Ça y est, la MLB va reprendre ses droits aujourd’hui avec plusieurs rencontres au programme de l’Opening Day 2022. À quelques heures de l’ouverture de cette saison longtemps menacée, We Sport vous liste dix questions qui entoureront cet exercice.

Le doublé est-il envisageable pour les Braves ?

Champions l’an dernier pour la deuxième fois de leur histoire depuis leur arrivée à Atlanta, les Braves feront assurément partie des favoris à leur propre succession. Si elle a perdu son franchise player Freddie Freeman ou encore Jorge et Joc Pederson durant l’intersaison, la franchise de Géorgie a su compenser en allant chercher Matt Olson et Alex Dickerson. Sur le papier, Atlanta a les armes pour réaliser le doublé, surtout que le bullpen, déjà une force en 2021, s’est renforcé avec les arrivées de Kenley Jansen et Collin McHugh. Dans le peloton de tête sans êtres les favoris des bookmakers, les Braves ont une carte à jouer, surtout que leur star Ronald Acuña Jr. a manqué toute la fin de saison dernière, mais devront réaliser un tour de force pour devenir les premiers à conserver leur titre depuis le triplé des Yankees à la fin des années 90.

Les Dodgers sont-ils les grands favoris au titre ?

Champions en 2020 puis sortis en NLCS – par les Braves – l’an passé, les Dodgers sont considérés par les bookmakers comme favoris pour récupérer leur couronne. Et plutôt à raison. S’ils ont perdu trois joueurs clés avec Corey Seager, Max Scherzer et Kenley Jansen, Los Angeles a su compenser ses grosses pertes par de gros recrutements, en s’offrant Freddie Freeman ou encore Craig Kimbrel. Avec un lineup toujours cinq étoiles et une rotation certes amoindrie mais comptant toujours des certitudes, difficile de ne pas considérer L.A. parmi les prétendants au titre. Dans une division où San Francisco ne devrait pas rééditer sa performance de l’an dernier (voir ci-après) et où les Padres seront leurs principaux adversaires, les Dodgers seront très attendus et semblent, comme l’an dernier, les plus à même de remporter les World Series.

Était-ce un one shot pour les Giants ?

Surprenant meilleur bilan en National League l’an dernier et champion de la NL West, les Giants ont réalisé la meilleure saison de leur histoire (107-55), sans toutefois réussir à dépasser les NLDS. Un an plus tard, peut-on espérer une continuité pour une franchise qui semble avoir surperformé ? Difficile de l’envisager. Sans Kevin Gausman mais avec un trio Rodon/Cobb/Boyd pour compenser, sans Kris Bryant et avec seulement Joc Pederson en remplacement, les Giants semblent avoir perdu au change. Surtout qu’en face, les Dodgers se sont renforcés et ont l’avantage sur touts les positions. Enterrer les Giants serait un raccourci trop facile, surtout que l’effectif reste solide, mais les voir rééditer leur exploit de 2021 et finir devant les Dodgers est presque utopique. Arracher une qualification en playoffs serait déjà une réussite pour les joueurs de Gabe Kepler.

L’AL East est-elle la division la plus relevée des Ligues Majeures ?

L’an dernier, l’AL East avait envoyé trois équipes en playoffs, avec un quatrième équipe à 91 victoires, barrée par ses rivaux de division pour un spot en Wild Cards. En excluant les Orioles, pire bilan de la ligue, cette division présentait ainsi le niveau le plus relevé, même s’il elle ne réussit pas à envoyer une équipe aux World Series. Peut-on s’attendre à la même domination en 2022 ? Sûrement. En excluant toujours les Orioles, parti pour finir une nouvelle fois loin derrière les autres, les quatre autres équipes peuvent prétendre aux playoffs, surtout avec la nouvelle formule qui envoie une franchise supplémentaire en Wild Cards. Tampa Bay et New York restent de très bonnes équipes, Boston a su compenser ses pertes en signant Trevor Story, et les Blue Jays sont sûrement devenus les favoris de la division. Trois Wild Cards seront distribuées dans l’American League, et elles pourraient toutes revenir à l’AL East.

Aura-t-on deux franchises new-yorkaises au premier plan ?

Depuis leur affrontement lors des World Series 2000 (remportées 4-1 par les Yankees), les deux franchises de New York n’ont jamais vraiment été au top en même temps. La principale raison ? La faillite des Mets, qualifiés seulement à trois reprises en playoffs depuis cette saison là. Et l’exception 2015, où la franchise a atteint les World Series ? Les Yankees ont vu leur parcours s’arrêter dès les Wild Cards, ne remportant pas leur division. Pourtant, l’espoir est de mise depuis le rachat des Mets par le milliardaire Steve Cohen fin 2020, qui n’a pas hésité à sortir le chéquier pour faire revenir la franchise au premier plan. L’an dernier fut un échec, et cette saison devra être celle du rebond, surtout que la franchise a frappé fort avec de grosses signatures (Scherzer, Bassitt, Marte, Canha, Escobar). Les Yankees ont toujours les armes pour aller en playoffs, les Mets ont recruté pour remporter a minima leur division : enfin un engouement simultané au Yankee Stadium et au Citi Field ?

