Manchester United vient de s’offrir Harry Maguire en provenance de Leicester pour la coquette somme de 87 millions d’euros. L’international anglais devient ainsi le défenseur le plus cher de l’histoire du football devant De Ligt et Van Dijk. Une somme qui n’est pas anodine tant le profil de l’ancien Foxes est unique.

 

 

L’étiquette change à nouveau de propriétaire. Le néo bianconero Mathijs De Ligt n’aura pas conservé longtemps le titre honorifique de défenseur le plus cher du monde. Manchester United a décidé de casser sa grosse tirelire rouge pour s’attacher les services d’Harry Maguire contre la somme de 87 millions d’euros. L’ancien défenseur de Leicester vient de parapher un contrat de six ans avec Man U. La somme parait disproportionnée pour un joueur qui n’a jamais disputé de match de Coupe d’Europe et qui ne jouit pas d’une grande réputation au delà des frontières britanniques. Mais quelle mouche a piqué les dirigeants mancuniens pour dépenser une telle somme sur un joueur qui n’a pas l’expérience des grands matchs européens et qui n’est pas considéré comme un cador à son poste ?

Un profil rare, voir unique

Pour sa première saison sous le maillot des Foxes, Maguire réalise une saison pleine en participant à tous les matchs de championnat et en s’installant comme le pilier défensif de Leicester. Mais c’est lors de la Coupe du Monde en Russie que l’ancien joueur de Sheffield United s’est révélé aux yeux du monde entier. Alors qu’il ne compte que quatre petites sélections avec les Three Lions, Gareth Southgate décide de l’aligner dans une défense à trois avec Walker et Stones pour le match inaugurale face à la Tunisie. Depuis ce match, Harry Maguire n’a plus manqué une seule minute sous le maillot anglais. Élément incontournable et inamovible du onze anglais, il est prépondérant dans le beau parcours des anglais lors de cette Coupe du Monde 2018 (défaite en demi finale face à la Croatie après prolongation).

En l’espace d’une saison, le défenseur de 26 ans s’est imposé comme un cadre de Leicester et de l’équipe nationale anglaise. Une prouesse due en partie à une faculté rare répondant à un secteur de jeu fondamentale dans le football de haut niveau : le jeu aérien. Maguire, du haut de ses 194 cm, attire le ballon comme un aimant. Sur chaque coup de pied arrêté, que ce soit défensif ou offensif, la constante est la même : le ballon rebondit sur la tête de l’international anglais. Sa science du placement et sa détente en font l’arme numéro un sur les corners et les coups francs. Le mondial en Russie en est le parfait exemple où sur les corners, Kieran Tripier ou Ashley Young, tiraient le ballon en feuille morte au second poteau sur la tête de Maguire qui derrière avait le choix de dévier le ballon pour un partenaire laissé libre dans la surface ou alors de tenter sa chance (comme face à la Suède en quart de finale sur un corner d’Ashley Young). L’autre avantage de cette aisance aérienne hors du commun est que sur chaque corner ou coup franc, Maguire monopolise l’attention de deux voir trois joueurs adverses libérant des espaces pour ses coéquipiers.

Lors de cette saison 2018/2019 de Premier League, Harry Maguire est le défenseur qui a remporté  le plus de duels aériens (77,6%) devant Virgil Van Dijk (74,2%). Une statistique qui n’est pas négligeable en Premier League où la dimension physique est prépondérante.

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Manchester United en a besoin

Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver la raison de la mauvaise saison des hommes de Solskjaer. Une décevante sixième place synonyme de non qualification en Ligue des Champions. Le résultat de criantes lacunes défensives qui ne pardonne pas dans le championnat le plus relevé du monde. Manchester United a terminé le dernier exercice avec la dixième défense en terme de buts encaissés, 54 en 38 matchs. Le club mancunien empile les défenseurs depuis plusieurs années sans jamais trouver la solution miracle. Bailly, Jones, Lindelof, Rojo, Smalling, aucun d’entre eux n’a réussi à s’imposer dans l’axe de la défense des Reds Devils, au grand dam des supporters. L’objectif était de trouver un leader défensif pour occuper le rôle de patron de la défense, c’est désormais chose faite avec Maguire. Man United n’avait pas le choix malgré la somme dissuasive demandée par les dirigeants des Foxes. Après l’arrivée de l’international espoir anglais Aaron Wan-Bissaka au poste d’arrière droit pour 50 millions d’euros, Manchester United semble en passe de résoudre ses problèmes défensifs avec Maguire.

 

La jurisprudence Van Dijk

Le 1er janvier 2018, Liverpool choquait la planète football en recrutant Virgil Van Dijk en provenance de Southampton pour 84 millions d’euros, faisant du Néerlandais le défenseur le plus cher de l’histoire à l’époque. « Les tarifs c’est n’importe quoi ! C’est pareil qu’une Golf au tarif d’une Ferrari », « Il n’a rien prouvé, n’a jamais joué dans un grand club, son prix est irresponsable et faux », « Joueur ordinaire pour une décision folle ». Voici quelques commentaires d’internautes qui résumaient la pensée de nombreux observateurs du ballon rond au moment du transfert. Un an et demi plus tard, Liverpool est champion d’Europe et Virgil Van Dijk est un sérieux prétendant au Ballon d’Or. Rien que ça.

Les transferts réalisés entre clubs anglais sont à l’origine de cette inflation vertigineuse des montants. Leur manne financière est si importante (notamment grâce aux droits tv) que les prix s’envolent lorsqu’il s’agit de renforcer un concurrent direct. Les transferts de Lukaku (85 millions d’euros de Everton à Man United), Walker (53 millions d’euros de Tottenham à Man City), Stones (56 millions d’euros de Everton à Man City) ou encore Mahrez (68 millions d’euros de Leicester à Man City), s’inscrivent dans ce marché entre anglais.

 

 

 

Titulaire indiscutable en équipe d’Angleterre, tour de contrôle défensive, arme diabolique sur les coups de pieds arrêtés, Harry Maguire a tout pour redresser la défense mancunienne et ramener le club vers les sommets anglais et européens. Pour les dirigeants de Manchester United, ça n’a pas de prix.

 

 

 

Crédit photo : Evening standard