalty et permet aux siens de mener 3-0, l’exploit n’a jamais semblé aussi proche.
Paradoxalement, ce but a l’effet d’une piqûre d’adrénaline pour des Parisiens de plus en plus entreprenant. C’est d’abord Meunier, après un sombrero magique sur Neymar, le Belge centre à ras terre sur « le Matador » qui coupe au premier poteau et reprend le centre du pied gauche. La balle termine sa course sur le poteau de Ter Stegen, premières sueurs froides pour le public Barcelonais qui s’éteint de plus en plus, au fil des attaques parisiennes. La délivrance arrive à la 62ème minute, sur un coup franc joué rapidement par Thiago Silva, Kurzawa de la tête, trouve Cavani au point de penalty qui expédie d’une demi-volée magistrale, la balle sous la barre du gardien allemand. Les Parisiens exultent, Di Maria chambre le public Catalan, lui l’ancien Madrilène, en mettant son doigt sur sa bouche comme pour demander au public de se taire. Les joueurs de Luis Enrique doivent maintenant marquer trois buts de plus s’ils veulent se qualifier. La mission s’annonce périlleuse, les Parisiens sont toujours dans leur temps fort et Cavani se présente seul face au gardien allemand pour tuer tout espoirs Blaugrana, mais Ter Stegen gagne son duel.
Les Barcelonais n’ont plus le choix, ils se découvrent et s’exposent aux contres parisiens. Di Maria lancé en profondeur par Verratti se présente face au gardien, il peut décaler Cavani sur sa droite, seul face au but vide, mais il choisit de frapper et rate totalement sa frappe. L’Argentin s’écroule dans la surface, il réclame une faute de son compatriote Mascherano l’empêchant de bien frapper le ballon, mais l’arbitre ne bronche toujours pas. Les Parisiens sont ulcérés après l’arbitre, pour eux le penalty est flagrant.
La joie des Parisiens après le but de Cavani (3-1 Barcelone) AS
Trois buts en sept minutes
Les Barcelonais remettent le pied sur le ballon, le temps presse, il faut jeter ses dernières forces dans la bataille. À deux minutes de la fin du temps réglementaire, Neymar s’apprête à tirer un coup-franc aux abords de la surface de réparation. Excentré coté gauche,il enroule sa frappe qui part déloger l’araignée située dans la lucarne de Ter Stegen. Un coup franc délicieux qui relance totalement le suspense du match.
Dans la foulée, sur une louche de Messi, Luis Suarez s’écroule dans la surface après un contact avec Marquinhos. L’arbitre siffle penalty ! Les ralentis montrent pourtant que Suarez simule, Marquinhos ne le déséquilibre pas. Changement de tireur, même résultat, Neymar transforme le pénalty de l’espoir. Il reste quatre minutes et Barcelone n’a plus besoin que d’un but pour créer un exploit retentissant. Les minutes sont des heures pour les Parisiens.
C’est un raz de marré bleu et rouge qui s’abat sur l’édifice parisien, au bord de la rupture. On joue les trente dernières secondes du match, dernière chance pour Barcelone de marquer ce but capital. Le ballon est dans les pieds de Neymar, tout le monde est monté, même le mètre quatre vingt sept de Ter Stegen. Il adresse une balle subtile au-dessus du rempart parisien qui profite à Sergi Roberto, reprenant sans contrôle l’offrande de Neymar. La balle finit sa course dans le but Parisien, Barcelone vient de réaliser l’exploit le plus grand de tous les temps. Sergi Roberto se retrouve sous la masse de ses coéquipiers et personnel du staff, venus l’enlacer et célébrer le héros de la soirée. Le monde est tombé sur la tête des Parisiens. Barcelone est magique, Paris est tragique.
Joie des Barcelonais après le but décisive de Roberto (6-1) Sexta
Barcelone sera éliminé au tour suivant par la Juventus. Mais peu importe, ils viennent d’écrire l’une des plus belles pages de leur histoire. Le temps d’une soirée, ils ont prouvé que l’impossible pouvait devenir possible. “Une remontada” historique.
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Crédit photo : L'equipe