Les 30 moments marquants de 2019 : l’affrontement légendaire entre Federer et Djokovic en finale de Wimbledon
Il y a 19 ans maintenant, Nelson Mandela disait « Sport has the power to change the world ! » Impossible de le contredire après ce que tous les amateurs de sport et de sensations fortes ont vécu cette année. À l’instant même où vous êtes en train de lire cette phrase, Trent Alexander-Arnold s’apprête sans doute à tirer un corner et Julian Alaphilippe a sûrement eu le temps de se glisser dans une échappée. Mais qu’importe votre sport de prédilection, la rédaction de WeSportFr a fait de la place à tous, et revient sur les 30 événements sportifs qui ont fait 2019.
Il y a désormais plus de 4 mois, et plus exactement 154 jours, alors que notre pays célébrait sa fête nationale, une fois les cérémonies sur les Champs-Elysées terminées était donné le coup d’envoi d’une rencontre déjà incontournable mais qui deviendra à posteriori un monument de l’histoire du tennis.
Mais pourquoi ? Pourquoi ce Djokovic – Federer, en finale de Wimbledon, troisième levée du Grand Chelem de l’année, fait-il désormais partie de la légende du tennis ? Je répondrai assez simplement car il s’agissait très certainement du match le plus attendu de l’année et qu’au-delà de tenir toutes ses promesses, il a plongé l’ensemble des suiveurs dans une orgie de tennis, d’abord sensationnelle, ensuite interminable et achevée sur un mélange de déception et d’admiration.
Une finale tout d’abord exceptionnelle en tous points
Débutée sur les coups de 15h à Londres, peu avant l’heure du Tea Time, le moment est d’abord exceptionnel, Roger Federer est de retour en finale de Grand Chelem. Le chouchou du public londonien débarque sur le court dans sa tenue qui le sied le mieux, un blanc pur, le genre de qualificatif qui correspond si bien au Suisse.
En face de cette véritable légende vivante, l’un des plus grands adversaires de la décennie, l’ogre serbe Novak Djokovic. L’histoire est parfois si curieuse que pour le Djoker aussi, cette rencontre est aussi une sorte de renaissance. Après une bonne saison sur terre battue, Novak Djokovic a dû faire face à un échec retentissant à Roland Garros mais les deux semaines passées à batailler sur le gazon londonien semblent lui avoir fait le plus grand bien et les suiveurs en viennent même à se demander si le Serbe n’est pas de retour à son meilleur niveau.
Et au-delà de ce contexte, les chiffres aussi sont à la hauteur de l’évènement. C’est la bagatelle de 35 titres du Grand Chelem qui rentrent sur le court en ce dimanche de finale.
Le reste du scénario, une pièce de maître en cinq actes
Quoi de mieux pour tenter de qualifier la longueur de cette finale que de faire appel aux chiffres, sans équivoque.
7/6 1/6 7/6 4/6 13-12 pour le Serbe en 4 heures et 57 minutes de jeu, et pour la première fois l’application de la règle du Tie-Break à 12 jeux partout dans le 5ème set en finale de Wimbledon.
Pour sa douzième finale à Wimbledon, le maestro suisse fait les frais de cette nouvelle règle, et s’incline pour la troisième fois consécutive face au Serbe.
Et pourtant, après deux sets d’une très grande intensité, le cinquième restera pour toujours dans les annales de l’histoire du sport. Le niveau de jeu y est exceptionnel, rarement atteint, Novak Djokovic y est poussé dans ses retranchements et cède sur un passing de Roger à 7 jeux partout.
On assiste ensuite à l’un des jeux les plus marquants de cette saison, pas le plus long, mais le plus saisissant. Alors que le Suisse se procure deux balles de match, le scénario de la seconde est à couper le souffle. Sur une première balle de service de Federer, le champion suisse monte à la volée, et c’est à ce moment-là que Novak Djokovic sort de sa palette technique un des coups les plus fabuleux de la saison, un passing de coup droit pour effacer une deuxième balle de match contre lui.
Une fois relancé, le duel semble interminable, les jeux se succèdent mais le Suisse revient deux fois à deux points de breaker à 11 jeux partout, puis s’offre enfin une nouvelle balle de break sauvée de manière très peu académique par un Novak Djokovic qui semble alors déboussolé.
Et pourtant … c’est un Serbe de gala que l’on retrouve à 5-3 dans le tie-break décisif pour s’offrir d’un coup droit long de ligne gagnant trois balles de match.
Symbole de ce match, c’est d’un coup boisé qui s’envole dans les gradins de Wimbledon que Roger Federer offre à son adversaire son 16ème titre en Grand Chelem, le cinquième sur le gazon londonien et très certainement une de ses plus belles victoires en carrière.
De la peine et du respect vers la nostalgie et admiration
Pour sa première défaite en finale de Chelem depuis l’US Open 2015, le maestro suisse sort du court central l’air hébété, l’esprit égaré.
Et il faut avouer que ce sentiment est largement partagé, mais la nostalgie a vite remplacé la vive déception engendrée par cette défaite. La nostalgie tellement ce match a atteint des sommets, la nostalgie tant rarement un affrontement entre deux membres du Big 4 aura semblé si indécis et aussi légendaire.
Et pourtant, je pense personnellement que ce sentiment n’est pas réellement justifié, Roger Federer semble toujours aussi performant, et a pu le confirmer en cette fin de saison.
Mais cette finale, que l’on peut comparer à celle de l’US Open en septembre dernier entre Rafa Nadal et Daniil Medvedev dépasse cette dernière dans la dimension car elle pose également les fondements d’une saison 2020 qui semble, je m’avance mais je le pense sincèrement, LA saison la plus excitante et la plus charnière pour le futur du tennis.
Une fenêtre entre une génération à l’aube de son déclin, monumentale et la tant attendue Next Gen, qui se sera fait attendre, mais qui semble désormais prête à jouer les trouble-fêtes et bien plus encore pour se frayer un chemin dans le Top 4 où la place d’Andy Murray pourrait bien être en fin d’année 2020.
Crédit Photos : AELTC/Joel Marklund; Forbes
Maxime Labrot