Dans une année où la pandémie mondiale de Covid-19 a chamboulé les programmations sportives et autres évènements planétaires (J.O, Euro, …), chaque sport a dû s’adapter pour survivre. Si 2020 restera une année morose pour bien des personnes, les douze mois qui la composent furent tout de même riches en émotions pour tout fan de sport. Du sacre de Liverpool aux records de Lewis Hamilton, en passant par les prouesses de Tadej Pogacar ou le Final 8 de la Ligue des Champions, la rédaction de We Sport revient pour vous sur les trente moments marquants de 2020. Aujourd’hui, retour sur l'un des événements de l'année en France : le match de NBA à Paris.

Paris première

Pour la première fois de son histoire, la France a accueilli un match de saison régulière de NBA. Les années précédentes, Londres en avait eu le droit, pour un résultat à chaque fois mitigé. L'Angleterre, qui n'est pas considérée comme une nation de basket, a donc cédé sa place à un vrai pays de connaisseurs, de mordus de NBA. En France, des dizaines de milliers de personnes restent éveillés la nuit pour regarder leurs idoles outre-Atlantique manier la gonfle comme personne. Pour un soir, il ne fallut pas veiller. Pour un soir, la France avait le droit de rêver.

Annoncée il y a fort longtemps (en 2019), l'affiche avait tout pour plaire. Bucks – Hornets, à l'Accor Hotels Arena, avait tout du jubilé pour Nicolas Batum et Tony Parker. Manque de chance, ce dernier prenait sa retraite (presque) avant l'heure. En face, le MVP en titre (aujourd'hui double MVP) s'avançait comme LA méga star de cette affiche. Pas de grosse écurie à proprement parler donc, mais un sérieux contender, et des All-Star de part et d'autre. Bien sûr, le prix des places allait de mise, ne permettant qu'aux plus chanceux et/ou fortunés d'y accéder. En outre, le gratin des personnalités françaises y était convié.

Pour l'occasion, Paris s'était habillée de sa plus belle robe. Aux quatre coins de la ville, la capitale française rendait hommage à la NBA. Une exposition sur Tony Parker voyait par exemple le jour au pied de la Tour St Jacques. L'Hôtel de Ville, quant à lui, se parait de banderoles souhaitant la bienvenue à la NBA. Tout ne se concentrait pas à Bercy, bien que l'action principale y prit place. Aux abords du stade, la NBA, reine du marketing, y avait installé des échoppes pour y faire ses emplettes juste avant le match, afin de supporter son équipe préférée.

Une soirée réussie

Contrairement aux ambiances parfois mornes aperçues à Londres, il n'y eut pas de répit à Paris. Les Hornets, pour qui de nombreux français ont un certain affect depuis les années 90, ont été bien accueillis. Mais les Bucks, avec dans leurs rangs un certain Giannis Antetokounmpo, n'ont pas manqué de supporters. Les Hornets étaient d'ailleurs considérés ce soir là comme l'équipe évoluant à domicile. Un temps seulement, les tribunes furent à leur cause. En début de match d'ailleurs, puisque la franchise de His Airness dominait les débats. Michael Jordan, aperçu un peu plus tôt en conférence de presse aux côtés notamment d'Adam Silver, le grand commissaire de la NBA, continuait de fasciner les foules. Toujours plein d'humour, charismatique, il répondait avec la plus grande sincérité aux journalistes massés dans la salle de presse. Un discret hommage était également rendu à David Stern, prédécesseur de Silver, décédé quelques jours plus tôt.

Au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient, les supporters des Bucks se réveillaient, en même temps que leur franchise. Des “DEFENSE” scandés descendaient des tribunes, la machine se mettait en marche. Seul bémol, l'absence (peut-être) de grands fans absolus du basket, pour qui chaque action compte. Parfois un peu attentistes, les supporters ne s'enthousiasmaient vraiment que sur de gros dunks ou un 3-pointer ravageur. Qu'importe, la NBA était à Paris, capitale européenne du basket, et ce n'est pas prêt de changer.

Dans un match longtemps accroché, la franchise du Wisconsin a mis du temps à prouver sa supériorité. Avec une victoire au bout du suspens (116-103), le leader de la Conférence Est termina finalement le boulot. Le “Greek Freak” proposait lui du spectacle en fin de partie, un match globalement assidu et une belle ligne de statistiques : 30 points assortis de 16 rebonds. Pat Connaughton claquait lui un gros dunk en milieu de 3e QT, et le public découvrait la belle conduite de balle des futures stars (ou non) des Hornets, Rozier et Graham.

