Dans l’histoire de la NBA, nombre d’équipes ont marqué le jeu : Les Celtics d’Auerbach, les Lakers de Magic, la Dream team de 1992 et bien plus. Mais aucune équipe dans l’histoire ne fut plus sale que les Bad Boys de Detroit : Coups, vice, défense dure comme fer étaient de rigueur dans le Michigan entre le milieu des 80’s et le début des 90’s. Aujourd’hui, Wesportfr vous propose un décryptage de cette équipe unique dans l’histoire.

Le 5 majeur

Toute équipe titrée se doit d’avoir un 5 qui doit l’emmener au bout. Partons connaitre un peu plus ceux qui ont fait cette franchise dans ce temps-là

Isiah Thomas : Meneur

LE général de la bande, le meneur, celui qui ne lâche rien (comme ses collègues bien sûr) mais à un niveau plus poussé : Isiah Thomas c’est l’homme qui a scoré 25 points sur la tête des Lakers en 1988 avec la cheville cassée. C’est l’homme qui s’est relevé après que Karl Malone lui ait mis un coup de coude à l’arcade qui lui a occasionné 40 points de suture. Un petit homme (1m80 pour 78 kilos) qui n’a jamais eu froid aux yeux à l’idée de chercher des big men pour provoquer des bagarres. Pas Dream-teamer parce qu’il mettait trop le bordel à Detroit, l’auteur du soi-disant « freeze » sur Michael Jordan pendant le All-Star Game 1985 est Hall of Famer malgré tout. Intronisé en 2000. Je connais un certain n°40 que ça doit rendre jaloux. Ou pas.

Joe Dumars : Arrière

Le Gentleman. Peut-être le moins sale de l’équipe. Fabuleux défenseur, 6 fois All-Star, 4 fois dans le 5 défensif de la saison, une seule franchise au cours de sa carrière (ce qui devrait en faire réfléchir certains). Un Gentleman quoi.

Dennis Rodman : Ailier fort

J’ai parlé de folie avec Isiah Thomas ? J’avais oublié Dennis Rodman. Un grand malade, meilleur rebondeur de la saison 7 fois de suite. Un homme toujours bien coiffé, bien habillé, bien accompagné aussi (Hey Madonna et Carmen Electra), un homme qui est passé à rien de la mort un soir de 1993. Un basketteur titré 5 fois (deux avec Detroit, trois avec Chicago). Un taré titré.

Adrian Dantley : Ailier

Un gros scoreur, extrêmement précis (54% de moyenne au shoot), 30 points de moyenne 4 saisons de suite,  Le seul qui ne sera pas titré (Échangé à Dallas quelques mois avant le premier titre). Gros scoreur mais malchanceux dans sa quête de bague malgré les 7 franchises pour lesquelles il a joué. Et c’est bien dommage…

Bill Laimbeer : Pivot

La plus grosse biatch de l’histoire. Vicieux, floppeur, malgré des stats magnifiques pour un pivot, 4 fois All-Star, deux titres, seulement 3 franchises (Le Benti Inox de Brescia, les Cavaliers et les Pistons), mais son côté sale ne l’emmènera jamais au Hall of Fame. Laimbeer a réussi à se battre avec tout le monde ou presque (Jordan, Barkley, Parish, Bird…). Un jeu vidéo a été crée à son nom (Bill Laimbeer’s Combat Basketball sur Super Nintendo). Et le pire ? C’est qu’il est fier de tout ça. Vicieux jusqu‘au bout le Bill.

Les débuts (1981-1983)

Les Pistons draftent Isiiah Thomas en 1981 et récupèrent Laimbeer alors aux Cavs pendant la saison suivante. En 1982-1983 malgré une super saison de Bill Laimbeer notamment, les Pistons ne verront pas les playoffs. Du coup, Scottie Robertson est remercié et c’est le grand Chuck Daly qui débarque. La machine est lancée.

Les échecs et la gloire (1987-1990)

En 1987, après une saison faite de 52 victoires pour 30 défaites, les Pistons tombent en finale de conférence contre Boston 4-3. 1988 voit Detroit participer à ses premières finales après avoir gagné 54 matchs. En demi-finale de conférence, les Bulls tombent lourdement 4-1. Les Pistons battent ensuite (enfin) Boston en finale de conférence 4-2. Mais en finale, malgré un comeback dans le 4ème quart du game 7, les Lakers battent les joueurs de Chuck Daly 4-3. Déception.

Mais le meilleur arrive. 63 victoires en saison régulière. Les Bad Boys ne céderont que deux fois contre Chicago (4-2) avant de se venger des Lakers en finale avec… Un sweep. 4-0. Première bague pour cette bande de voyous. Et ils remettront ça en 1989-1990. 59 victoires pendant la saison, deux premiers tours maitrisés (3-0 contre Indiana, 4-1 contre New-York) et une série en 7 matchs contre les Bulls once again. Troisièmes finales d’affilée et un back-to-back acquis contre les Trail Blazers de Clyde Drexler et d’un certain Dražen Petrović. Deux bagues pour les plus gros enfoirés de l’histoire et à la suite s’il vous plait. On repart sur les mêmes bases en 1991 : 50 victoires, une nouvelle victoire contre les Celtics mais cette foiis les mauvais garçons tombent en finale de conférence contre Chicago. Sweepés, les Pistons quittent le parquet sans saluer leurs adversaires. Une façon de quitter le parquet inédite imaginée par… Bill Laimbeer (ah bah tiens). Le déclin des Pistons a commencé : Les deux généraux Thomas et Laimbeer raccrochent en 1994, Dennis Rodman partira à San Antonio en 1993 et les Pistons ne reverront une bague qu’en 2004.

Pour conclure,  sales et vicieux ils étaient. Détestés partout sauf dans le Michigan aussi (surtout Laimbeer). En 1992, seul Chuck Daly ira à Barcelone pour coacher la Dream Team (si vous voulez savoir pourquoi, demandez à Charles Barkley). Stockton et Malone qui étaient dirty de temps en temps y sont allés oui mais c’était de temps en temps la saleté. Ce qui a marqué cette équipe c’est le côté unstopped. Aujourd’hui, il serait impossible qu’une équipe aussi dure ne revienne, la NBA étant aseptisée (enfin presque). Les Bad Boys ont marqué l’histoire à leur manière et je suis sûr que s’ils pouvaient tout recommencer, ils le feraient.

 

Jules Hagneré