Les Pistons de Detroit continuent de perdre des matchs. Ce n'est évidemment pas une surprise. Ce qui l'est plus en revanche, et on ne peut que s'en réjouir, c'est de voir Killian Hayes pointer le bout de son nez. Après avoir traversé des hauts (quelques uns) et des bas (beaucoup) cette année, l'ancien Choletais se régale dans cette fin de saison sans enjeu pour les hommes de Dwane Casey. De bonne augure pour l'avenir, qui peut s'annoncer radieux (coucou Wembanyama) du coté du Michigan.
Meilleur scoreur de son équipe
Revenu dans le 5 majeur de son équipe depuis trois rencontres, Killian Hayes a repris ses marques.. et plutôt bien. Toujours en difficulté avec son shoot (37.2% de moyenne cette saison, 28.6% longue distance), il tente de compenser par une sélection de tirs légèrement plus efficace, notamment dans la raquette. En atteste ses trois dernières sorties: avec 17, 10 et 20 pts inscrits, il gonfle allègrement une moyenne qui a du mal à dépasser les 10pts depuis l'entame de la saison.
Hier soir néanmoins, ses 20 unités lui ont permis de terminer meilleur scoreur des Pistons, malgré la défaite face à des Wizards d'un excellent Bradley Beal (36pts, 6rbds, 7asts). Surtout, Killian Hayes a osé, et ses 35 minutes passées sur le parquet ont été plutôt bien rentabilisées. Il a shooté à 21 reprises, ce qui ne lui arrive que très rarement. Pour une réussite tout à fait honnête (47.6%). Si sa capacité à inscrire des paniers primés laisse encore à désirer (aucun shoot à trois points réussi hier), il n'hésite pas à prendre ses responsabilités. Ce qu'il aurait du faire, depuis bien longtemps déjà.
Une activité débordante
Si ses dernières performances au scoring sont encourageantes, c'est avant tout son activité globale qui est en nette amélioration. Dans tous les secteurs de jeu, Killian Hayes semble retrouver des couleurs. On connaît depuis toujours son aptitude à défendre fort, peu importe le joueur qui se trouve en face de lui. Désormais, c'est balle en main que l'on en attend plus de lui. Et force est de constater que sa palette technique a tendance à s'élargir : percussion, jeu de transition, et surtout, métronome. S'il n'a réalisé “que” 7 passes décisives hier, il restait sur deux jolis double-doubles, face à Indiana à chaque fois. 17 points et 13 passes lors de la défaite de samedi soir, 10 pions et 11 assists pour faire tomber ces mêmes Pacers deux jours plus tard. En l'absence de Cunningham, il démontre toutes ses aptitudes à guider les siens.
.@iam_killian turning defense into offense in the first👏#Pistons pic.twitter.com/0FgXykSpIG
— Detroit Pistons (@DetroitPistons) March 14, 2023
Evidemment, Detroit n'ayant aucune intention de remporter des matchs, cet impact est finalement vain. Mais Hayes, à qui il reste douze matchs pour terminer en trombe, marque des points. En vue de la saison prochaine notamment. Car les Pistons, qui termineront à coup sûr avec l'un des trois pires bilans de la ligue, ont de fortes chances de récupérer le 1er ou le 2ème choix de la prochaine draft en juin. Autrement dit, Victor Wembanyama ou sans doute Scoot Henderson. Et l'apport de l'un de ces joueurs, couplé avec un effectif jeune et en progression (Hayes, Cunningham mais aussi James Wiseman, Jaden Ivey ou Jalen Duren pour ne citer qu'eux) pourrait faire des étincelles dans un futur assez proche.
Trouver de la régularité
Désormais, pour Killian Hayes, l'objectif est de trouver de la régularité. Son coach, le board et ses coéquipiers ont confiance en lui, comme ils ne cessent de le répéter. A lui de trouver les ingrédients pour garder de la constance. Car malheureusement, il est souvent capable du meilleur.. comme du pire. Le second match contre les Pacers en est l'exemple le plus criant : alors qu'il avait démarré la rencontre tambour battant (8pts, 7asts, 2stls dans le 1er quart!), il a finalement perdu le rythme après avoir été touché au genou. Son match reste correct, d'autant que les Pistons se sont imposés. Mais il doit mieux faire. Il en est capable. A lui de le prouver.
Killian Hayes a encore un petit mois de compétition.. et pratiquement six mois de trêve pour continuer sur sa lancée. En bonne forme depuis trois rencontres, à lui de finir la saison en boulet de canon pour espérer, enfin, lancer définitivement son aventure NBA.