Pour faire le bilan de sa première saison en National, Vincent Pappalardo, gardien du FC Sète 34 s'est prêté au jeu de l'interview. Il nous parle de sa carrière, de sa relation avec les autres gardiens de l'effectif sétois et de sa découverte du championnat de National, qu'il définit comme l'antichambre du football professionnel.
We Sport : Bonjour Vincent, merci d’avoir accepté cet entretien. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ta carrière ?
Vincent Pappalardo : Bonjour, je m’appelle Vincent Pappalardo, gardien de but du FC Sète. Je vais fêter mes 30 ans lundi prochain (aujourd'hui, N.D.L.R.). J’ai commencé le football en pré-débutant à La Peyrade avant de rejoindre le PCAC Sète jusqu’en poussin. Ensuite, j’ai rejoint le FC Sète et je ne l'ai plus quitté sauf lors de la saison 2011/2012 où j'ai joué à Agde.
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Pappalardo lors du match nul de Sète face à Bastia-Borgo (2-2) © Giani Moreno
WS : Les amateurs de foot savent à quel point le poste de gardien est particulier. Qu’est-ce qui t’a donné envie de jouer dans cette position et quels sont les aspects de ce poste que tu préfères ?
VP : Je pense que, comme beaucoup de gardiens, on a commencé à ce poste un peu par défaut. Pour ma part, j'ai remplacé un gardien lors d’un tournoi quand j’étais jeune. Puis, comme je n’avais pas forcément envie de courir partout, je me suis senti bien dans les cages et j’y suis resté.
Ce que je préfère à ce poste c’est la pression d’être le dernier rempart, ça me stimule. Si on se loupe, ça fait but et si on réussit on maintient l’équipe dans le match. Il faut rester concentré tout le long du match car il y a aura toujours un arrêt à faire.
WS : Quel est ton regard sur l'évolution du poste de gardien de but lors des dernières années ?
VP : C’est vrai qu’avant le gardien faisait juste des arrêts et balançait des longs ballons devant. Maintenant, il joue comme un libéro. Il est souvent amené à jouer comme un joueur de champ, à faire le relai, à courir, à monter avec le bloc, c’est plaisant.
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Dépassement de fonction, toujours face à Bastia-Borgo © Giani Moreno
WS : La semaine dernière, tu as reçu le trophée des supporters du meilleur joueur de la saison 2020/2021 du FC Sète. Quelle a été ta réaction, qui plus est quand on sait que tu fais partie des rares Sétois de l'effectif ?
VP : Ça fait extrêmement plaisir. Merci à Frédo et aux Green Sailors d’avoir innové avec ces trophées. Je suis très content d’avoir été élu, c’est une belle satisfaction personnelle mais je la prend collectivement, pour tous les gardiens de l’effectif, tous mes éducateurs et tout ceux avec qui je travaille et avec qui j'ai pu travailler.

WS : On dit souvent que c'est un rôle un peu ingrat d'être le remplaçant du gardien de but. Peux-tu nous parler d'Anthony Cianni et de ta relation avec lui ?
VP : Avec Antho, on se connaissait en dehors du football. On a une très bonne relation. Il fait en sorte de me mettre dans les bonnes conditions afin que je donne toujours le meilleur de moi-même. On échange beaucoup que ce soit aux entraînements ou après les matchs. Il me donne des conseils, me fait des remarques, ça me permet de m’améliorer et c’est pareil avec Antho et les autres gardiens, avec qui on s’entend très bien.
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Pappalardo et Cianni, sa doublure, lors d'un échauffement © Giani Moreno
WS : Cette saison, tu découvrais le championnat de National, quel est ton regard sur ce dernier et sur la saison de Sète, qui on le rappelle, faisait partie des promus ?
VP : Pour parler du club, les objectifs ont tout simplement été atteints. On a été une surprise aux yeux des autres écuries mais il faut rester lucide, on travaille encore avec des petits moyens. Ce que je retiens, c’est le professionnalisme et tout le travail de l’ombre. On sent qu’on touche de très près au monde pro et le moindre détail peut te faire basculer du bon ou du mauvais côté. Grâce aux joueurs professionnels prêtés à Sète lors de cette saison, on a pu remarquer qu’il fallait être intransigeant. Ils ont le soucis du détail et ça sert à se perfectionner. Un joueur amateur doit faire à 200 % ce qu’un joueur pro fait à 100 %.
WS : Un mot sur l’effectif du FC Sète cette année ?
VP : Toute l’équipe s’est mise au niveau pour nous permettre de faire une belle saison et de bien figurer dans ce championnat de National en plus d’avoir acquis le maintien. Je félicite à nouveau mes coéquipiers pour cette belle saison.
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Pappalardo et son équipe célébrant une victoire acquise au bout du suspens face à Laval © Giani Moreno
WS : Tu étais l'un des meilleurs gardiens de N2 pendant des années. Pour ta première saison en N1, tu fais également partie des plus performants, est-ce un regret de ne pas avoir tenté une expérience en professionnel plus tôt comme certains de tes coéquipiers en U15 excellence par exemple ? (Lejeune, Regattin, Delort)
VP : Oui, mais après chacun a son parcours et même si j’ai bientôt 30 ans (aujourd'hui, N.D.L.R.) et que je suis un enfant du club, je ne ferme aucune possibilité et j’étudierai toutes les propositions. Quand j’étais plus jeune, j’aurais pu mais je ne voulais pas prendre de risques. Tout n’était pas très clair et j’aime bien quand les choses sont carrées. Quelques personnes ont émis des doutes sur ma capacité à évoluer en National, je suis content de ma saison et d'avoir fait taire certaines critiques.
WS : Le futur du club est un peu flou à tous les niveaux, est-ce que ça te fait réfléchir pour la suite de ta carrière ou ta volonté est de « raccrocher les gants » ici ?
VP : C’est facile pour personne. Dans ma tête, je pars en vacances l’esprit un peu flou. Le club a confiance en moi et si tout rendre dans l’ordre, il pourra compter sur moi. Les réseaux sociaux alimentent un peu toutes ces rumeurs autour du futur du club, il faut savoir y faire abstraction. De mon côté, j’attends juste que les choses s’éclaircissent au plus vite pour pouvoir envisager la suite.
WS : Tu as encore le temps car on sait que les gardiens jouent habituellement plus longtemps que les joueurs de champ, mais est-ce qu'une reconversion au FC Sète t'intéresse à l'image de ce qu'ont fait Kharazzi et Rouve par exemple ?
VP : Oui, mais à vrai dire je ne me suis pas encore penché sur le sujet. Évidemment que si le FC Sète me propose un projet qui me plaît et qui correspond à mes compétences, j’y prêterais attention. Pour l'instant, je suis toujours en activité et j’aurais le temps d’y penser.
WS : Un mot pour la fin ?
VP : Je voudrais remercier les supporters qui se démènent pour soutenir le club malgré les matchs à huis clos. Leur soutien sur les réseaux sociaux est important et on espère pouvoir compter sur eux la saison prochaine.
WS : Merci Vincent et bonne continuation !
Propos recueillis par Giani Moreno lors d’un entretien téléphonique avec Vincent Pappalardo