En hommage à Sadio Mané, Van Dijk ou Cristiano, cette semaine nous rendrons hommage à certains joueurs ayant terminé sur le podium sans avoir jamais gagné le précieux sésame. Après les vainqueurs l’an passée, place aux “losers” avec l'ailier auteur du millième but de l'histoire de la Coupe du Monde : Robert Rensenbrink.

Patte de velours

Né le 3 juillet 1947, Rob Rensenbrink est un ailier gaucher à la carrière folle. Gaucher, d'allure frêle, sa capacité d'accélération et sa puissance de frappe sont ses arguments premiers. Il débute sa carrière en 1965 au DWS Amsterdam où il passera quatre saisons avant de rejoindre le Cercle Bruges en Belgique. Là-bas les saisons à plus de dix buts s'enchaînent et à l'été 1971, l'ailier néerlandais rejoint Anderlecht. Son arrivée dans le plus grand club belge doit lui ouvrir les portes de la sélection qu'il n'a plus connu depuis trois ans.

Rensenbrink s'intègre immédiatement et devient le maillon offensif essentiel. 46 buts en deux saisons et un titre de champion dès sa première saison. La saison 1973-1974 lui permet de retrouver la sélection à l'occasion de la Coupe du Monde en Allemagne de l'Ouest après son deuxième titre de champion national. À la Coupe du Monde, Rensenbrink il ira en finale mais sera battu par le pays organisateur.

Deux Coupes d'Europe à la maison, un podium en mission

Après cette finale perdue avec les Oranje, Rob continue sa moisson de trophées avec Anderlecht. Deux coupes de Belgique, une Coupe des Vainqueurs de Coupes, une Supercoupe de l'Uefa viennent garnir l'armoire à trophée. Il est vu logiquement à la seconde place du Ballon d'Or 1976 derrière Benckenbauer après une saison à trois trophées et 38 buts (sa plus prolifique en carrière).

Nous sommes donc en 1977 : Rensenbrink est au sommet de son art à 30 ans et arrive dans la saison la plus folle de sa carrière. Une saison qui lui vaudra un nouveau podium au Ballon d'Or mais à la troisième place. Cette saison est tout d'abord marquée par la finale du championnat perdue, suivie d'une victoire en Coupe des Vainqueurs de Coupes face à l'Austria Vienne au Parc des Princes. Se profilant à l'horizon une Coupe du Monde 1978 avec les Pays-Bas, Rensenbrink, Neeskens ou encore Johnny Rep sont décidés à gagner.

Désillusion au sommet

Le football total est à son apogée mais hélas le destin sera cruelle pour les Oranje d'Ersnt Happel. Les affaires avaient plutôt bien commencé pour notre sujet du jour avec un triplé dès le premier match face à l'Iran. Habile tireur de penalty, Robert mets ses qualités à l'honneur avec deux nouveaux buts sur penalty inscrits. Les Hollandais sont pour la deuxième fois en finale en quatre ans. Cette fois c'est l'Argentine d'un certain Diego Armando Maradona qui se dresse sur la route de Rensenbrink et consorts.

Une action dans la légende. Crédit photo / mediotiempo

Après un match étriqué, nous jouons la dernière minute du temps réglementaire, il y'a 1-1 : Rob reçoit la balle d'une longue transversale de Johann Neeskens. L'ailier se défait du marquage de deux Argentins et tente sa chance. Le gardien est battu mais sa frappe se voit heurter le poteau, les Pays-Bas ont laissé passer leur chance. Prolongations. Le moment idéal pour Mario Kempes de faire son numéro, l'attaquant argentin fera la totale et l'Albiceleste sera sacrée championne du monde. Ce sera le dernier grand fait d'arme de Robert Rensenbrink.

Après une pige à Portland puis une dernière à Toulouse dans la D2 de l'époque, Robert raccroche les crampons et la légende qu'il le suit. Joueur de talent et de classe, Snake Man (l'homme serpent) aura fait parti de l'une des plus grandes équipes de l'histoire du football. Tête de gondole d'une génération dorée, Rensenbrink incarne aussi la malchance du football Hollandais. Avec 200 buts inscrits à Anderlecht, l'ailier Hollandais aura marqué une décennie extraordinaire…

Crédit photo / Imago

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