Le All-Star Game vient de se terminer, place à la dernière partie de la saison régulière. Les 30 franchises NBA devront encore hausser leur niveau de jeu pour respecter leurs objectifs de début de saison. À l’Ouest, une franchise surclasse la compétition. Pour le reste, rien n’est acquis pour se positionner en playoffs. Obtenir un ticket en play-in ne sera pas plus simple. Faisons ensemble un point sur le classement de la conférence Ouest. Zoom sur les performances individuelles, les projections à venir sur les playoffs, et un tanking qui se promet d'être unique dans l'histoire de l'Association.
Un seul leader, de nombreux outsiders
Une domination totale. Voilà comment se résume pour l’instant la saison des Nuggets. Avec 41 victoires pour quelque 18 petites défaites, la franchise du Colorado peut regarder derrière elle l’embouteillage qui se créer depuis quelques semaines. Car les prétendants aux playoffs sont nombreux. Très nombreux. Il y aura forcément de la casse au moment de compter les points.
Nuggets seul premier
Denver est seul en tête. Et cette domination se traduit par des chiffres stratosphériques : 70% de victoires sur 59 matchs joués. Seulement 4 petites défaites sur le parquet de la Ball Arena. Ils ne possèdent pas la meilleure attaque, ni la défense la plus solide. Mais les Nuggets ont l’équipe la plus homogène de tout le championnat, et peuvent compter sur des individualités fortes. En tête de proue d’un navire inarrêtable : Nikola Jokic. Le serbe éclabousse chaque semaine le championnat. Nous l'avions annoncé, il ne fait que le confirmer. Jokic est le grand favori à sa propre succession pour le titre de MVP. Intouchable (21 triple double), il est épaulé de fidèles lieutenants pour aller au bout en juin.
De la 3ème à la 12ème place, tout est ouvert
Les Grizzlies ont quelques matchs de retard sur le leader de l’Ouest. La franchise du Tennessee peut compter sur un jeune groupe qui confirme son ambition rencontre après rencontre. Emmenés par un Morant qui assume son statut de leader, il faudra désormais les surveiller. La marche sera peut-être encore un peu haute pour enfiler le costume de MVP, mais Ja Morant est désormais le présent des Grizzlies.
Seulement 4 victoires séparent les Kings, 3ème (32/25) et les Trails Blazzers de Portland (28/30). Les oppositions directes vont avoir une saveur de petite finale. Tous les points seront précieux, et quelques contre-performances peuvent rapidement coûter des places au classement. Luka Doncic, pourtant en mode MVP depuis le début de la saison (33,3 pts/m, 21,1% au Player Impact), n’aura pas pu empêcher les Mavericks de sombrer sur leurs 3 derniers matchs. Espérons que Kyrie Irving connaitra des jours meilleurs chez les Texans. Les Suns, eux, sortent d’un hiver cauchemardesque sur le plan comptable, et vont vite devoir inverser leur spirale négative. Ce n’est pas leur récente défaite face aux Clippers qui viendra rassurer les nouveaux propriétaires des Suns. Si l'arrivée de Kevin Durant parait ambitieuse, elle peut aussi bouleverser l’équilibre du groupe. Affaire à suivre.
LA Clippers en boulet de canon ?
S’il y a bien une franchise qui surfe sur une belle dynamique, c’est LA Clippers. Ses récentes acquisitions ne cachent plus ses ambitions XXL : ils font partis des favoris pour le titre. L’arrivée en agent libre de Russell Westbrook promet une fin de saison dantesque du côté de Lob City. Avec l’arrivée de Gordon et Plumee, la réunion de Westbrook et Paul George peut enfin permettre à la franchise californienne de rêver sérieusement d’un premier titre NBA.
Grosses franchises, petites ambitions
L’ambiance n’est pas la même chez d’autres écuries de l’Ouest. Certaines ne sont même pas assurées d’accéder aux play-in, tant la compétition est intense et serrée. Warriors, Spurs, Lakers. L’édition 2022-2023 donne du fil à retordre aux plus grosses franchises du 21ème siècle.
Lebron, le roi qui cache la forêt
À 38 ans, Lebron James continue de marquer panier sur panier, et au passage l’histoire de la NBA. Mais le King parait bien esseulé et les Lakers pointent aujourd’hui à une triste 13ème place. À voir si l’arrivée de Russell soulagera Lebron et Anthony Davis. Il faudra un réel sursaut d’orgueil à la franchise la plus capée de l’Ouest pour valider un ticket en post-season. Rien n’est perdu, et quelques belles performances replaceraient les Lakers dans la file d’attente des play-in.
Un come back plutôt qu’un back to back
Qu’il est loin le temps où les Warriors survolaient la ligue. Tristes 9ème avec un ratio victoire/défaite identique (29/29), les coéquipiers de Stephen Curry sont méconnaissables. Pourtant, l’ossature du groupe est similaire que lors des années phares du Golden State. Alors qu’est-ce qui empêche les Warriors de rêver d’un 5ème titre en 9 saisons ? Leur constance. La franchise de San Fransisco manque de régularité, et la pauvreté du jeu défensif ne peut leur permettre d’espérer aujourd’hui mieux qu’une place en play-in. Il est toutefois impossible de les éliminer de la course, car ils peuvent rapidement retrouver de la fluidité en attaque. Les Warriors peuvent prétendre à un come back.
Sacrifier une saison pour dérober une pépite
On le sait, il ne faut pas jeter toutes ses armes dans la bataille de la saison régulière. Si l’avantage du terrain est indéniablement un plus, être 1er n’est pas gage de playoffs réussies. D’ailleurs, depuis quelques années, aucun 1er à l’Ouest n’a réussi à aller jusqu’en finales NBA. Mais deux franchises ont d’ores et déjà renoncées à une finale. À vrai dire, difficile de savoir si les Spurs ou les Rockets ont même essayé, tant leur niveau de jeu est faible et insipide. Impossible à imaginer il y a quelques années, les Spurs pourraient même finir leur saison avec moins de 20 victoires au compteur.
Zéro objectif atteint ? Rien n’est moins sûr, puisqu’un nom est déjà sur toutes les lèvres à l’Ouest. Un Français. Alors oui, Nicolas Batum remplie parfaitement son rôle de 6ème homme. OK, Rudy Gobert retrouve progressivement des couleurs et son impact défensif est toujours aussi précieux aux Wolves. Mais le français dont tout le monde parle outre-Atlantique se nomme Victor. Victor Wembanyama. Et certaines franchises, comme celle de San Antonio ou des Rockets n’ont désormais que cet objectif pour sauver une saison laborieuse. Nous allons probablement assister à un des tankings les plus marqués de cette ère. Wemby est en effet annoncé comme générationnel par ses pairs. Il ne serait alors pas surprenant de voir des franchises sacrifier leur éthique de jeu et leur classement pour s’offrir les services de la jeune pépite.
Une vingtaine de matchs, voilà ce qu’il reste aux écuries de l’Ouest pour s’offrir une place synonyme de qualification. Il est aujourd’hui impossible de déterminer le classement final d’une conférence plus que disputée. Le parcours jusqu’aux playoffs est semé d’embuches. Au vue du classement serré, les oppositions directes seront des finales avant l’heure. Associé à un tanking historique pour s’arracher le talent de Wembanyama, la fin de saison à l’Ouest s’annonce épique, et nous promet de grands moments de basket.
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