Quels débuts pour les Guardians ?

C’est, officiellement, un nouveau départ dans l’histoire de Cleveland. Surnommés Indians depuis 1915, les joueurs de la franchise de l’Ohio sont devenus les Guardians cette saison. Et, malheureusement pour les pensionnaires du Progressive Field, leurs débuts sous cette nouvelle identité pourraient ne pas être glorieux. Sans recruter ni perdre de joueur majeur au cours de l’intersaison, Cleveland reste une franchise moyenne, portées par sa star José Ramírez et son ace Shane Bieber. Certains rivaux de division se sont renforcés (Tigers, Twins) et un gap existe toujours avec les White Sox, des données pas forcément réjouissantes pour la franchise. L’ère Guardians pourrait s’ouvrir avec un bilan négatif et sans playoffs, et ce schéma pourrait se prolonger durant plusieurs saisons.

Les Mariners iront-ils enfin en playoffs ?

20 ans. 20 ans que les Mariners manquent les playoffs. 20 ans que les Mariners alternent les bilans positifs, moyens et négatifs, sans véritable espoir de voir cette série noire se briser. Toutefois, la donne semble enfin changer. Auteur de sa première saison à 90 victoires depuis 2003, Seattle progresse, à l’image des jeunes talents qui sortent de leur farm system. La franchise s’est renforcée en montant des échanges pour Adam Frazier, Jesse Winker et Eugenio Suárez, mais aussi en recrutant le dernier NL Cy Young, Robbie Ray. Sur le papier, la franchise semble meilleure, mais pourra-t-elle une nouvelle fois dépasser les attentes et concurrencer les Astros dans l’AL West ? Rien n’est moins sûr. Seattle n’a jamais semblé aussi proche d’un retour en playoffs, mais peut-être faudra-t-il encore attendre une ou deux saisons avant de mettre fin à cette mauvaise série historique.

L’argent investi par les Tigers et les Rangers se traduira-t-il en résultats ?

Dans le top 5 des équipes les plus dépensières de l’intersaison, on retrouve les Blue Jays (2e), les Dodgers (3e), les Mets (4e), mais aussi, plus étonnement, les Rangers (1er) et les Tigers (5e). Loin des playoffs depuis sept ans, troisième série la plus longue en cours, Detroit a, indéniablement, amélioré sa rotation et son lineup, et peut rêver d’un titre de division qui leur échappe depuis 2014. Entre gros ajouts (Rodríguez, Báez) et jeunes prêts à exploser (Torkelson, Greene), c’est peut-être l’année de la rédemption pour les Tigers. Les paramètres sont différents pour les Rangers. S’ils ont signé deux des meilleurs agents-libres disponibles (Seager, Semien), cela ne fera pas de la franchise un contender dès cette année. Néanmoins, la direction prise par une franchise en décrépitude depuis plus de cinq ans, est encourageante, et pourrait revenir sur le devant de la scène d’ici quelques saisons lorsque leurs meilleurs prospects sortiront de leur farm system. L’argent ne fait pas tout, mais il a sûrement permis aux Tigers de se replacer dans la course à la NL Central et donné de l’espoir pour le futur proche aux Rangers.

Les Athletics préparent-ils un nouveau cycle à Las Vegas ?

Difficile de faire un autre constat pour Oakland, qui a déconstruit son effectif lors de l’intersaison. En quelques semaines, les Athletics se sont séparés de Matt Olson, Matt Chapman, Sean Mannea ou encore Chris Bassitt pour ne citer qu’eux. Habitués à reconstruire pour faire des économies, la franchise californienne semble plus que jamais lancer un nouveau cycle, encore une fois. Pour le timing, comment ne pas faire coïncider cette décision aux rumeurs de déménagement à Las Vegas ? En détruisant maintenant, les A’s se laissent la possibilité de revenir aux sommets dans quelques années, précisément quand une relocalisation pourrait être effective. S’il ne faut pas voir des signes là où il n’y a aucune preuve, difficile de nier cette éventualité ; tout comme la possibilité qu’Oakland squatte les bas-fonds de leur division en 2022.

Rendez-vous dès ce soir pour le début de la saison régulière, avec un Opening Day qui s’ouvrira dès 20h20 par un duel de division entre les Milawukee Brewers et les Chicago Cubs, Red Sox/Yankees ayant été reporté.

Crédit image en une : Gary A. Vasquez-USA TODAY Sports