Du monde à tous les étages

Les médias français ont globalement bénéficié d'une très bonne couverture, pouvant, pour la plupart des médias généralistes, se rendre sur les lieux. Beaucoup d'influenceurs, peut-être trop pour certains, ont également eu la chance de s'y rendre. Parfois vu comme une inégalité des classes, ce match aura au moins permis de faire parler de lui, et les avis sont globalement unanimes. Ce fut réussi. La preuve, un match s'y déroulera à nouveau en 2021. L'Accor Hotels Arena, qui devrait également recevoir le basket en 2024 lors des J.O. de Paris, verra, si tout se passe bien, du beau monde encore un certain temps.

Des starts de partout

Côté célébrités internationales, il faut signaler que des grandes stars du basketball étaient à Paris pour l'occasion. Une belle photo de famille fut même réalisée, sur laquelle nous pouvons apercevoir de gauche à droite Muggsy Bogues, Bruce Bowen, Ronny Turiaf, Dell Curry, Sam Perkins, Dikembe Mutombo, Kareem Abdul-Jabbar et Tony Parker, grandement ovationné avant le début du match.

Photo de famille sur le parquet du Paris Game 2020. / © Catherine Steenkeste / NBAE / Getty Images / AFP

Côté français, nous avons notamment pu apercevoir certains joueurs du PSG comme Mbappé, Neymar, Verratti, Icardi et Thiago Silva. Ces derniers arboraient d'ailleurs la collection de vêtements estampillés PSG x Air Jordan. Ont aussi été aperçus dans les travées de Bercy : les handballeurs de l'équipe de France, éliminés prématurément de l'Euro de Handball, le judoka Teddy Riner, le perchiste Renaud Lavillenie, le décathlonien Kevin Mayer, le président de l'OL Jean-Michel Aulas, mais aussi les humoristes Michael Youn et Jamel Debbouze, l'équipe de youtubers Camino TV (qui a sorti une excellente vidéo de l'événement), Brisco Basket, les copains de Trashtalk, les rappeurs Rilès, Hamza, Jok'Air, Georgio… En clair, pour ce NBA Paris Game 2020, des personnes de tout horizon, de dizaines de pays différents, se sont regroupées sous un seul objectif : profiter de cette folle soirée de basket à Paris.

Il y était, il raconte

“On arrive à l'Accor Hotels Arena plus de trois heures avant le match, il fait un froid de canard mais on arrive à se trouver une petite table dans un bar juste en face de l'entrée. Plus qu'une heure avant le début du game. Jersey de Giannis sur le dos, on entre et découvre l'Arena, on avait des places notées “visibilité réduite” (qui nous avaient coûté les yeux de la tête mais tant pis, la NBA à Paris ça n'a pas de prix) mais finalement on est plutôt bien placés.

La soirée commence avec les hommages, et bien sûr celui à notre Tony national, la salle est survoltée et l'ambiance monte. La Marseillaise résonne et là on se dit qu'on vit quand même quelque chose de grand. Bon, le spectacle n'est pas vraiment sur le parquet, Giannis n'y est pas du tout et confirme l'adage qui dit qu'on ne doit pas aller voir jouer son pick TTFL. Bref, on peut quitter la salle et retourner dans le froid parisien avec une phrase en tête : “p*tain, j'y étais !”. Norman Soria

Paris attendait depuis 10 ans le retour de la NBA sur ses terres, mais a pu accueillir pour la première fois un match officiel de basketball en 2020. Il y a 10 ans, les Knicks et les Wolves s'étaient affrontés lors d'un match de pré-saison. Cette année, c'était pour de vrai. Toujours dans l'objectif de développer son sport eu Europe, la grand Ligue Nord-Américaine a trouvé en Paris sa vitrine parfaite. Des fans assidus, un contingent de français non-négligeable au sein de sa Ligue (la France étant la nation la plus représentée hors USA en NBA), et une ville flamboyante. La recette est connue, il ne reste plus qu'à la développer sur le long terme. 

Crédits photo de Une : Johnny Fidelin / Icon Sport