Littéralement, les mots japonais “nishi” et “oka” se traduisent respectivement par “ouest” et “colline”. Ce qui fait de Yoshihito Nishioka un homme en totale contradiction avec son patronyme.
Du haut de son 1,70 m chaussures aux pieds, Nishioka est plus proche du monticule, du tas de sable, que de la colline. Et, malgré ce physique de poche digne de Monsieur Charles Aznavour, le gaucher aux petites oreilles décollées est loin d’être “à l’ouest” sur un court de tennis. Après une semaine For me, formidable marquée par des victoires sur Denis Shapovalov, Fernando Verdasco ou encore Pierre-Hugues Herbert en finale, il a mis son nom en haut de l’affiche à Shenzhen. Son premier titre sur le grand circuit. Pourtant, Hier encore, il était loin de s’imaginer si triomphant.
‘Please remember my name. It’s not Nishikori, it’s Nishioka.’ pic.twitter.com/2M6meD8poz
— José Morgado (@josemorgado) 30 septembre 2018
Habitué à la vie de Bohème d’un circuit Challenger sur lequel il réussit quelques coups d’éclats, il se révèle en début d’année dernière grâce à des qualités de contre alliées à une impressionnante vitesse de jambes. Après un quart de finale sur le dur de l’ATP 500 d’Acapulco, il élimine notamment Ivo Karlović et Tomáš Berdych pour se hisser en huitième de finale du Masters 1000 d’Indian Wells, où il est finalement battu au jeu décisif de la dernière manche par Stan Wawrinka. Des performances qui lui permettent d’atteindre la 58e place mondiale. À 21 ans. Ce qui en fait l’un des leaders de sa génération. Puis, quelques jours plus tard, il connaît le début des Emmerdes. Opposé à Jack Sock au deuxième tour de Miami, il est victime d’une rupture des ligaments croisés antérieurs du genou gauche. Opéré, il doit mettre un terme à sa saison et perd 9 mois de Sa jeunesse professionnelle.
Revenu à la compétition en janvier, il repasse par les tournois secondaires et fait jouer son classement protégé pour intégrer directement le tableau principal de certains gros évènements. Histoire de glaner quelques précieux points. Et pourtant, début avril, après la perte de ses résultats de l’an passé, il chute jusqu’au 380e rang ATP. Aujourd’hui, fort de son sacre chinois, il est de retour dans le top 100 (95e).
Et, à l’instar du “Grand Charles”, il entend bien poursuivre son ascension pour prouver que le talent n’est pas une histoire de gabarit. Que ce n’est pas la taille qui compte, Comme ils disent.