NBA : MVP, blessures à répétition… que retenir de Derrick Rose ?

L'annonce était pressentie suite à la rupture de son contrat avec les Grizzlies, il y a deux jours. Après seize longues années en NBA, Derrick Rose va prendre sa retraite. Le meneur aura marqué durablement les fans ayant suivi sa carrière semée d'embûches. De ses débuts tonitruants jusqu'à une fin d'aventure en pointillés, retour sur la carrière NBA du phénomène.

Est-ce qu'un joueur a plus fait l'unanimité que Derrick Rose en NBA ces dernières années ? Fort d'une histoire délicate avec la grande ligue, le meneur aura distillé toutes les émotions possibles aux fans de balle orange. Des grandes et des belles, comme des tristes et terribles. Si le temps a tendance a effacer les mémoires, les souvenirs des premières années du bonhomme en NBA sont encore bien présents.

Just a kid from Chicago.

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Derrick Rose, le plus jeune MVP de l'histoire

Débarqué aux Bulls en 2008 après avoir été repêché en 1e position, celui avait brillé en NCAA avec les Memphis Tigers devait être celui qui allait remettre Chicago au sommet, après une décennie après-Jordan catastrophique. Cette tâche de stakhanoviste, D-Rose l'aura accompli avec force. Sous les ordres de Tom Thibodeau, il va immédiatement avoir carte blanche. Bourré de talent, ses premiers pas vont être tonitruants, et récompensés par le titre de Rookie de l'année.

Inarrêtable balle en main, physiquement solide, et disposant d'un jump hallucinant, Rose n'a eu besoin que de trois saisons pour s'imposer comme l'un des meilleurs joueurs de la ligue. Véritable machine à highlight, il va connaître la consécration lors de la saison 2010-2011. Avec 25 points et près de 8 passes de moyenne par match, il est devenu le plus jeune MVP de l'histoire, à seulement 22 ans. Bien entouré par une armée de cols bleus à ses ordres (Luol Deng, Joakim Noah, Carlos Boozer, Omer Asik…), l'alchimie est parfaite.

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Une terrible blessure qui brise une ascension folle

Candidats pour le titre, les Bulls semblaient alors en capacité d'aller au bout en 2012. Mais la triste soirée du 28 avril va remettre en cause tout l'avenir radieux qui attendait cette association. Lors du premier match des play-offs face à Philadelphie, Thibodeau décide de manière surprenante de laisser son meneur sur le parquet alors que la victoire est dans la poche.

À 70 secondes du buzzer, le drame se produit. Sur un appui lambda, son genou le lâche. Verdict : rupture du ligament croisé. Ce n'est alors que le début des problèmes. Le MVP 2011 effectue son retour quinze mois plus tard. Mais au bout de dix matchs, c'est au tour du ménisque droit de siffler, et d'entraîner une nouvelle fin de saison prématurée.

Après deux ans de pépins, Rose retrouve un niveau solide lors de la saison 2014-2015, et est proche de participer au All-Star Game. Malheureusement, ses blessures ont entamé drastiquement ses capacités athlétiques, mais aussi sa confiance. Privé de son jump et de ses pénétrations ravageuses, il ne retrouvera plus jamais son niveau d'antan.

Les 50 points avec Minnesota, l'ultime coup d'éclat

La NBA étant un business cruel, il ne sera pas prolongé par Chicago à l'été 2016. Sa carrière va alors prendre une toute autre tournure. Les Knicks de Phil Jackson l'attirent, et si le garçon fait le boulot (18 points de moyenne), cette version des New-yorkais sera une véritable catastrophe. À seulement 29 ans, le joueur traverse une période délicate. Recruté par les Cavs de Lebron James, il pensera fortement à tirer sa révérence de manière prématurée, avant de retrouver un second souffle dans le Minnesota.

Auteur de grosses performances avec les Wolves, il offrira un ultime moment magique le 31 octobre 2018. Pour Halloween, l'ancien MVP signe son record de points en carrière en claquant 50 points. Son émotion en fin de rencontre aura été un moment émouvant, et la pluie de louange ayant suivi a renforcé l'aura de cette performance. La suite sera elle plus anecdotique. Encore gêné par son corps, il va passer par Detroit, de nouveau New York, puis Memphis.

Une place réservée au plafond du United Center de Chicago

Grâce à son intelligence de jeu et un tir bien plus efficace qu'en début de carrière, il continuera d'être une menace offensive jusqu'à ses deniers matchs malgré un rôle réduit. Dernier match qui se sera déroulé le 29 février dernier, dans le Minnesota. Si fin avril, Derrick Rose assurait qu'il serait encore à Memphis à la reprise, il s'est finalement ravisé. Une possible suite à sa carrière pouvait être envisagée, en NBA ou à l'étranger. Mais à bientôt 36 ans, et après toutes les épreuves vécues, le repos est bien mérité.

Malgré les regrets éternels entourant cette foutue blessure contractée en 2012, Derrick Rose a marqué l'histoire de la grande ligue. Son emblématique numéro 1 sera sans aucun doute rapidement retiré par les Bulls pour troner au plafond du United Center, et une place au Hall of Fame NBA lui est chaudement réservée. Des justes récompenses pour l'un des joueurs les plus emblématiques des quinze dernières années.

Le palmarès de Derrick Rose

En NBA

• MVP 2011
• 3 sélections au All-Star Game (2010, 2011, 2012)
• All-NBA First Team 2011
• Rookie de l'année 2009

Avec Team USA

• Champion du monde 2010 et 2014